LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 62 140 bis MONET Claude (1840 - 1926). L.A.S. « Claude Monet », Giverny 10 mai 1893, à Gustave GEFFROY ; ¾ page in-8 à en-tête Giverny par Vernon, enveloppe. Il lui rappelle qu’il l’attend « samedi comme vous me l’avez promis », et le prie de confirmer l’heure de son arrivée. 500 - 600 141 MONET Claude (1840 - 1926). L.A.S. « Claude Monet », Christiania 13 février 1895, à SA FEMME ALICE ; 4 pages in-8 à en-tête de Giverny (3 marques au stylo rouge). Belle lettre sur son travail en Norvège. Il a reçu ses lettres, mais commençait à se tourmenter. « Je vois que vous avez bien froid aussi mais ce n’est rien à côté d’ici ce que vous avez la nuit nous l’avons le jour. Je comprends la joie des patineurs, mais je tremble bien pour le jardin, pour les oignons, pense-t-on bien à surveiller la glace dans le bassin. Ce serait bien malheureux si tout ce qu’il y a de planté allait périr. Je suis du reste aux regrets de m’être absenté à présent, car à part la joie d’être avec Jacques [Hoschedé, fils d’Alice] et de pouvoir t’en donner de bonnes nouvelles, ce voyage ne me sera d’aucune utilité, jusqu’à présent j’avais pensé pouvoir travailler. Hier encore nous avons voyagé toute la journée pour cela et vu des choses de toute beauté, mais je vois la chose trop difficile l’installation matérielle, les pertes de temps d’allées et venues rendent tout travail impossible. Et comme je trouve inutile de couvrir des toiles pour les planter là, j’y renonce, à la grande déception de Jacques. Tout cela me rend d’humeur assez sombre et regrette bien de ne pas être à Giverny où j’aurais pu profiter des belles choses qu’il y a en ce moment, et comme j’ai maintenant assez vu la Norvège il se pourrait que subitement je reprenne le chemin de la France n’ayant aucun goût pour voir des pays que je ne puis peindre. Du reste je suis trop vieux pour m’embarquer désormais pour des pays étrangers, en France tant qu’on voudra où l’on peut se caser et vivre à sa guise et où l’on peut profiter de son temps. Ici manger à une autre heure qu’eux est chose presque impossible, on se couche fort tard et on se lève de même. Enfin malgré l’amabilité des Norvégiens j’en ai presque plein le dos et tout cela parce que je ne peux pas travailler, que c’est chose impossible. Mais en voilà assez même trop tu vas m’en vouloir de me laisser ainsi abattre et décourager. Heureusement nous nous portons à merveille. […] prends garde aussi de prendre froid. […] Dis à Blanche que je l’envie bien de pouvoir de pouvoir travailler qu’elle ne décourage pas, c’est bon pour un vieux comme moi »… 1 500 - 2 000 142 MONET Claude (1840 - 1926). L.A.S. « Claude Monet », Giverny 21 mars 1899, à François DEPEAUX ; 4 pages in-8 (deuil) à en-tête de Giverny. Importante lettre rappelant les responsabilités de Monet auprès des enfants de Sisley après la mort de ce dernier. [Monet écrit au collectionneur d’art impressionniste François DEPEAUX (1853 - 1920) pour mettre au point avec lui deux actions en faveur de la postérité d’Alfred SISLEY mort le 29 janvier 1899. Sisley, malade depuis plusieurs années et sentant sa fin proche, avait demandé à Monet de prendre en charge ses deux enfants qui avaient déjà perdu leur mère à la fin de l’année précédente. Claude Monet décida alors d’organiser une souscription pour réunir des fonds nécessaires à l’achat d’une œuvre de Sisley afin d’en faire don au Musée du Luxembourg. Dans cette lettre, Monet tente aussi de se concerter avec Depeaux pour fixer la date d’une vente des œuvres de Sisley et d’œuvres offertes par d’autres artistes de ses amis pour venir en aide financièrement à ses enfants sans ressources. La vente aura bien lieu le 1er mai à la galerie Petit. Deux ans auparavant, Sisley avait proposé 147 de ses toiles dans cette même galerie et avait connu un très cruel insuccès et le critique et collectionneur, Adolphe Tavernier, ici mentionné, y avait été un des rares acheteurs. ] Monet, ne pouvant quitter Giverny, avertit Depeaux « 1° que la souscription en vue de l’achat d’un tableau de Sisley pour offrir au Luxembourg devant être close sous peu. 2° Que la vente d’un certain nombre de toiles de Sisley et de dons de ses amis et confrères étant chose décidée pour la date des 29 -30 avril et 1er mai, il était urgent avant d’entamer quoi que ce soit d’autre, de choisir d’abord le tableau à offrir au Luxembourg et ensuite les toiles destinées à la vente publique. Cela fait il n’y aurait plus qu’à profiter prudemment des offres qui se présenteront, mais la première chose à mon avis serait de faire définitivement ces deux choix, et puisque vous êtes à Paris vous pourriez vous concerter à ce sujet avec Mrs Tavernier et [Georges] Viau, ne voulant aucunement prendre de responsabilité. Bref pour faire de la bonne besogne il faut être bien d’accord et je serais désolé que l’on puisse me reprocher d’avoir fait manquer une occasion profitable aux enfants. C’est cette considération qui me fait désirer qu’avant tout ces deux choix soient faits une fois pour toute. M’occupant actuellement de la vente projetée je voudrais qu’elle soit un succès pour notre cher ami et pour ses enfants j’ai directement écrit aux peintres qui ont montré de sympathie à Sisley. J’ai déjà reçu plusieurs réponses favorables et j’ai tout lieu d’espérer que ça marchera à souhait »… 2 000 - 2 500
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