KA-MONDO Paris. Livres précieux - Reliures parisiennes

VENTE AUX ENCHÈRES PUBLIQUES 82, RUE BONAPARTE 75006 PARIS KAPANDJI MORHANGE MORETTON CABINET GRIBAUDO VANDAMME SAMEDI 27 JUIN 2025 À 14H – Livres précieux – Reliures parisiennes Art Nouveau à la plaque de cuir incisée par Marius-Michel Charles Meunier – Bibliothèque François Weyergans

Agrément 2004-508 – RCS Paris B 477 936 447. 15/17 passage Verdeau, 75009 Paris – Tél : 01 48 24 26 10 • 4, rue Larralde – 64200 BIARRITZ – Tél : 05 59 24 76 00 km@ka-mondo.fr • paysbasque@ka-mondo.fr • site : ka-mondo.fr VENTE AUX ENCHÈRES PUBLIQUES 82, rue Bonaparte – 75006 PARIS Le catalogue est disponible sur ka-mondo.fr, drouot.com, auction.fr, interencheres.com 1 commissaires priseurs à drouot VENDREDI 27 JUIN 2025 À 14H Paris – Biarritz Expositions publiques : Mercredi 25 juin 2025 de 11h à 18h. Jeudi 26 juin 2025 de 11h à 18h. Vendredi 27 juin 2025 de 11h à 12h. Téléphone pendant l’exposition et la vente : 06 13 02 05 33 06 75 20 63 14 – Livres précieux anciens et modernes – Reliures parisiennes Art Nouveau à la plaque de cuir incisée par Marius-Michel Charles Meunier – Bibliothèque François Weyergans, Maurice Béjart, Pierre Henry, René Char, Pierre Klossowski VENTE RÉALISÉE EN PARTENARIAT AVEC LE CABINET GRIBAUDO VANDAMME

3 n BEAUX LIVRE DU XVIe AU XXe SIÈCLE 1. [ANONYME]. Arrest du Conseil des Dix de Venise contres les assasins du Père Paul, Théologien de la Republique de Venise. Avec une Preface servant d’instruction sur ledit assassinat. Rarissime publication en langue française d’un arrêt du Conseil des Dix, concernant l’assassinat d’un moine de l’Ordre des Servites de Marie sur un pont de Venise survenu 6 jours plus tôt. S.l. [Venise?], Vincent d’Antoine, 1607. In-12 (16 × 11 cm), 23pp., demi veau taupe, dos à 5 nerfs surlignés, (reliure du XIXe). Feuillet de titre et 6-7 rognés plus court en tête que le reste du corps d’ouvrage, sinon bon intérieur ; restauration en marge du 5e feuillet. Le Conseil des Dix de la République de Venise y condamne en tout 3 hommes, à savoir Ridoldo Poma, Michel Viti (prestre) et Alexandre Parrasio d’Ancone pour le meurtre du Père Paul, tué le 5 octobre précédent vers 23h tandis qu’il s’en allait à son couvent accompagné de Frère Marin son convers, en descendant du Pont de Santa Fosca. La description du meurtre est très précise ; les trois compères envoyèrent deux hommes de main, Jean et Paschal, armés de filets et d’arquebuses courtes, pour tendre le guet-apens funeste à l’homme de Dieu, frappé « de trois grands coups devers la teste desquels il demeura blecé de trois tresgrieves bleceures en la face & au col ». Echappés sur une gondole en passés « en terre d’estrangère jurisdiction », les cinq hommes sont bannis de la cité par les sages de Venise, condamnés à avoir les mains tranchées, la tête coupée et le corps « mis en quatre quartiers » ; on promet en sus 4 000 ducats pour leur capture ou leur mise à mort. Le dernier feuillet porte la mention suivante : « Publié sur l’escalier S. Marc, & de Rialto, par Vincent d’Antoine, Crieur public. Traduit sur la copie Italienne imprimée à Verone par Bartholamio Merso dasse donne ». 300 / 500 € 2. [ANONYME]. Breviarum Canonicorum Regularium ordinis Præmonstratensis. Très beau bréviaire pré-révolutionnaire à l’usage de l’ordre des Prémontrés, relié en maroquin vert aux armes. Nancy, H. Hæner, 1786. 4 vol. in-12 (17 × 10 cm), plein maroquin vert, plats encadrés d’un large décor aux petits fers, centres frappés aux armes d’un abbé ou d’un chanoine de Chantemerle, dos à 5 nerfs, caissons décorés aux petits fers dorés, tranches dorées (reliure de l’époque). Intérieur frais. Bréviaire à l’usage de l’ordre des Prémontrés, établi par Jean-Baptiste L’Écuy, abbé général et dernier responsable national de l’ordre avant la Révolution. Après des recherches approfondies, nous ne sommes pas parvenus à identifier avec certitude les armes frappées sur la reliure. Selon les catalogues dans lesquels l’exemplaire a figuré, il s’agit assez vaguement d’un abbé de Chantemerle, le dos étant frappé en pied de la mention « Chantemerle Chane. Prem. » (sans doute pour « Premier Chanoine ») et le blason étant surmonté d’une mitre et d’une crosse tournée vers l’extérieur. D’après nos recherches, il pourrait s’agir soit des armes d’un prieuré prémontré du Dauphiné, soit par déduction de celles d’un chanoine Chantemerle qui fut Vicaire Général du diocèse de Valence et maire de cette même ville, dont l’existence est attestée en 1790 en Église Saint-Apollinaire par le « Journal d’un bourgeois de Valence, du 1er janvier 1789 au 9 novembre 1799». Voir la reproduction. 300 / 500 € 3. [ANONYME]. Livre de recettes manuscrit. Charmant recueil de recettes manuscrit d’époque Restauration, où l’on apprendra à fumer les jambons à la manière de Rennes et à nettoyer les taches d’orange incrustées dans la soie. 1 vol. in-8 (18 × 11 cm), slnd. (c. 1830), 285pp., plein veau glacé, dos lisse décoré de fleurons dorés, pièces de titre et de tomaison grattées (reliure du XVIIIe). Encre bistre, environ la moitié des feuillets écrits et l’autre moitié restée vierge. Le volume est truffé de quelques feuillets volants pliés contenant d’autres recettes. Le volume est complété in-fine de 6ff. écrits à l’encre noire, probablement au XIXe, contenant la table alphabétique des recettes contenues dans ce volume et le numéro de page correspondant. Un feuillet présente la date de 1831 ainsi que les dates de mise en pot de diverses confitures. 