COLLECTION KILIAN FRITSCH

6 Livres et documents sur la mode Le frontispice, titré Capitano de Baroni, est dans le deuxième état décrit par Meaume avec la mention gravée I. Silvestre ex. cum. Privil. Regis après Iacomo Callot inv. et fec. Israël Silvestre (1621-1691), neveu du peintre Israël Henriet (vers 1590-1661) et ami et éditeur de Callot, avait hérité des cuivres à la mort de son oncle. Il acquit également la part appartenant à la veuve de Callot, probablement vers 1661, et poursuivit les tirages jusqu’à sa mort. Après quelques péripéties, les cuivres échurent à l’orfèvre Fagnani vers 1699, qui les numérota et continua à les imprimer durant le premier quart du XVIIIe siècle. Ils sont aujourd’hui conservés au Musée lorrain de Nancy. II. La Noblesse, suivie de diverses pièces : 12 estampes sans titre, dont 10 signées Callot (142-145 x 92-94), suivies de 14 estampes provenant de plusieurs séries. « Charmante série de douze eaux-fortes [6 hommes et 6 femmes] nous montrant les costumes des seigneurs et des dames de la lorraine à l’époque de Callot. L’artiste a agrémenté ces compositions en ajoutant des fonds qui représentent des scènes en rapport avec le personnage principal » (Lieure). D’après certains témoignages, Callot et ses meilleurs amis seraient représentés dans cette suite. Les planches, tirées sur un papier vergé filigrané aux armes de Charles IV de Lorraine, sont dans leur deuxième état avec l’excudit d’Israël Silvestre sur la planche du guerrier au chapeau. On a relié à la suite la série de quatre Bourgeoises dans différentes attitudes (première suite), « pièces non chiffrées que Mariette dit avoir été commencées par Callot et qui sont restées inachevées ». On lit sur les quatre morceaux, à gauche : J. Callot in. f., premier état décrit par Meaume (n° 1209-1212). Suivent 3 délicieuses eaux-fortes de petit format, en premier état et portant la mention J. Callot in. f. Il s’agit de « La Dévideuse et la Fileuse» (79 x 66 mm), « Deux dames de condition debout» (79 x 69 mm) et la planche des «Fantaisies » montrant trois femmes portant un panier, un enfant et une hotte (59 x 80 mm). Enfin, ce volume s’achève par la seconde suite des Bourgeoises dans différentes attitudes, série complète de 7 planches « faussement attribuées à Callot et qui sont incontestablement gravées par Israël Henriet » (145-155 x 92-102 mm ; Meaume, 1213-1219). La planche représentant une femme montrant sa jeune fille est dans son deuxième état (sur trois), avec la mention Israël fecit. III. Les Grands Apôtres debout, ornés de beaux fonds historiés. Elle se compose de 16 estampes (139-145x88-98 mm), soit : un titre gravé, 3 planches représentant le Sauveur, la Vierge et Saint Paul et 12 planches représentant les Apôtres. Les fonds rappelant un épisode de leur vie et leur martyre, très animés, sont particulièrement remarquables. Le titre porte Salvatoris Beatae Mariae Virginis Sanctorum Apostolorum Icones. A. I. Callot Inventae, Sculptae, et a Israele amico suo in lucem editae. À Paris, Avec Privilège du Roy, de l’année 1631. Les planches sont dans leur deuxième état, avec l’excudit d’Israël et sur certaines le privilège. Lieure précise : « il existe quelques rares épreuves avant l’excudit d’Israël : elles ont été tirées à Nancy avant l’envoi des cuivres à Paris. » Chaque volume porte en frontispice le portrait de Callot dessiné et gravé par Michel Lasne, placé dans un décor autour duquel s’enroule un animal fantastique retenant entre ses griffes un cartouche aux armes de l’artiste lorrain. Dans le cadre ovale on lit : Lotharingus Calcographus Jacobus Calottus Nobilis An. Aet. Suae 36. 1629, et en pied : MLasne delineavit et fecit. Ce portrait est tiré sur un papier fin filigrané pour le premier volume, sur un papier plus épais pour les deux autres. Les recueils de suites de Callot finement établis au XVIIe siècle sont très rares. Celui-ci, ordonné et relié avec beaucoup de goût par un collectionneur raffiné qui ne nous a pas laissé son nom, a ensuite appartenu à André de Champcourt (vers 1770-1823), officier et poète, chevalier de l’ordre de Saint-Louis, dont les trois volumes portent l’ex-libris. Émigré pendant la Révolution, il rentra en France avec les Bourbons et recouvra une partie de sa fortune. Il a laissé deux volumes de poésies ainsi qu’une Histoire morale de l’éléphant, tirés à petit nombre sur une presse privée. Remarquable et très séduisant ensemble en reliures de la fin du XVIIe siècle, dont deux uniformes. Reliures habilement restaurées, quelques pâles rousseurs. Provenance : André de Champcourt, avec ex-libris. .../...

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