ALDE. Voyages & Histoire naturelle

18 26 HEURES À L’USAGE DE TROYES. Troyes, vers 1450-1460. Manuscrit sur parchemin de I + 196 ff. (184 + I-XIIv calendrier, -1 f. 78 découpé après la foliotation), 185 x 120 mm, justification du calendrier 100 x 65 mm, 17 longues lignes ; justification du texte 100 x 70 mm, 12 longues lignes ; écriture textura à l’encre noire et rouge ; réclames aux ff. 24v, 32v, 48v, 56v, 64v, 72v, 80v, 88v, 104v, 112v, 120v, 128v, 152v, lacunes de 4 peintures : Pentecôte entre les ff. 9-10, Annonciation entre les ff. 16-17, David entre les ff. 77-79 et Office des morts entre les ff. 107-108. In-8, veau fauve, décor doré sur les plats formé d’une large roulette droite en encadrement, larges écoinçons et médaillon ovale au centre à fonds azurés, semé de fleurettes dorées sur le champ, dos orné, tranches dorées (Reliure du XVIe siècle). 8 000 / 10 000 Texte Description sur www.alde.fr décoration Le manuscrit comportait 5 miniatures, il n’en reste plus qu’une. f. 3v : Belle Crucifixion au coloris chatoyant. Saint Jean porte un manteau rose doublé de vert et la Vierge un manteau bleu doublé d’or. Le sang ruisselle des plaies du Christ. Paysage avec des rochers cubiques. Bordures sur trois côtés avec feuillettes d’or, acanthes et fraises en tête des Heures de la Vierge : ff. 31 (laudes), 45 (prime), 51 (tierce), 55v (sexte), 59v (none), 64 (vêpres), 71v (complies). Grandes initiales vignetées, petites initiales, initiales filigranées sur 1 ligne. L’unique miniature peut être attribuée au Maître du Missel de Troyes, artiste de formation parisienne ainsi dénommé d’après le Missel Paris, BnF. ms. Lat. 865A, enluminé vers 1460. On relève dans la Crucifixion du missel le même paysage rocheux, un peu moins exubérant ici, motif emprunté aux frères Limbourg, et la même subtile atmosphère lumineuse suggérant un espace profond (Peindre en France. Trente ans de recherches sur les manuscrits à peintures (1440-1520), sous la direction de Fr. Elsig, S. Gras, D. Vanwijnsberghe, Milan, 2025, M. Hermant : la Champagne, fig. 1a, pp. 286 et 293). Les silhouettes sont moins allongées. Saint Jean porte le même manteau rose doublé de vert et partage le même visage grimaçant. François Avril s’interroge sur la disparition du Maître du Missel de Troyes au cours des années 1460, ou sur son expatriation, comme semble l’indiquer son intervention dans divers manuscrits bourguignons et surtout franccomtois (Fr. Avril, Très riches heures de Champagne, catalogue d’exposition Troyes 2007, cat. 21-23 et fig. 5-6, 72). On relève également ici des saints francs-comtois et bourguignons qui sont peut-être à mettre en relation avec la dévotion de la commanditaire. En effet, l’artiste a travaillé pour la bourgeoisie bisontine à partir de Troyes avant de s’expatrier en FrancheComté comme l’atteste son influence sur des enlumineurs locaux dont le Maître des pontificaux de Neufchâtel. D’après ses bordures à feuillettes d’or, ce livre d’heures peut être situé tôt dans la carrière du Maître du Missel de Troyes, vers 1450. Superbe exemplaire dans une très belle reliure du xvie siècle. Ce manuscrit a été calligraphié pour une femme du diocèse de Troyes ayant des attaches en Franche-Comté et en Bourgogne. Il est resté dans la région jusqu’au XIXe siècle. De la bibliothèque du château de Jallerange, en Franche-Comté, avec ex-libris.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==