200 / 300 € 4. [ANONYME]. Recueil de factums relatifs au Parlement de Toulouse (XVIIIe). S.l.n.d., 6 vol. in-4 (30 × 19 cm), 690 ; 729 ; 737 ; 745 ; 780 ; 736pp., plein veau, dos à 6 nerfs, caissons décorés, tranches rouges (reliures de l’époque). Les volumes sont frottés, usés aux coins, les mors épidermés et parfois fendus, accidents aux coiffes. Recueil composite en 6 volumes de factums relatifs à des affaires de justice survenues en Occitanie dans la première moitié du XVIIIe siècle et pour la plupart jugées au « Parlement de Toulouze », dont on retrouve souvent le tampon en tête des feuillets. Chaque volume est précédé d’une table manuscrite sous forme d’index associant au nom des parties en question un numéro de page, également manuscrit en tête de chaque feuillet. 200 / 300 € 5. [COLLECTIF]. Ensemble d’archives provenant de Chekri Ganem (1894-1929). Exceptionnel et émouvant ensemble de documents provenant et relatifs à Chekri Ganem, auteur dramatique et diplomate francolibanais des XIXe et XXe siècles, qui fut l’une des grandes figures de l’indépendance libanaise et de la diplomatie française avec le monde arabo-musulman pendant la Première Guerre mondiale ; on retrouve une partie de sa correspondance diplomatique, des manuscrits de ses pièces de théâtre, des photographies et ouvrages de sa bibliothèque. Description des éléments composant le fonds : – 32 L.A.S. adressées à Chekri Ganem, le plus souvent à en-tête d’institutions françaises telles que le Ministère de la Marine, Ministère de la Guerre, Ministère des Affaires Étrangères, Présidence de la République, Sénat, ambassades – 4 télégrammes de condoléances envoyés à Mme Ganem suite à la mort de son mari. – 2 brevets de décoration conférées à Chekri Ganem ; celle de Commandeur de la Légion d’Honneur (1928) et celle de Commandeur du Ouissam Alaouîte Chérifien (1920). – 2 pièces de théâtre manuscrites sous forme de 13 fascicules brochés étiquetés de l’agence des « Copies dramatiques & littéraires / Maison Pillot » ; à savoir ANTAR, drame en 5 actes & 6 tableaux (en réalité 4 actes et 5 tableaux) ainsi que TAMERLAN, drame en 4 actes en vers. – 5 photographies anciennes, à savoir : 1 très beau portrait par Nadar ; 3 photographies de sa villa « La Libanaise » à Antibes ; 1 photographie de son portrait peint par Étienne Dinet en 1908. – 6 ouvrages imprimés, à savoir : « Fou d’amour, conte arabe » de Ch. Ganem (Tunis, Imprimerie rapide, 1894) broché avec envoi autographe signé de l’auteur ; «Tableaux de la vie arabe » par Dinet et Sliman Ben Ibrahim (Paris, Piazza, sd.) broché (sans dos), exemplaire nominatif de Chekri Ganem ; « La Giaour » de Chekri Ganem mis en musique par Marc Delmas, partition brochée (Paris, Lemoine, s.d.), exemplaire personnel de « Madame Chekri Ganem » avec ex-libris manuscrit ; « Antar » mis en musique par Rimsky-Korsakoff, partition de la réduction pour piano à 4 mains, broché (Paris, Leduc, sd.) ; « Le Théâtre ; n° 269 de Mars 1910 » revue qui contient un grand article avec photos sur la création d’Antar à l’Odéon ; « Antar » de Chekri Ganem mis en musique par Gabriel Dupont (Paris, au Ménestrel, sd) partition brochée chant et piano. – 1 affiche de l’opéra Antar à l’Odéon, musique de Rimsky-Korsakow datée du 26 avril 1910. – 2 programmes à savoir ; une petite plaquette de 4pp. du Théâtre de Monte-Carlo illustrée d’une ravissante composition en bleu de style Art nouveau par Arsène Herbinier, pour la soirée du 8 janvier 1910, et qui annonce en danseuse la célèbre MATA-HARI ; un petite plaquette de 4pp. pour la soirée de « La Courbah » du 25 mars 1903, diner des peintres orientalistes, qui présenta ce soir là « Ouarda », scène arabe en (…➞) N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 2 CABINET D’EXPERTISE LAURE GRIBAUDO-VANDAMME Laure GRIBAUDO 82 rue Bonaparte, 75006 PARIS laure@bookauction.fr 06 60 14 91 32 06 75 20 63 14 EXPERTS Véronique ROSSI 06 76 57 74 78 veronique.rossi.ancellin@gmail.com DIRECTION ARTISTIQUE Jean-Baptiste BUFFETAUD PHOTOGRAPHIES En couverture lot 141, en 2e lot 101, en 3e lot 196 et en 4e lot 96. 2 Pierre FLORAC Gabriel OÇAFRAIN Sous la direction de Julie FÉRAUD PHOTOGRAPHIES Isabelle CAZEIS ARCHIVISTE-PALÉOGRAPHE Ariane ADELINE, lot 197 Emma BASSET, lot 198 RÉDACTEURS Élie MORHANGE 01 48 24 26 10 06 84 29 45 89 km@ka-mondo.fr COMMISSAIRE PRISEUR

N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 4 5 Philippe Burty (pour les gravures) pour la Librairie Internationale, demeure l’un des ouvrages collectifs les plus importants du XIXe siècle. À l’instar du « Diable à Paris » ou des « Français peints par eux-même », il s’offrit le concours des plus grands écrivains du temps : Victor Hugo, Théophile Gautier, Sainte-Beuve, Dumas, Michelet, Viollet-le-Duc, Janin, George Sand, Heredia, Banville... Chacun se vit confier une notice sur un monument, un quartier, un aspect de la vie parisienne au milieu du XIXe siècle. L’ouvrage est découpé en 3 parties, savoir La Vie, La Science, et L’Art. 300 / 500 € 7. [COLLECTIF]. [BAKER (Joséphine)]. Ensemble de 17 albums de la revue des Folies Bergères, [suivi de] Lettre tapuscrite signée de Joséphine baker [suivi de] Dessin original de José de Zamora. Les nuits du Paris Art Déco à travers 15 années de revues aux Folies Bergères, avec un dessin de costume de José de Zamora et une lettre de Joséphine Baker. Paris, 1923-1938, 17 vol. (30 × 24 cm), brochés, sous chemise cartonnée. Sont présents les numéros des années : 1923 / 1924 1925 / 1925 / 1926 / 1927 / 1928 / 1929 / 1930 / 1931 / 1932 / 1933 / 1935 / 1936 / 1937 / 1938 plus un numéro que nous ne sommes pas parvenu à dater précisément mais dont le spectacle présenté fut joué