BLANCHET. Paris. LIVRES - AUTOGRAPHES

Mercredi 8 novembre 2023 79 MUSIQUE 257 FAURÉ Gabriel [Pamiers, 1845 - Paris, 1924], compositeur français. 15 lettres autographes signées à Fernand Halphen, 1889-1895 ; 20 pages de formats divers dont 10 cartes-lettres ou cartes-télégrammes, 4 enveloppes. Belle correspondance musicale, dont 2 lettres avec portées musicales, adressées au jeune compositeur Fernand Halphen (1872-1917) qui fut l’élève de Fauré au Conservatoire, ce dernier étant alors maître de chapelle à l’église de la Madeleine. Il est question de la programmation de concerts, Fauré demandant par exemple à changer le trio de Mendelssohn, n’ayant pas une minute pour se mettre au piano : « j’ai horreur des exécutions gâchonnées » [20 novembre 1890], ou encore d’une soirée prévue avec le violoniste Pierre-Martin Marsick : « trio de St Saëns très difficile, trop pour que je puisse le savoir lundi prochain. J’ai proposé à Marsick la sonate en ré mineur » [22 février 1892]. Il propose ou remet des rendez-vous. « Après la séance Franck, le comité de la S[société] N[ationale] va faire la fête à Meudon avec le quatuor Ysaÿe » [18 mai 1892]. En mai 1893, il ne pourra pas être présent au concours présenté par Halphen mais « comptez le nombre de ceux qui ont réussi à la première épreuve après un an de classe : y en a-t-il ? Souvenez-vous aussi que St Saëns a été battu pour le prix de Rome par Sieg !!! ». En novembre 1895, il annonce un prochain séjour à Londres avec son amie la princesse Edmond de Polignac née Winnaretta Singer : « Je pars, on m’enlève ! Une princesse qui répond au nom très doux et très transatlantique de Winnaretta, m’emporte vers Londres où j’espère engluer dans mes modulations imprimées caressantes et tremblantes, les compatriotes d’Oscar Wilde. Cléo est aimée à Bruxelles, je veux être chéri à Londres ». Évocation de son travail : « Je travaille, mais je n’avance guère, n’ayant pas encore de suffisants renseignements. J’ai trois mélodies prêtes sur des Verlaine. MOTUS !! » et de celui d’Halphen, espérant que son ami est en train de composer une symphonie : « La 10e…, celle que Beethoven n’a pas eu le temps de composer ! Savez-vous que les Allemands ont eu l’aplomb de baptiser 10e Symphonie une insupportable mécanique de Brahms ? Et les projets Guiraud ? J’ai appris par un de mes amis que Delibes paraissait compter beaucoup sur vous. Il faudra manœuvrer de façon à ne pas blesser sa susceptibilité, d’autant plus que c’est un véritable artiste et un très aimable homme ». On joint : deux autres lettres autographes de Fauré adressée à Mme Halphen mère, puis à l’épouse de Fernand Halphen, la première évoquant un concert qu’il a été chargé d’organiser par la comtesse Greffuhle [juillet 1891] et la seconde écrite en avril 1912, de Hyères, où Fauré s’est réfugié pour avancer sur son opéra Pénélope. 1 000 / 1 500 € 257

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