46 133 SAINT-JOSEPH (Pierre de). Idea theologiae moralis […]. Editio III. — Idea theologiae speculative […]. Editio V. Paris, Georges Josse, 1642-1643. 2 volumes in-12, maroquin rouge, plats ornés d’un décor à la Du Seuil, dos orné, tranches dorées (Reliure de l’époque). Éditions ornées de 2 frontispices gravés sur cuivre par Jean Picart, dédiées respectivement à l’abbé Charles de Saint-Paul et au cardinal de Richelieu. Né à Auch, Pierre de Saint-Joseph (1594-1662), de l’ordre des Feuillants, est l’auteur de nombreux traités de théologie et de philosophie. Il a été l’une des sources principales d’Anton Wilhelm Amo (vers 1700-1753), le philosophe noir des Lumières, premier Africain diplômé en Europe, pour la rédaction de son Treatise on the Art of Soberly and Accurately Philosophizing (1738) (cf. Justin E. Smith in Neglected Classics of Philosophy, vol. II, pp. 124-128). Très plaisant exemplaire, réglé, en maroquin d’époque. Une charnière légèrement marquée, petit éclat restauré à une coiffe. 400/600 € 134 SAINT-PIERRE (Charles-Irénée Castel de). Abrégé du projet de paix perpétuelle, Inventé par le Roi Henri le Grand, Approuvé par la Reine Elisabeth, par le Roi Jacques son successeur, par les Républiques & par divers autres Potentats. Rotterdam, Jean Daniel Beman, et se vend à Paris, chez Briasson, 1729. In-12, veau fauve, filet doré et petit fleuron aux angles, dos orné, pièce de titre rouge, tranches dorées (Reliure de l’époque). Édition originale. Abrégé du célèbre Projet de paix perpétuelle publié en 17121713 dans lequel l’auteur proposait la création d’une alliance générale de tous les souverains d’Europe : il préconise une diète européenne, siégeant à Utrecht, composée par les représentants de chaque pays. La situation territoriale des nations participantes étant garanties, la Diète règle par la médiation et l’arbitrage des différends entre les États. L’intervention armée est seulement prévue contre tout membre de l’alliance qui ne se conformerait pas à la décision arbitrale. La modernité et la générosité de ce projet, qui avait aussi pour les États l’avantage de «procurer une diminution très considérable de leur dépense militaire», ne font aucun doute (cf. En français dans le texte, n°137). Ce projet, très moderne pour l’époque, préfigure en quelque sorte notre Europe d’aujourd’hui. Quelques annotations manuscrites de l’époque. Ex-libris moderne Noël Pinelli. Restaurations à la reliure (charnières, coiffes et coins). 400/600 € 135 [SAINT-RÉAL (César Vichard, abbé de)]. Dom Carlos, nouvelle historique. Jouxte la Copie imprimée à Amsterdam chez Gaspar Commelin, 1672. Petit in-12, maroquin rouge, dentelle droite dorée, dos orné, pièce de titre vert olive, doublure de maroquin vert olive orné d’une petite dentelle dorée, tranches dorée (Reliure vers 1700). Édition à la date de l’originale de cette pièce maîtresse de l’œuvre de Saint-Réal (1643-1692), historien et romancier natif de Chambéry qui fut aussi diplomate au service de la maison de Savoie. Saint-Réal conte les amours contrariées de l’infant Dom Carlos et de sa belle-mère, Élisabeth de France. Promis l’un à l’autre, les deux jeunes gens voient leurs fiançailles rompues, lorsque le roi d’Espagne, Philippe II, devenu veuf se remarie avec celle qui était destinée à son fils. Dom Carlos et Élisabeth continuent à entretenir leur flamme amoureuse dans l’atmosphère étouffante d’une cour où chacun épie l’autre. Mais le prince commet l’erreur de soutenir la cause des Pays-Bas révoltés contre la domination espagnole. Philippe II, fou de jalousie, prend ce prétexte pour contraindre son fils à se suicider, avant que la reine ne soit à son tour empoisonnée (Chantal Carasco, « L’Écriture de la barbarie et de la monstruosité dans Dom Carlos de Saint-Réal » in Violence de l’écriture..., 2008, pp. 45-53). On a relié à la suite la première critique contemporaine de ce roman, parue sous le voile de l’anonymat sous le titre Sentimens d’un homme d’esprit, sur la nouvelle intitulée Dom Carlos (Paris, Guillaume de Luyne, 1673). Exemplaire réglé, dans une ravissante reliure en maroquin doublé à dentelle, attribuable à Boyet. Importante mouillure à une cinquantaine de feuillets, fente à un mors. 400/600 € 133 136
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