de 1942 à 1944. L’album de la revue des Folies Bergères était publié chaque année pour présenter le spectacle de la saison ainsi que ses interprètes. Il contient pour chaque année de nombreuses photographies, des publicités de l’époque, et nos numéros sont pour certains truffés de documents et papiers rapportés (coupures de presse, dépliants...) On joint : – un catalogue bibliographique en 3 ff. tapuscrits de cette revue, courant de 1917 à 1968 – une LETTRE TAPUSCRITE SIGNÉE DE JOSÉPHINE BAKER datée du 6 décembre 1927 sur papier à en-tête « chez joséphine baker, 40 rue fontaine », remerciant des messieurs pour leur participation à la loterie qu’elle organisa au Palais d’Orsay au profit de la Caisse de Secours de la Fédération Nationale des Plus Grands Invalides de la Guerre – un DESSIN ORIGINAL DE JOSÉ DE ZAMORA, signé au cachet humide bleu, crayonné et gouaché, représentant une femme vêtue d’une magnifique robe vert émeraude, probablement le dessin préparatoire d’un costume destiné à une revue des Folies Bergères. José de Zamora fut, avec Erté, Barbier et compagnie, l’un des grands illustrateurs de mode du Paris Art Déco. Rare et bel ensemble.Voir la reproduction. 600 / 1 000 € (…➞) un acte et en vers de Chékri Ganem, avec au verso le menu. CHEKRI GANEM (1861-1929) fut un écrivain, dramaturge, poète et journaliste libanais d’expression française. Né à Beyrouth, fervent défenseur de l’indépendance du Liban visà-vis des Turcs, il cofonda à Paris plusieurs comités et dirigea avec Georges Samné, notamment la revue économique, politique et littéraire « Correspondance d’Orient » à partir d’octobre 1908. Il devint vice-président des délégués syriens du premier Congrès général arabe qui se déroula dans la capitale française du 17 au 21 juin 1913, visant à demander aux autorités ottomanes plus d’autonomie. Il présida par la suite le Comité central syrien. Sa pièce de théâtre Antar, créée à l’Odéon en 1910 avec une musique de Rimski-Korsakov, fut reprise et adaptée sous forme d’opéra par Gabriel Dupont et jouée sur la scène du Théâtre National de l’Opéra. Avec la fin de la Première Guerre mondiale et la chute de l’Empire ottoman, Chekri Ganem prononça le 13 février 1919 une allocution à la Conférence de la Paix à Paris au nom du Comité central syrien qu’il préside, revendiquant, avec le soutien de la France, l’unité historique de la Syrie, du Liban et de la Palestine. Ce projet ne verra pas le jour. À la fin de sa vie il se retira dans sa villa d’Antibes, nommée « La Libanaise » et dont on trouvera ici quelques photos, construite sur le modèle de sa maison natale. Il est notable de constater que sa principale production dramatique, « Antar », créée à l’Odéon et reprise quelques années plus tard à l’Opéra de Paris, fut originellement mise en musique par Rimski-Korsakov ; on retrouvera d’ailleurs une version imprimée de la partition. Les 2 pièces de théâtre manuscrites sont des copies réalisées par une agence de l’époque. Les livres et documents imprimés sont pour la plupart en état d’usure avancé. Dans les personnalités notables de la correspondance, on notera la présence de François Georges-Picot (diplomate connu pour avoir été l’un des négociateurs français des accords Sykes-Picot, prévoyant le découpage du Proche-Orient à la fin de la première guerre mondiale) ainsi que le général Augustin Dubail. Le ton amical et assidu qu’il entretint avec des personnalités fort haut placées dans les institutions de la république témoigne de l’importance qu’il semble avoir eu dans les relations diplomatiques entre la France et le monde arabomusulman au tout début du XXe siècle. Provenance : Chekri Ganem et descendance. Voir la reproduction. 700 / 1 200 € 6. [COLLECTIF]. Paris-Guide, par les principaux écrivains et artistes de la France. Très bel exemplaire de ce guide de Paris par les plus grands écrivains du XIXe siècle ; un des quelques exemplaires imprimés sur papier de couleur. Paris, A. Lacroix – Verboeckhoven et Cie, 1867. 2 vol. in-8 (20 × 14 cm), demi chagrin bleu nuit, dos à 5 nerfs surlignés (reliure de l’époque). Chasses et coins frottés, sinon bons exemplaires. Illustrés de 118 planches hors texte, plus 16 planches doubles (plans des théâtres de Paris), 3 plans, 4 cartes, 14 pp. de fac-similés de signatures et d’autographes. Édition originale. UN DES QUELQUES EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE COULEUR, ICI SUR PAPIER BLEU. Vicaire signale des exemplaires sur papier vert, bleu et rose, ainsi que des Chine et des Hollande. L’ouvrage s’ouvre sur une introduction de 36p. de Victor Hugo, signée de Hauteville House en mai 1867. En effet, à l’occasion de l’Exposition Universelle de la même année, Victor Hugo alors en exil à Guernesey se vit confier le texte d’ouverture du Paris-Guide, qui sera d’ailleurs tiré à part (mêmes éditeurs, in-8, 132 p., 6 ff. n. ch.). Ce texte, outre sa description historique « s’impose surtout comme un manifeste de la pensée politique hugolienne. C’est un hymne à la paix, à la fraternité, à l’universalité des Lumières et au progrès technique en tant que vecteur des valeurs précitées. » (Thierry Savatier) Cette grande entreprise éditoriale, orchestrée par Louis Ulbach et 5 7

