Mercredi 8 novembre 2023 104 SCIENCES — Lima 11 mai 1858 : pittoresque description de la ville de Guayaquil, peuplée non seulement de 30 000 habitants mais aussi de très nombreux rats, crabes, serpents, scorpions, salamandres, moustiques et autres « coucaratchas ». Alfred et Ernest partent en pirogue sur le Rio Grande pour rejoindre Zapotal, désireux d’atteindre le volcan Chimborazo, mais en raison de crues importantes, ils durent rebrousser chemin et reprendre leurs embarcations. — Arequipa 2 août 1858. Préparatifs et achats de montures pour une expédition dans l’intérieur du Pérou et de la Bolivie. « Nous voilà donc partis pour visiter l’ancienne capitale de l’empire des Incas, encore pleine de ruines curieuses, pour parcourir les pays qui fournissent le quinquina, pour voir les Indiens sauvages à l’attention desquels nous venons d’acheter quelques verroteries de couleurs, quelques boutons de métal, quelques miroirs. Nous pensons également pousser jusqu’à La Paz et visiter les monuments Aymaras qui se trouvent dans les îles du lac Titicaca et aux environs ». – Cusco 14 août 1858. Récit du voyage entre Arequipa et Cusco, de la main d’Ernest, qui décrit comment ils ont dormi et ce qu’ils ont mangé pendant ces onze jours au cours desquels les variations de températures ont été très importantes. « Nous avons déjà visité le Rodadero et la fameuse forteresse construite avec ces pierres colossales qui s’enchevêtrent tellement hermétiquement les unes dans les autres, qu’on ne peut pas enfoncer la pointe d’un couteau dans les jointures. […] Il reste encore quelques pans des murailles du temple du Soleil. L’église de Santo Domingo s’élève sur ces ruines. La cathédrale est assez belle ». Ils iront prochainement dans la vallée de Santa Ana pour constituer une collection d’histoire naturelle, « pour voir le plus et rapporter le plus pour le Muséum et pour nous ». La dernière lettre, écrite par le cadet, est datée de La Paz, 13 décembre 1858. Y sont évoqués l’échec d’une expédition, des mois très durs vécus dans les forêts vierges, une chute d’Ernest qui s’est démis l’épaule mais qui est désormais remis grâce aux soins de son frère. « En allant de Puno à La Paz, nous nous sommes détournés pour visiter les îles du lac Titicaca, où se trouvent quelques ruines des Incas, dont la curiosité principale consiste en ce qu’elles montrent les premiers pas dans la civilisation d’un peuple encore barbare. On se rend à ces îles dans des barques construites avec des bottes de paille. Le bois est une chose inconnue dans la cordillère. […] À Copacabana, où nous sommes allés pour nous rendre aux îles, nous avons vécu de la vie claustrale ayant reçu l’hospitalité dans le couvent de missionnaires européens qui y sont établis ». Ils ont l’intention de se rendre aux célèbres mines de cuivre de Corocoro, puis à Coquimbo avant d’atteindre Valparaiso, où le repos les attend après cinq mois de voyage et quelques 4000 km parcourus, repos mérité « surtout lorsque depuis ces cinq mois, on a le même chupe chaque soir pour nourriture et le même lit de peaux de mouton ». Les deux frères Grandidier, alors respectivement âgés de 25 et 24 ans, mèneront par la suite des explorations distinctes, en Chine principalement pour Ernest et à Madagascar pour Alfred. — [PHYSIQUE] Manuscrit autographe signé « Eugène Gaillard », Marseille 7 avril 1879 ; 4 pages petit in-8. Note sur la découverte de l’éclairage électrique, depuis les expériences de l’américain Humphry Davy au début du XIXe siècle à celles de Paul Jablochkoff, jusqu’aux lampes à incandescence d’Edison et de Joseph Swan. « Les avantages de la lumière électrique au point de vue hygiénique sont nombreux. Il y a suppression complète d’émanation délétère, et le dégagement du calorique est très faible. L’éclairage électrique par arc est plus économique que celui par le gaz. […] En résumé, les lampes électriques constituent un système d’éclairage qui a avec lui de nombreux avantages et qui est appelé par des perfectionnements successifs, à avoir un grand avenir ». 800 / 1 000 € Du lot 302
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