COLLECTION KILIAN FRITSCH

101 Revues et périodiques de mode 133 CABINET DES MODES, ou Les Modes nouvelles, décrites d’une manière claire & précise, & représentées par des Planches en Taille-douce, enluminées. Paris : Buisson, 1785-1786. — In-8, 196 x 128. Demi-basane noire à bandes, plats de l’ancienne reliure en basane fauve marbrée rapportés, petites armes dorées au centre du plat supérieur, dos lisse, pièce de titre fauve composée à partir de l’ancienne reliure, étui bordé (Martine Clamagirand Roth). 2 000 / 3 000 € Cohen, col. 199. - Colas, n° 500. - Lipperheide, n° 4569. - Gaudriault, La Gravure de mode féminine en France, pp. 40-43. Première année de cette très rare et ravissante revue de mode. Elle comprend 24 cahiers, renfermant chacun 8 pages de texte et 3 figures soit 72 planches gravées en taille-douce par Duhamel d’après L. B., Desrais et Pugin, coloriées à la main. Certaines planches sont tirées sur un papier bleuté. Le rarissime prospectus présentant au public le Cabinet des Modes a été conservé volant (4 pp., de l’imprimerie de Cailleau, avec approbation et privilège roi). Lancée en novembre 1785 par un jeune journaliste, Jean Antoine Brun, dit Le Brun-Tossa (1760-1837), la publication du Cabinet des Modes accéléra la disparition de la Gallerie des modes d’Esnauts et Rapilly, qui régnait presque sans partage jusqu’alors. « La nouvelle revue est “d’un format plus maniable, d’une périodicité plus assurée, d’un texte plus varié, d’un prix plus abordable”. […] Dans la présentation, l’éditeur, s’adressant plus particulièrement à l’étranger et à la province, souligne que les souscripteurs ne seront plus contraints de maintenir à grands frais des agents commissionnés ou d’utiliser des mannequins, toujours inadéquats bien qu’extrêmement onéreux et ne donnant qu’un aperçu des modes nouvelles. Les cahiers de la revue offriront tous les changements et tous les détails de ces modes. De ce fait, comme l’indique Doris Langley-Moore, le Cabinet des Modes est la première publication qui réponde à la conception moderne de la gravure de mode, support publicitaire aux dernières nouveautés » (Gaudriault). La reliure (plats rapportés, ainsi que le papier de garde) porte les armes d’alliance et l’ex-libris héraldique de Pierre-Clair de Fondeville (1752-1828) et de sa femme Alexandrine Angélique Gémit de Luscan. Fils d’un riche négociant en import-export, assassiné par un concurrent sur la route de Mérignac en 1781, Pierre-Clair de Fondeville s’installa au château de Labatut-Rivière, dans la Bigorre, après la mort de son père. Bien introduit dans les milieux francs-maçons locaux, il fut le premier maire élu de Tarbes en 1791, président du conseil général des Hautes-Pyrénées sous l’Empire et la Restauration et maire de Labatut-Rivière. Il avait rassemblé dans la tour médiévale de son château une belle collection de livres des XVIIIe et XIXe siècles, reliés à ses armes, qui fut transmise et complétée par l’un de ses descendant, le comte Louis de Germon. Rousseurs éparses, déchirures sans manque restaurées sur quelques planches, tache brune p. 184. Provenance : Pierre-Clair de Fondeville, avec ses armes et son ex-libris. Revues et périodiques de mode

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