N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 6 7 Paris, à divers, 1614-1617. In-12 (16 × 10 cm), [2ff. v.] 302ff. [1f. v.], plein veau glacé, plats encadrés d’un double filet doré, dos à 3 nerfs et larges caissons décorés aux petits fers (reliure de l’époque). Reliure passée, accidents aux coiffes et aux mors, plat supérieur taché ; solide cependant. Ces occasionnels sont majoritairement relatifs au mariage de Louis XIII et d’Anne d’Autriche ainsi qu’à la révolte du prince de Condé. La plupart sont anonymes. On trouve des arrests, des reproductions de lettres du roi, du pape, de la reyne ; des pamphlets (« Les protestations de la ville de Paris faites au Roy sur son voyage » ; « L’ombre de Henry le grand au Roy »...), des relations de voyage, d’arrivées et de départs du roi de diverses villes de France et de Navarre. Une pièce, datée de 1617 et intitulée « Complaintes du sang du grand Henry de tres-heureuse memoire & de tous les bons François exaucées » imprimée à Maillets, est attribuée à Agrippa d’Aubigné. Elle est très rare. 800 / 1 200 € 10. ALAMANNI (Luigi). La Coltivatione, al christianissimo re Francesco Primo. Belle édition florentine de ce poème agricole de Luigi Alamanni, dédié à François Ier. Fiorenza [Florence], Bernardo di Giunti, 1546. In-8 (17 × 11 cm), 102ff. – [1], demi veau glacé, dos à 5 nerfs, pièce de titre et d’impression maroquinées, caissons frappés d’une fleur de lys dorée (reliure du XIXe). Intérieur frais, grand de marges ; accidents aux coiffes, mors épidermés. Seconde édition, la première imprimée en Italie. L’édition originale, parue la même année, fut imprimée à Paris par Robert Estienne. Cette dernière, signale Brunet, était largement fautive (témoin le feuillet d’errata). On lui préférera cette impression florentine, très bien établie par la dynastie des Giunti. Notice biographique : Luigi Alamanni fut un homme d’Église et poète florentin du XVIe siècle. Il est l’auteur d’une œuvre poétique prolifique et est considéré comme l’introducteur de l’épigramme dans la poésie italienne. Il fut, au XVIe siècle, l’un des plus parfaits exemples de la culture italienne et de son rayonnement en Europe. Il était admiré par les poètes de la Pléiade. « La Coltivazione » est son poème le plus célèbre, souvent mis en regard des Géorgiques de Virgile. Étiquette de libraire collée en tête de garde : « Librairie Italienne G. Pedone Lauriel / 3 Place Sorbonne, Paris ». Deux ex-libris manuscrits en page de titre ; l’un monogrammé « AR », l’autre « Carlo [illisible] ». 300 / 500 € 11. ALBINUS (Bernhard Siegfried). Tabulae sceleti et musculorum corporis humani. Bel exemplaire en feuilles du plus bel atlas d’anatomie du XVIIIe siècle. Lugduni batavorum [Leyde], Joannem & Hermannum Verbeek, 1747. In-plano (70 × 53 cm), [6ff. titre, dédicace, etc.] + 90ff. à savoir 47ff. de planches et de 43ff. de texte (96ff. en tout) ; en feuilles, sous emboitage à dos de chagrin rouge. Quelques feuillets présentent des marques de restaurations angulaires, quelques petites déchirures sans incidence sur les gravures, quelques tâches et rousseurs mais dans l’ensemble bel état. Ouvrage illustré de 38 (sur 40) planches pleine page gravées par Jan Wandelaar ; augmenté in-fine de 9 planche supplémentaires (47 au total) sous le titre «Tabula vasis chyliferi cum vena azyga arteriis intercostalibus aliisque vicinis partibus » (1ff.) et « uteri mulieris gravidae » (8ff.) Première édition. Bel exemplaire en feuille, qui mériterait un nouvel écrin. Bernhard Siegfried Albinus (1697-1770) fut un médecin et anatomiste allemand du XVIIIe siècle. Après avoir étudié à l’université de Leyde dès l’âge de 12 ans, il partit pour Paris en 1718 afin d’y étudier l’étudier l’anatomie et la botanique auprès de Sébastien Vaillant. Après une année, il retourna à Leyde où il devient lecteur d’anatomie et de chirurgie. En 1721, Bernhard Siegfried succèda à son père à la chaire d’anatomie de l’université de Leyde, et devint plus tard professeur de médecine. Ses frères Friedrich Bernhard Albinus (1715-1778) et Christian Bernhard Albinus (1699-1752) furent aussi des savants reconnus ; le plus jeune lui succéda à la chaire d’anatomie. Voir la reproduction. 800 / 1 200 € 8. [SCHEFFER (Jean-Gabriel)]. [Recueil de scènes familières et de société de Paris]. Rare et charmant recueil de scènes galantes à l’époque romantique, dressant un portrait du Paris amoureux des années 1820. [Paris, Martinet, 1824]. In-folio (38 × 27 cm), cartonnage, plats recouverts d’un papier raciné, dos lisse en basane, gardes en papier marbré (reliure ancienne). Epidermure en queue de dos, coiffe de tête restaurée, coin inférieur du premier plat usé. Quelques mouillures marginales et sur les premiers feuillets vierges, sans incidence sur les illustrations. Premier et seul tirage de ce recueil de 32 planches (sur 36) du peintre et lithographe suisse Jean-Gabriel Scheffer (1797-1876), lithographiées par Villain, en très joli coloris d’époque. À la manière d’une « physiologie de l’amour », ces très jolies gravures typiquement romantiques font une guirlande de scènes galantes dans le Paris des années 1820-1830. De la rencontre à la confidence, entre amants ou entre amis, ces saynètes légendées présentent un intérêt à la fois artistique, historique, sociologique et vestimentaire sur la vie des « fashionnables » parisiens de la Restauration. L’ensemble des planches sont gaufrées d’un cachet de collectionneur monogrammé « J.S ». Si ces deux initiales pourraient évoquer l’illustrateur lui-même (les gravures sont signées J.S.), une mention au graphite en feuillet vierge indique que l’exemplaire proviendrait de la vente du chanoine Straub, survenue à Strasbourg en 1891. Alexandre Joseph Straub fut en effet chanoine, collectionneur et historien de l’art, et les initiales peuvent correspondre. Cependant, ce même feuillet manuscrit donne un titre erroné à ce recueil, « Grisettiana » qui, s’il correspond bien à un recueil de Schaffer, ne présente pas les mêmes gravures et ne sera imprimé qu’en 1829, alors que l’inscription donne 1822… mentions approximatives, donc. (Un exemplaire, complet, de ce même titre et de la même provenance (timbre sec identique) a été décrit par Éric Busser dans la vente Ader du 4 mars 2025) Provenance : Alexandre Joseph Straub ? (chiffre gaufré). Voir la reproduction. 500 / 1 000 € 9. AGRIPPA D’AUBIGNÉ (Théodore). [ANONYME.]. Recueil factice composé de 45 plaquettes de circonstance imprimées à Paris relatives aux événements de l’année 1615. 8 11

