36 55 TAHUREAU (Jacques). Les Premieres poësies de Jaques Tahureau, dediées a monseigneur le reverendissime cardinal de Guyse. Poitiers, par les de Marnefz & Bouchetz, freres, 1554. – Sonnetz, Odes, et Mignardises amoureuses de l’Admirée. Ibid., 1554. 2 parties en un volume in-8, maroquin rouge janséniste, doublures de maroquin vert ornées d’un riche encadrement de feuillage doré, gardes de moire verte, doubles gardes, tranches dorées sur marbrure, étui bordé (Lortic). 6 000 / 8 000 Édition originale d’une extrême rareté des œuvres poétiques de Jacques Tahureau, jeune poète du Mans, émule de Ronsard et ami de Baïf, mort à vingt-huit ans. Cette édition originale est « d’une rareté devenue légendaire », écrit Nicolas Ducimetière : les exemplaires complets des deux parties se comptent sur les doigts de la main. Elle est, selon Édouard Rahir, « infiniment plus rare » que sa réimpression faite à Paris en 1574. Les deux parties de l’ouvrage sont imprimées en gros caractères italiques. La première, dédiée à Louis de Lorraine, cardinal de Guise, contient des odes et des épigrammes dédiées au roi, à la reine Marguerite, à plusieurs grands personnages de la cour et à divers poètes du temps, tels Saint-Gelais, Baïf, La Péruse, Jodelle et d’autres. Elle se termine par un avis Aux lecteurs en prose et par un sonnet de Baïf. La seconde partie renferme les Mignardises amoureuses au complet. L’Admirée à laquelle elles sont consacrées serait une demoiselle de Gennes, sœur de la Francine célébrée par Baïf, d’après une conjecture de Prosper Blanchemain. Les pièces liminaires contiennent une épigramme grecque et un sonnet français de Baïf. Né au Mans, Jacques Tahureau (1527-1555), ami intime de Baïf, est l’auteur de poésies galantes remarquables. Introduit à la cour par Mellin de Saint-Gelais, il fut distingué par la reine Marguerite. « Le poète n’occupe pas encore la place qui lui est due. Si son premier recueil porte, au travers de ses épigrammes, l’influence marquée de Marot, Tahureau a tôt fait d’assimiler les Folastries, puis les Odes. Des imitateurs – déjà nombreux à ce moment – de Ronsard, il est l’un des plus originaux : Marcel Raymond le range “bien au-dessus de certains poètes beaucoup plus connus, au-dessus de Jodelle, de Magny et peut-être de Baïf”. De sa génération, il refuse l’érudition indiscrète, l’abus des latinismes et, d’une manière plus générale, la prolixité » (J.-P. de Beaumarchais, Dictionnaire des littératures de langue française). Très bel exemplaire réglé dans une riche reliure doublée de Lortic. Il a figuré dans le Bulletin de la Librairie Morgand (déc. 1903, n°45356). Discret raccommodage au titre. Picot-Rothschild, n°702 – Brunet, V, 643 – Tchemerzine, I, 241 – Desgraves, Rep. XVIe s., V, 67, n°4 – USTC : 20677 – Ducimetière, Fleurons de la bibliothèque Barbier-Müller, n°47 (pour un ex. relié de neuf par J.-L. Honnegger).
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