79 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 192 SCHLEGEL August Wilhem von (1767 - 1845). POÈME autographe signé « A.G. Schlegel », Bonn 1821, à Philipp Franz von WALTHER ; 1 page in-4, adresse au verso avec cachet de cire rouge aux armes (manque de papier sans affecter le texte). Poème de 10 vers latins en l’honneur de son collègue à l’Université de Bonn, le chirurgien et ophtalmologiste Philipp Franz von WALTHER (1782 - 1849). « Viro Paeonis et Apollinari Ph. Fr. a Walther s.p.d. A. G. Schlegel. Te vates medicum poscit collyria lippus. Phoebus amat vates, at genuit medicos »… 600 - 800 193 SCHOPENHAUER Adèle (1797 - 1849) femme de lettres allemande, sœur du philosophe. ALBUM de papiers découpés originaux avec manuscrit autographe, signé « A. Schopenhauer », 1826 ; titre et 7 doubles pages oblong in-12 (10,8 x 14,5 cm) ; reliure de l’époque maroquin rouge, cadre de filets dorés et motifs à froid, éventails dorés en écoinçons. Joli album de papiers découpés. Suite de 7 papiers découpés pour illustrer le poème Frühlings Einzug de Wilhelm MÜLLER, datée du 19 janvier 1826. Wilhelm MÜLLER (1794 - 1827) est un poète allemand, dont Schubert a mis en musique de nombreux poèmes, notamment pour ses deux cycles de lieder, Die schöne Müllerin et le Winterreise. Adele Schopenhauer a copié elle-même le poème de Müller sur les pages de droite, et l’a illustré sur les pages de gauche de ses délicats papiers découpés à la manière des silhouettes. Les compositions ou silhouettes de papier noir brillant, finement travaillées, sont montées sur papier rose. Après la page de titre, la représentation de l’hiver qui s’en va sous la forme d’un homme sauvage avec un traîneau illustre la première strophe ; plus le printemps, sous la forme d’un garçon ailé qui pousse l’hiver hors de la porte, illustre la deuxième strophe ; pour la 3e strophe, une maison aux fenêtres ouvertes, avec une cigogne sur le toit, dans un décor campagnard où vivent de petites bêtes ; suit le printemps, marchant sur les nuages et soufflant du cor, au-dessus d’une scène champêtre ; puis une représentation du soleil en jeune guerrier tenant des lances ; enfin, un couple amoureux dans un décor champêtre entouré d’un arc de rayons pour la dernière strophe. En fin de volume, la signature « A. Schopenhauer » en lettres minuscules. Goethe avait introduit l’art du découpage du papier chez les Schopenhauer, comme Johanna Schopenhauer l’écrivait à son fils le 3 décembre 1806. Il avait amené une silhouette de Runge. Cela a inspiré Johanna à créer ses propres silhouettes, que Goethe a particulièrement appréciées. Déjà jeune fille, Adèle a acquis un talent très admiré dans cet art, que Goethe a célébré dans un poème comme « des formations tendres et ombragées ». Adele Schopenhauer a offert ce petit livre à son amie Julia Kleefeld de Dantzig. Une note de la main de Julia Kleefeld est jointe, dans laquelle elle lègue le livret au conseiller privé C. S. Abegg. 1 000 - 1 500 194 STENDHAL Henri Beyle, dit (1783 - 1842). L.A.S. « De Beyle », Paris 12 mai 1812, « au Chef de Division de la Conscription » ; 1 page in-4 à en-tête du Conseil d’État. Lettre inédite. Comme « Aud[iteu]r att[ach]é à la S[ecti]on de la Guerre », il renvoie à son correspondant « les deux Décrets et la copie de rapport que vous avez eu la bonté de me confier, et que je n’ai pu vous adresser plutôt, parce que cette affaire n’a été mise à l’ordre qu’aujourd’huy »… 1 000 - 1 200 195 SUARÈS André (1868 - 1948). MANUSCRIT autographe, [Dernières notes, vers 1948] ; carnet oblong in-8 (14 x 21 cm), 56 pages irrégulièrement remplies d’une petite écriture. Précieux carnet inédit, recueil de pensées et réflexions intimes, à la fin de sa vie. Le titre « Dernières notes » a été ajouté d’une autre main sur la couverture. Sur la première page, Suarès a envisagé pour ces notes, un titre et en a exposé le thème : « Titre : SECRETS. Sous ce titre, ponter, dans les Cahiers, mes hypothèses, pour moi seul, touchant le plein du fait, ou erreurs, ou prenant le pas sur la preuve. – Deux asymptotes dirigées l’une vers l’autre, sans pouvoir ses rencontrer par définition. Si des vecteurs interviennent, les figures varient. Les vecteurs ne fixent pas tous la position du point d’une courbe définie »… Etc. Et plus loin : « On détruit l’ordre en le forçant. On détruit l’art si on le force, – et le droit et le reste. La nature fuit la contrainte. Comprendre la leçon de la liberté »… Il est aussi question de la mort qui vient : « Tu aimes trop la vie ; qui te l’a permis ? Tu as volé ta part : paie comptant »… À la fin du carnet, Suarès évoque Israël : « Israël, à la bonne heure. Et pourquoi pas ? Et d’ailleurs, c’est une rêverie ». Puis il cite les écrivains russes et Pouchkine, avant de conclure : « Homme de tous les hommes. Un monde qui va de Lhassa à Mexico et aux Andes. Cosmopolite n’a pas de sens : la politique n’entre pas ici. Toute la place est à l’esprit et aux sentiments. […] La culture de l’éternel est celle de l’intuition ». 1 500 - 2 000
RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==