N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 8 9 amateurs au XIXe siècle, retraçant l’histoire de la commune et du château sur près de 400 ans, et truffée de nombreuses gravures, dessins et plaquettes rapportées. S.l., s.n. 1825. 2 vol- in-4 (25 × 19 cm), demi chagrin rouge à coins, dos à 4 nerfs. Reliures légèrement frottées, état d’usage. Les très nombreuses pièces qui truffent cette étude (grossièrement 1 volume de texte et 1 fort volume de planches) vont du XVIe au XIXe siècle : on recense entre autres une vue de Marcoussis par Mérian datée de 1660, une vue d’Étampes gravée sur bois tiré d’un livre gothique allemand du XVIe siècle, deux numéros du Mercure de France, en brochure de papier dominoté allemand, datés 1737 et 1742, des coupures de journaux (Magasin des Familles) du XIXe siècle, et de nombreuses gravures et dessins à la mine de plomb dont l’origine n’est pas mentionnée. La diversité des époques et des provenances de ces pièces illustratives fait tout l’intérêt de cette étude, qui dresse un tableau de Monthléry et de ses environs sur plus de quatre siècles. Il est à noter que ce dossier est dû à deux mains différentes : la première partie (73pp. manuscrites), datée de 1812 grâce à la page de titre du premier volume, est due à un certain M. S. du P***, dont la bibliothèque contenant le manuscrit fut vendue en 1855 chez à Paris (catalogue édité par Delion, cf. page de titre). Un amateur (« Dr Payen » ?) racheta le manuscrit lors de cette vente, et le compléta largement – comme l’indiquent quelques paragraphes explicatifs montés sur onglet. Le caractère collectif de ce livre-objet n’ôte rien à son charme, et les différentes mentions et pièces rapportées permettent une traçabilité de ses concepteurs ainsi que de son histoire. Rare et précieux ensemble. 400 / 600 € 19. [ANONYME]. Voyage de Leurs Majestés L’Empereur Napoléon III et L’Impératrice Eugénie en Bretagne : Cherbourg, Brest, Quimper, Loriens, Vannes, Sainte-Anne, Napoléonville, Rennes. Charmant manuscrit décrivant, au jour le jour, le voyage officiel du couple impérial en territoires de Bretagne et de Normandie. Paris, s.n., 1858. Manuscrit in-4 carré (23 × 23 cm), 48ff. ; 2ff., demi percaline mauve, plats recouverts de papier moucheté, feuillets en papier fort. Récit détaillé, au jour le jour, du voyage entrepris par l’empereur Napoléon III et son épouse Eugénie à l’été 1858 en Bretagne. Ce voyage fut motivé par des raisons politiques : la Bretagne n’étant pas à cette époque entièrement acquise à l’empereur, il s’agissait pour le régime en place de séduire les bretons, en valorisant notamment leur religiosité, avec comme point d’orgue la visite à Sainte-Anne d’Auray. Le voyage officiel eu lieu du 3 août 1858 au départ de Saint-Cloud, pour s’achever le 21 par un retour depuis la ville de Rennes. Ce cahier manuscrit et anonyme, d’une écriture soignée et très lisible, semble avoir été tenu par citoyen ne faisant pas partie du voyage et demeuré dans la capitale, comme en témoigne la mention en page de titre qui fait commencer le récit le 24 juillet 1858 à Paris. La fin du mois de juillet et les deux premières journées d’août renferment la description des préparatifs lancés dans toutes les villes et gares d’accueil de Leurs Majestés. Tout le voyage est décrit d’après les articles des journaux locaux, dont les récits sont compilés, mais surtout d’après des dépêches télégraphiques reçues et datées, en provenance des localités traversées. On y retrouve l’emploi du temps minuté de Leurs Altesses Impériales (le ton est déférent et trahit un fervent du régime), la transcription des discours prononcés, enfin la description du voyage, la réception des habitants, la joie des foules et les visites et divertissements proposés à l’illustre couple. Le récit officiel sera publié conjointement par l’Illustration et le Moniteur en août 1858, imprimé par Firmin Didot et titré : « Voyage de Leurs Majestés L’Empereur et L’Impératrice dans les départements de l’Ouest ». On note une autre publication, sous forme de livre, par J. M. Poulain-Corbion, « historiographe du voyage impérial », publié chez Aymiot la même année. Intéressante relique et témoignage, dans son jus de l’époque, de ce voyage officiel sous le Second Empire. 150 / 300 € S.l.n.d., 1650. in-12 (13 × 8 cm), 250pp., demi maroquin brun à coins, dos lisse décoré de fleurons dorés, tranche de tête dorée (reliure du XIXe). Quelques frottements sans grande incidence à la reliure, restaurations angulaires aux feuillets 53 à 57, margé un peu court en tête. Commence par un « Notable discours de l’autorité des Princes & de la liberté des peuples ; L’Auteur à un sien nepveu advocat en l’un des Parlemens de France » (20p). S’ensuit le véritable corps de l’ouvrage, intitulé Dialogue, sous-titré « Archon et Politie parlent », et qui effectivement est fait sous la forme de questions posées par « Ar » à « Po » qui répond en argumentant (228p). Quérard signale que cet ouvrage fut autrefois faussement attribué à François Davenne ; il signale également à la même date une édition similaire imprimée à La Haye, même pagination mais au format in-16. Il s’agit selon Brunet d’une réimpression d’un pamphlet de 1574. Brunet cite un exemplaire de la bibliothèque de Charles Nodier. 