129 CHAR René. LA FAUX RELEVÉE. Alès, P.A.B., 1959. In-24 oblong, en feuilles. Édition originale limitée à 65 exemplaires numérotés et signés par l’éditeur. Exemplaire exceptionnel monogrammé en couleurs à la justification par René Char comportant la gravure originale de Char ici signée et rehaussée en couleurs de sa main. Envoi autographe signé de René Char : LA FAUX RELEVÉE n’est pas pour la prairie mais pour son papillon. 800/1 000 € 130 CHAR René. 3 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES à Marie-Josée VILLOTTE [l’Isle sur Sorgue] 15 mai 1971, 9 mai et 17 juin 1974. 6 pages et demie in-4 et in-8 à l’encre, deux enveloppes conservées. Les deux lettres sont relatives aux œuvres de Maria Elena Vieira da Silva que Char possède, elles annoncent vraisemblablement l’ouvrage de René Char illustré par Vieira da Silva 7 portraits… il est des arbres qui perdent leurs feuilles l’hiver, d’autres pas, tels le houx le chêne vert. Je me sens proche de ces derniers qui affichent la réalité sans sommeil de la jeunesse ! … J’ai deux dessins sur mon mur ici de Vieira da Silva datés de 1960 plus un dessin gouaché en hommage à ma sœur qui venait de mourir… navré d’être si peu aidant… Sur une pleine page René Char détaille les dessins de Vieira da Silva sur ses murs aux Busclats. 400/500 € 131 COCTEAU Jean. 15 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES ET 1 CARTE POSTALE AUTOGRAPHE SIGNÉE à Madame MULHFELD 1910-1925, 33 pages in-4, in-8, in-12 à l’encre. Correspondance adressée à Madame Mulhfeld célèbre pour son salon littéraire que fréquentait Paul Valéry entre autres. Certaines lettres sont écrites du front, d’autres au retour sont relatives à la vie littéraire parisienne, à André Gide, Raymond Radiguet. … Hélas le drame continue, mon frère survole les lignes boches et je dois bientôt revenir plus près de la guerre mais trop loin de ce front qui me laisse une incurable nostalgie. Là j’étais heureux comme dans Les petites filles modèles et on allait en patrouille avec les zouaves en étouffant des fous rires … il ne faut jamais inviter un militaire interne car les majors n’entendent pas le chant des sirènes … enfin je trouve la paix au front. C’est à Paris que je compte mettre mon masque contre les gaz. Le cœur engraisse dans ce sanatorium de gentillesse. … Nuit de noël inoubliable à 10 mètres des boches (voyez j’en arrive à dire boche) sans un coup de feu avec grosse étoile d’aluminium et mage tirailleur debout entre les sacs et le sable de la crèche. J’ai vu des capitaines pleurer comme des enfants et des enfants rudes comme des vieux capitaines. On étouffe d’émotion … le 27 mars 1921 : N’ayant toujours pas l’adresse de Paul Valery, voulezvous encore me servir d’interprète. J’avais fait venir le NRF 1er mars pour les poèmes de Radiguet dont le deuxième est un chef d’œuvre. Je me tairai sur le pauvre Gide … Je ne serai jamais seul car des amis fidèles organisent un roulement du garde malade, c’est Radiguet qui commence. Il termine son livre la fin sera d’ une beauté d’une sécheresse saisissante … reçu de Gide une étrange lettre il pousse le Janisme un peu loin. Comment s’arrange-t-il en effet pour blâmer toutes mes idées et vouloir que je les lui doive ? Je déteste la chicane et ces duels sans fin qui épuisent les forces du cœur…le soleil et les roses mettent bien les choses en place. Brûlez ma lettre et vous sentirez une odeur de lavande. Correspondance rare de cette époque. 1 500/2 000 € 63 131 129
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