AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS

73 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 172 RENOIR Auguste (1841 - 1919). L.A.S. « Renoir », Cagnes 8 novembre 1912, [à Mme Maurice GANGNAT] ; 3 pages in-8, en-tête Les Collettes Cagnes (A.-M.). Il demande des nouvelles de Philippe en espérant « que ce rhume de cerveau ne s’étendra pas davantage malgré cette sale saison que vous avez. Nous nous sommes en pleine douceur de température dont je profite pour sortir souvent ». Mais il a besoin du conseil de Gangnat pour ses affaires : « ce n’est pas la peine d’avoir des amis si ce n’est pour les mettre de temps en temps à contribution. Mon ami Rivière me fait constamment entrevoir monts et merveilles du Crédit Foncier Argentin. Je fais peut-être une bêtise, mais je sais que je lui suis agréable en prenant de ses valeurs. Je lui ai donc écrit à cet égard puisque le hazard fait que je ne puis avoir de rente Suisse c’est peut-être un avis du ciel ».. 1 200 - 1 500 173 RÉVOLUTION. Constitution de la République Française (Paris, Imprimerie du Dépôt des lois, [1795]) ; in-4 de 43 pages, suivies de ff. blancs ; reliure de l’époque en maroquin rouge, cadre de filets dorés avec le faisceau de licteur surmonté du bonnet phrygien et la devise Union Force et Liberté sur les plats, et le titre en lettres dorées sur le plat sup., dos orné de faisceaux et de bonnets phrygiens. Très bel exemplaire dans une reliure en maroquin de l’époque aux armes de la République. La Constitution du 5 fructidor an III (22 août 1795) fonde le Directoire. Elle s’ouvre sur la Déclaration des droits et des devoirs de l’homme et du citoyen. On joint une médaille en bronze doré (diamètre 6 cm) délivrée à un représentant du Peuple au Conseil des CinqCents, avec le titre Constitution de l’an trois frappé à l’avers. 2 000 - 2 500 174 REYNOLDS Joshua (1723 - 1792) peintre anglais. L.A.S. « Joshua Reynolds », Londres 18 octobre 1783, à John WAMHOPE, « Writer to the Signet » à Edinburgh ; 1 page in-4, adresse avec sceau de cire rouge ; en anglais. Rare lettre au sujet de portraits impayés. Sir William Forbes l’a invité à adresser au notaire un mémoire des dettes de feu Lord Errol [James Hay (1726 - 1778) 15th Earl of ERROLL], pour des tableaux peints pour lui : portrait en pied de Lord Errol (105£), Lady Errol (25£ 5), réplique de la feue Lady Errol (idem), modification de la draperie d’un tableau (5£ 5), plus une caisse de transport (10 schillings), en tout 163£ 5…22 800 - 1 000 175 RIMBAUD Arthur (1854 - 1891). Une saison en enfer (Bruxelles, Alliance typographique, 1873) ; in-8, broché. Édition originale du seul ouvrage dont Rimbaud ait entrepris la publication, à compte d’auteur. Une saison en enfer fut tirée à 500 exemplaires environ, il n’y a pas eu de grand papier. Sur ces quelque 500 exemplaires, 425 restèrent chez l’éditeur Poot, et ne furent pas diffusés, Rimbaud n’ayant pu les récupérer, faute d’argent. Il ne put disposer que d’une dizaine d’exemplaires. Le reste du tirage demeura dans la cave de l’Alliance typographique jusqu’à sa redécouverte en 1901 par Léon Losseau. À partir de 1911, le bibliophile belge dispersa peu à peu l’ouvrage sur le marché. Bel exemplaire, conservé broché et non coupé, tel que paru. Quelques rousseurs. 5 000 - 6 000 176 ROLAND Manon Phlipon, Madame (1754-guillotinée 1793) l’égérie des Girondins. L.A., [Amiens] « Mercredy 21 janvier 1782 » [pour mardi 22 ?, à son mari] ; 4 pages in-4. Belle lettre à son mari. Il y a eu un peu de beau temps pour la fête : « j’ai respiré l’air dans mon jardin avec plaisir et l’air me paroissoit suave et gracieux » ; mais il pleut : « il règne je ne sais quoi de sombre et d’épais qui m’abat : j’ai de la lassitude et presque du dégoût ». Elle se plaint du manque de bois et de la mauvaise qualité de celui qu’on lui a livré. Elle vient d’engager une fille : « elle me plaît par un air très propre et assez doux. [...] Si j’étais vieille comme Sara et que tu fus un patriarche, cela ne serait pas mal choisi ; elle a vingt-cinq ans, de la fraîcheur et d’assez jolis yeux. Si elle est d’ailleurs telle qu’on l’annonce on nous la débauchera quelque jour pour en faire une femme de chambre ». Elle donne des nouvelles de leur fille, qu’elle allaite et qui va mieux... Elle essaie de lire en anglais : « j’y suis autrement perdue que dans l’italien » ; il lui faut le dictionnaire… Le jardin est dans un triste état et nécessite des travaux : « N’est-ce pas une puissante raison de hâter ton retour ? Tu auras aussi de l’exercice à prendre, si tu veux, autour de mon bois […] tu pourras t’amuser dans ton bûcher où j’irai te trouver avec ma petite quand il y aura du soleil ». Elle conclut en l’embrassant « tenerissimamente », ayant sa fille au sein gauche, et veut le rassurer sur sa bonne santé, malgré sa lassitude. 800 - 1 000

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