150 / 300 € 17. [ANONYME]. Rapport de la commission créée par S. M. le roi de Sardaigne pour étudier le crétinisme. Importante étude sur le crétinisme, qui pullulait dans les contrées de Savoie et d’Italie en ce début de XIXe siècle. Turin, Imprimerie Royale, 1848. Grand in-4 (31 × 24 cm), demi chagrin bleu nuit, dos à 5 nerfs (reliure postérieure). Mors et dos épidermés, rousseurs. Ouvrage illustré de nombreux tableaux typographiques, de 8 planches hors texte en pleine page tirées à la manière noire figurant des individus frappés par les maladies concernées, ainsi que d’une grande carte dépliante des états sardes, datée de 1850 et entoilée reliée en fin de volume. Au XIXe siècle, le crétin est un malade atteint de crétinisme. Cette maladie se caractérise par divers handicaps physiques et intellectuels et dans de nombreux cas par un goitre volumineux. Pendant des siècles, le Duché de Savoie compte un nombre important d’individus affligés de ces symptômes, surtout dans les vallées alpines. Leur présence est telle que les voyageurs en parlent souvent comme d’un aspect pittoresque du duché au même titre que ses grandioses et effrayants paysages montagneux. Mais pour les populations locales le crétinisme est un véritable drame humain. En 1845, Charles Félix, roi de Piémont Sardaigne, confie à une Commission d’experts la tâche de déterminer les causes du crétinisme et de trouver des remèdes. Une vaste enquête est menée auprès des populations. Elle aboutit à la rédaction d’un volumineux rapport qui fournit des statistiques et des pistes de solutions, mais pas de véritable solution. Il faut attendre 1922 pour que l’on découvre que le crétinisme est dû à un manque d’iode. L’introduction de cet élément dans le sel domestique permettra d’éradiquer la maladie. La commission réunie par le roi Charles-Albert fut chargée d’enquêter sur les cas élevés de crétinisme dans les états sardes et plus précisément en Savoie dès 1845. Le rapport, rédigé en italien, traduit et publié en français en 1848, établit que le crétinisme est une maladie due au manque, d’origine congénitale, d’hormones thyroïdiennes. Il se manifeste par un développement physique et mental arrêté. Par ailleurs, cette maladie peut également être due à une carence en iode, notamment dans les régions montagneuses, ce qui entraîne la formation d’un goitre. Le docteur Cerise était un des membres correspondants de cette commission. Il connaissait admirablement la Savoie où il avait grandi et où il aida, quelques années après, Baillarger, alors rapporteur d’une commission d’enquête sur le goitre et le crétinisme. Charles Marie Joseph Despine (1792-1856), directeur de l’École des Mines de Moutiers, inspecteur général des mines du royaume de Sardaigne et administrateur de la dette publique fit aussi partie de cette commission. (source : Librairie Alain Brieux) Provenance : Société de lecture de Genève (cachet). 200 / 300 € 18. [ANONYME]. Remarques historiques sur la ville de Monthléry et sur le bourg de Linas, avec quelques notes relatives aux événements qui y sont rapportés et aux personnages qui y ont eu part. Importante étude manuscrite sur Monthléry compilée par deux 13. ANIANTE (Antonio). GRADASSI (Jean). Les merveilleux voyages de Marco Polo. Bel exemplaire de cette édition bibliophilique moderne ; unique pour sa reliure peinte à la main, avec les belles estampes en triple état. Nice, Éditions artisanales Sefer & André Vial, 1962. In-folio (37 × 29 cm), plein parchemin moderne dont le plat et le dos ont été DÉCORÉS ET PEINT À LA MAIN, à l’encre métallique, noire et couleurs à motif de dragon, dos lisse avec titrage peint, fermoirs en métal doré, emboitage éditeur. Ouvrage illustré de 43 compositions de Jean Gradassi en couleurs au pochoir rehaussées à l’or et à l’argent, plus 29 vignettes ; les compositions sont ici en triple état, avec un état au vert et un au rouge. Tirage limité à 1044 exemplaires sur papier Sang Tien Tang, à base d’écorce de mûrier de Chine ; celui-ci un des 180 ex. num. avec l’état définitif des illustrations, complet de la suite en laque rouge et celle en laque vert jade. Antonio Aniante (1900-1983) fut un écrivain et dramaturge italien. Opposant au régime fasciste de son pays, il vécut à Paris où il publia diverses biographies dont celles d’Italo Balbo, Gabriele D’Annunzio, Mustapha Kemal, et Marco Polo. En 1932, il fit la connaissance de la peintre turque Hale Asaf, et devint son compagnon jusqu’à sa mort en 1938. En 1973, Aniante fut nommé pour le prix Nobel de littérature par le poète Italien Vittorio Vettori. 300 / 500 € 14. [ANONYME]. Almanach royal, année commune 1790. Présenté à Sa Majesté pour la première fois en 1699, par Laurent d’Houry, éditeur. Belle reliure en plein maroquin rouge de l’époque, frappée à un chiffre non identifié. Paris, Debure (gendre de feu M. d’Houry), 1790. In-8 (20 × 13 cm), plein maroquin rouge, plats encadrés d’une frise dorée et écoinçons aux petits fers, avec au centre la lettre « J » formée par une multitude de poinçons dorés, dos à 5 nerfs, caissons décorés aux petits fers dorés à motif de fleur de lys, toutes tranches dorées (reliure de l’époque). Angle supérieur du premier plat accidenté, rousseurs. 