Mercredi 8 novembre 2023 78 MUSIQUE 256 FAURÉ Gabriel [Pamiers, 1845 - Paris, 1924], compositeur français. 29 lettres autographes signées, adressées à Mme Georges Halphen puis à Mme Fernand Halphen, et 7 lettres autographes signées à Fernand Halphen dont une avec portée musicale. 18921923 ; 50 pages de formats divers dont 4 pneumatiques, 3 cartes télégrammes et 1 carte postale, 16 enveloppes. Belle correspondance adressée à trois membres de cette famille de mécènes et de musiciens. Il remercie Mme Halphen mère pour toutes les bontés qu’elle a à son égard, pour ses encouragements et ses félicitations, ainsi que pour plusieurs invitations, les acceptant ou devant les décliner, notamment en mai 1898, car il doit se rendre chez Mme Bardac (future Mme Claude Debussy) et souhaite donner tout son temps à son travail très prenant. Il demande des nouvelles de son fils Fernand, espérant qu’il fait toujours de la musique, et très désireux d’entendre certaines de ses compositions. En septembre 1899, il a d’ailleurs croisé ce dernier à Béziers, préparant avec ardeur un ouvrage en collaboration avec leur ami Hérold. Il est question d’une répétition chez Mme Krauss, de places à l’Opéra-Comique, de Théodore Dubois, directeur du Conservatoire où Fernand Halphen achève ses études, d’une représentation de La Naissance de Vénus : « Je crois qu’on s’attendait à quelque chose de moins sobre que ce que j’ai fait ». Sept lettres ou cartes sont adressées à Fernand Halphen, violoniste qui étudia la composition sous la direction de Fauré avant d’entrer au Conservatoire suivant les classes d’Ernest Guiraud et de Jules Massenet. Fauré repousse des rendezvous pour cause de répétitions, notamment de l’oratorio de Gounod, Les Sept Paroles du Christ, ou de son travail à l’église de la Madeleine [où il est maître de chapelle]. En mai 1914, il est question d’une jeune musicienne jugée « fort intéressante », de l’entrée d’Halphen au comité administrateur de la Société des Amis du Conservatoire et d’une possible reprise de l’opéra de Fauré, Pénélope, à l’Opéra-Comique alors dirigé par Gheusi, qui aurait lieu en janvier 1915. Sur un billet non daté, Fauré note deux portées musicales, précisant : « à cause du dessin du violoncelle, cette forme d’accompagnement vaudra mieux. […] Voulez-vous dès votre retour m’envoyer le quintette de Schumann ? ». Engagé comme lieutenant d’infanterie pendant la guerre, Fernand Halphen, atteint de diphtérie, sera rapatrié à Paris et décédera le 16 mai 1917 à 43 ans. Les lettres datées entre 1915 et 1923 sont adressées à Alice Halphen, née de Kœnigswarter qui épousa Fernand Halphen en 1899 et dont le salon de musique fut fréquenté par de nombreux artistes. Fauré est contraint de refuser une de ses invitations, étant à Bourges pour un concert avec la cantatrice Alice Raveau et les violoncellistes de Jules Lœb. Séjournant à Tamaris-surMer ou à Veyrier, en Haute-Savoie, il lui adresse de chaleureuses pensées pour elle et ses enfants. Le 3 juin 1921, il évoque une de ses récentes compositions qu’il aurait été heureux de lui faire entendre [Quintette pour piano et cordes n° 2] et au mois de novembre suivant, il est question d’un concert qui doit être organisé à Nice, chez Mme Halphen avec le quatuor de Robert Krettly qui jouera ce Quintette ainsi que son 2e Quatuor. Fauré évoque également un des concerts donnés par Gaston Poulet ou encore le triomphe d’Alfred Cortot : « depuis deux ou trois ans, il a vraiment conquis la première place ! ». Le nom de Marguerite Hasselmans, compagne et confidente des dernières années du compositeur, revient à plusieurs reprises, ainsi que celui de la harpiste Micheline Kahn ou encore celui de ses amis Grémy. La dernière lettre adressée à Alice Halphen est datée du 5 avril 1923, le compositeur y parle de la prochaine exécution de son Trio pour piano, violon et violoncelle qui sera donnée au Concert de la Société Nationale le 12 mai suivant : « Je serais heureux si vous pouviez entendre cette petite œuvre que j’ai écrite cet hiver ». 400 / 500 € 256
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