71 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 164 QUENEAU Raymond (1903 - 1976). MANUSCRIT autographe, Mon associé, Monsieur Davis (1962) ; 90 pages in-4 ; plus tapuscrits et documents joints. Dossier complet de ce scénario inédit d’un film destiné à Bourvil, mais non réalisé. Avec le cinéaste Yves CIAMPI (1921 - 1982), Queneau a préparé cette adaptation du roman El Socio du Chilien Jenaro Prieto, et il en a écrit les dialogues. C’est BOURVIL qui avait été pressenti pour interpréter le rôle principal, mais, quand il se désista, les producteurs abandonnèrent le projet ; le film ne fut jamais tourné. C’est l’histoire du vicomte Louis de Léon, excentrique et amateur de plaisanteries, qui dirige une petite affaire de publicité, l’A.P. F. (Agence de Publicité Familiale). Christian Pratter d’Armon, le nouveau mari de son ex-femme, hommes d’affaires prospère et ambitieux, lui aussi dans la publicité, lui propose de racheter l’A.P. F., qui bat de l’aile. Louis de Léon refuse, au prétexte qu’un richissime Sud-américain, M. Davis, va s’associer à lui. Il avoue à son ex-femme que c’est une blague. Mais entre-temps, il a rencontré une journaliste, Florence, qui pour parachever la plaisanterie écrit un article sur le mystérieux M. Davis. L’affaire prend de telles proportions que Louis de Léon va regagner des clients et imposer toutes ses idées, même les plus loufoques, comme les réclames sur timbre-poste ou la publicité inaudible. Le succès est tel que Pratter d’Armon se retrouve au bord de la faillite. Mais Louis de Léon est de plus en plus mal à l’aise avec ce double si loin de sa personnalité simple et joyeuse. La mystification tourne au cauchemar, et quand il avoue la vérité, on ne le croit pas. À la fin, voulant tuer M. Davis, Louis de Léon se suicide. Les dialogues de Queneau sont brillants, pleins de plaisanteries exigées par le caractère du personnage et destinées explicitement à Bourvil, comme lorsqu’il s’essaye à dire « soutien gorge mes pommes », ou à parler avec l’accent américain. Au fur et à mesure que l’action progresse, le ton devient grinçant, et Louis de Léon sombre dans la folie. L’écrivain rend cette descente aux enfers sans pathos ni grandiloquence, et le suicide final apparaît comme la meilleure plaisanterie de Luis de Léon, faisant passer Davis pour son assassin. Le manuscrit de travail présente deux versions, l’une en et compte 38 pages autographes, 42 pages en partie dactylographiées avec des béquets et plusieurs pages autographes, plus 10 pages autographes. Il compte 107 séquences S’y ajoute un dossier de plans et notes de travail autographes (11 p. in-4), avec découpage et minutage. « Notes Davis » par Yves CIAMPI (10 p. in-4), remarques sur les personnages, modifications à apporter au scénario, etc. Tapuscrits : le synopsis (22 p.), plus une version corrigée par Yves Ciampi avec béquets et additions (29 p.) ; la liste des séquences (4 p., manque la 1ère) ; scénario de travail (environ 130 p. en désordre avec quelques corrections de Queneau) ; découpage (133 p.). Copies Compère dactylographiées ou ronéotées (dos toilés) : tapuscrit du synopsis (double carbone, 51 p.) ; ronéo du synopsis (39 p.) ; scénario (115 p., couvertes au verso de notes mathématiques autographes de Queneau) ; autre version du scénario ronéotée (152 p.) ; version anglaise du scénario (163 p. ronéotées, reliure spirale). Dossier de correspondance et contrat, 19 lettres par Jean Rossignol (chargé des droits cinématographiques chez Gallimard) et le producteur Jacques Simonnet (Sorafilms), 1961 - 1962. 1 000 - 1 200 165 QUENEAU Raymond (1903 - 1976). MANUSCRIT autographe, [En passant, 1944] ; 48 pages petit in-4 dans un cahier Student Book. Manuscrit complet de cette pièce en deux actes. En passant, « un acte plus un acte pour précéder un drame », fut publié en avril 1944 dans le n° 8 de la revue L’Arbalète ; la pièce fut créée en avril 1947 au théâtre Agnès Capri, par la compagnie Masques nus, dans une mise en scène de Pierre Gout, devant un décor photographique de Brassaï, en « lever de rideau » du drame de Luigi Pirandello La vie que je t’ai donnée. La pièce de Queneau, se déroulant dans un couloir de métro, présente deux actes symétriques, dont les personnages et les péripéties se répondent deux à deux. Tonalité poétique dominante, humour verbal qui évoque le théâtre de l’absurde, cette pièce se rattache aux thèmes de l’incommunicabilité et des rêves impossibles. Le manuscrit, à l’encre noire, comprend 48 pages provenant de deux cahiers, conservé sous une couverture de cahier gris-vert Student Book : le premier acte (25 pages) sur papier ligné (22,5 x 14,6 cm), et le « 2ème tableau » (23 pages) sur papier de cahier d’écolier à grands carreaux (22,5 x 17,6 cm). Il présente de nombreuses et importantes ratures, corrections, suppressions et additions, à l’encre ou au crayon, avec notamment une dizaine de pages biffées ; ainsi que de nombreuses variantes avec la version publiée, notamment le prénom de l’héroïne Irène qui deviendra Odile. Un feuillet de titre à en-tête de la nrf présente le titre primitif biffé « Un invité », remplacé par Un passant, avec deux couples de personnages : « Joachim / Le Passant » et « Irène / La Mendiante ». On joint l’invitation à la générale et le programme du Théâtre Agnès Capri ; plus une photocopie de la publication en revue. 600 - 800
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