100 / 200 € 15. [ANONYME]. Constitution française, et acceptation du Roi. Charmant exemplaire miniature de la Constitution adoptée quelques jours plutôt par Louis XVI. Dijon, P. Causse, 1791. Petit in-12 (13 × 8 cm), plein maroquin rouge, plats encadrés d’un triple filet doré et aux petits fers dorés à motif de feuilles d’acanthe, dos lisse avec pièce de titre en maroquin 12. ANACRÉON. LECONTE DE LISLE. DERAIN (André). Odes anacréontiques. Superbe reliure signée de Madeleine Gras, en plein maroquin mosaïqué. Lyon, Cercle Lyonnais du Livre, 1953. In-4 (28 × 20 cm), plein maroquin rouille, plats encadrés d’un très joli décor mosaïqué en maroquin havane et brun, surligné de filets dorés à motif de vaguelettes dorés, dos lisse mosaïqué en tête et en pied, toutes tranches dorées, doublure et contregardes en nubuck brun, couvertures conservées (Gras). Ouvrage illustré de 50 lithographies originales d’André Derain, dont 7 à pleine page et un beau frontispice figurant Pégase. Une note au colophon indique que les pierres ont été rayées après tirage. Tirage à 200 exemplaires, tous numérotés. André Derain (1880-1954) est un peintre français, connu pour être l’un des fondateurs du fauvisme. Il est également peintre de décors et costumes de ballets et de théâtre, graveur, illustrateur, sculpteur et écrivain. Salué comme le pionnier d’un nouvel art, le fauvisme, avant la guerre de 1914, il s’oriente après 1918 vers un réalisme au classicisme renouvelé où s’exprime son goût du théâtre et des lettres qui en fait l’une des figures majeures de l’entre-deux-guerres. Voir la reproduction. 300 / 500 € 12 brun, fleurons dorés, toutes tranches dorées (reliure de l’époque). Petits trous de vers à la reliure, sinon très bel exemplaire. L’ouvrage débute par la « Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen », suivie par la Constitution signée du président Vernier, d’une « Lettre du Roi à l’Assemblée Nationale du 13 septembre 1791 », d’un « Serment du Roi pour l’acceptation de la Constitution, à la séance de l’Assemblée Nationale du 14 septembre 1791 », et d’une « Réponse du président » à Sa Majesté. On joint : un assignat de dix livres payable au porteur, d’après la « loi du 10 décembre 1791, l’an troisième de la Liberté ». En pied, on peut lire : « La loi punit de mort le contrefacteur / La nation récompense le dénonciateur » ; tout à fait dans le goût de l’époque. 200 / 300 € 16. [ANONYME]. Le Politique du temps, traitant de la puissance, autorité ; & du devoir des Princes : des divers Gouvernemens, iusques où l’on doit supporter la tyrannie. Et si en une oppression extrême il est loisible aux sujets de prendre les armes pour défendre leur vie & liberté ; quand comment, par qui, & par quel moyen cela ce doit & peut faire. Très rare écrit politique et philosophique anonyme du temps de la fronde.

N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 10 11 Belle et importante relique manuscrite de cette société facétieuse qui opéra durant la première moitié du XVIIIe siècle, et réunit les personnages les plus illustres et les meilleurs esprits de la cour et de l’armée. S’il y eut vraisemblablement beaucoup de recueils manuscrits de ce genre qui circulèrent en parallèle de publications imprimées, cet exemplaire pourrait être la copie personnelle de Philippe Emmanuel de Torsac, l’un des deux fondateurs de la Calotte. En effet, l’ensemble des brevets transcrits dans ce recueil (nous dénombrons 113 pièces au total) mentionnant un auteur portent en introduction soit la mention « Nous, Emanuel Philipe de Torsac », soit « De par le dieu porte marotte / Nous général de la Calotte ». Le manuscrit est également truffé d’annotations en marge, qui précisent certains événements, identifient des personnages et livrent des clés de lecture. Pièce unique. 300 / 500 € 21. [ANONYME]. Thérèse philosophe, ou mémoires pour servir à l’histoire de D. Dirrag et de Mlle Eradice, avec l’histoire de Mme de Bois-Laurier. Nouvelle édition avec figures. Très rare édition pirate de ce grand œuvre libertin, production type du siècle des lumières, et considéré comme l’un des premiers romans pornographiques en langue française. Au Bazar, s.n., 1797. 2 vol. in-16 (13 × 9 cm), plein veau, plats encadrés d’un triple filet doré, dos lisse orné de fleurons, tranches dorées (reliure de l’époque). Coins usés, mors épidermés, autrement jolies reliures. À l’intérieur, après des gardes en papier marbré de l’époque, on trouvera dans le t.I aux ff. 7-8 et 9-10 le coin supérieur…. brûlé (!) et le f. 107-108 monté sur onglet. Rousseurs. Ouvrage illustré de 19 (sur 20) figures hors texte anonymes gravées à la manière noire, par Elluin d’après Borel nous dit Cohen. Très rare contrefaçon, à la date de 1797, de l’édition Cazin de 1785 (Cohen-409). La « Thérèse philosophe », ouvrage mythique dans sa catégorie, paru pour la première fois en 1748, est considéré comme l’un des premiers romans pornographiques en langue française. Paru de manière anonyme, son attribution a toujours été contestée mais hypothétiquement attribuée à deux auteurs qui s’en disputent la parenté : Jean-Baptiste Boyer d’Argens – c’est la thèse défendue par Sade – (fervent pourfendeur du christianisme, protégé du roi de Prusse, et auteur notamment des « Lettres juives ») et François-Xavier d’Arles de Montigny (« commissaire des guerres, aventurier, joueur & escroc »). Notre exemplaire porte d’ailleurs une mention manuscrite en page de titre du t.I optant pour cette dernière attribution. L’intrigue de ce roman est tirée d’un fait divers advenu en l’an de grâce 1731, « qui passionna la France et prit valeur de symbole au sein des querelles religieuses et anticléricales ». En 1728 à Toulon, une jeune mystique de 18 ans prénommée Catherine Cadière fait la rencontre du P. Girard, jésuite, qui devient son confesseur. Ce dernier, passionné par le cas spirituel de la jeune femme – qui présente des stigmates, souffre de visions, de convulsions, ne vit que pour la Sainteté – semble s’être également passionné pour son cas très terrestre. Le procès d’Aix-en-Provence en 1731 fera mention de viols, d’attouchements, d’avortement, de sorcellerie, de magie, etc. et fera le chou-gras des anticléricaux et des Lumières, jusqu’à Voltaire dans son poème de « La Pucelle d’Orléans », paru en 1752. Il est à noter que le nom des deux personnages de notre roman (Dirrag et Eradice) est une anagramme des noms des deux protagonistes de l’histoire réelle (Girard et Cadière). L’exemplaire de la BNF porte la cote « ENFER-140 »... grrr. Voir la reproduction. 400 / 600 € 20. [ANONYME]. Recueil de brevets du Régiment de la Calotte. Importante relique manuscrite du Régiment de la Calotte, société militaire et facétieuse qui eut cours à la fin du règne de Louis XIV. Il pourrait s’agir de l’exemplaire d’Emanuel Philipe de Torsac, l’un des deux fondateurs de l’ordre. S.l.n.d. (ca. 1730). 629pp., in-8 (23 × 17 cm), plein veau à plats encadrés d’un triple filet à froid, dos à 5 nerfs, caissons dorés aux petits fers, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l’époque). Manque la coiffe de pied, accroc de 2 cm en coiffe de tête, plats tâchés et accidentés, coin inférieur du premier plat émoussé, intérieur frais. En frontispice les grandes armes du Régiment de la Calotte, dessinées à la plume bistre et au crayon, peintes à l’aquarelle et à l’encre dorée, surmontées de la devise « La lune nous conduit, Momus nous favorise ». Cette réalisation héraldique diffère des autres exemples que nous avons pu rencontrer, et présente une multitude de petits détails très amusants : deux singes portent le blason, coiffés l’un d’un tricorne et l’autre d’un galero de cardinal ; sur une large coupole qui survole les volutes du double médaillon courent deux petites souris, le museau dressé vers un drapeau jaune à croissant de lune rouge, portant à son faîte un astre noir entouré de rouge avec l’inscription « Astre [illisible] qui conduit le régiment ». Jetés au sol, sous la machine héraldique, un canon et sa poudrière faisant face à une mitre d’évêque : le ton est donné. Notice de Bertrand Picard sur la Calotte (1809) : « Vers la fin du règne de Louis XIV, M. de Torsac, exempt des gardes-du-corps, M. Aymon, porte-manteau du roi, et divers autres officiers, ayant un jour fait mille plaisanteries sur un mal de tête dont l’un d’entre eux souffrait extrêmement, proposèrent une calotte de plomb au malade. La conversation s’étant échauffée, ils s’avisèrent de créer un régiment composé uniquement de personnes distinguées par l’extravagance de leurs discours ou de leurs actions. Ils le nommèrent le régiment de la Calotte, en faveur de la calotte de plomb ; et d’un consentement unanime le sieur Aymon en fut aussitôt élu général. Cette burlesque saillie fut poussée si loin, que l’on fit faire des étendards et frapper des médailles sur cette institution. Les associés se mirent à distribuer des brevets en vers à tous ceux qui faisaient quelque sottise éclatante : ministres, princes, maréchaux, courtisans, abbés, dames de la cour, financiers, hommes de lettres, artistes, comédiens, personne ne fut excepté. Le brevet de la calotte devint alors une véritable censure des travers et des ridicules. Cet établissement ayant fait du bruit, on voulut d’abord le saper par les fondements : mais il para tous les coups qu’on lui porta, malgré le crédit de ceux qui s’intéressaient à sa destruction ; et les assauts redoublés de ses ennemis ne servirent qu’à le rendre plus florissant. Quoi qu’il en soit, la satire se donna peu à peu des libertés qui parurent dangereuses au gouvernement. Outre cela étant devenue un peu trop publique et un peu trop hardie par les fréquentes réimpressions des brevets, entre lesquels il s’en trouvait, ainsi que je viens de le dire, un grand nombre que l’on adressait aux premières personnes du royaume, on crut qu’il était temps de la supprimer : et pour arrêter la trop grande liberté de faiseurs de brevets, on fit non-seulement des recherches et des saisies, mais on emprisonna même quelques-uns de ceux qui se mêlaient d’en composer ou de les répandre. Ajoutons qu’on était vivement piqué de l’avide curiosité du public, et encore plus des railleries auxquelles les brevets donnaient occasion ; surtout ceux qui attaquaient les gens par des endroits vifs et sensibles, ou sur des fautes capitales dont les taches passaient à la postérité par le moyen de l’impression, et devenaient éternelles. » 21

N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 12 13 23 24 22. ARÈNE (Paul). COUSSENS (Armand). Jean-des-Figues. Magnifique reliure Art Déco signée Kieffer, exemplaire spécialement imprimé pour le poète et graphiste Georges Auriol. Lyon, Association Lyonnaise des Cinquante, 1929. In-4 (28 × 21 cm), reliure mosaïquée sur base de maroquin havane, plats dorés et décorés d’incrustations de maroquin brun, vert, aubergine et noir formant une composition géométrique de style art déco, dos lisse, tranche de tête dorée, gardes encadrées de maroquin havane mosaïqué, doubles gardes en soie à motif de peau de girafe, couvertures conservées, étui (René Kieffer). Illustré de nombreuses eaux-fortes d’Armand Coussens, toutes en double état ; en couleur et au noir. Ouvrage tiré à 90 exemplaires pour les membres de l’Association Lyonnaise des Cinquante, savoir 50 exemplaires pour les membres, 20 exemplaires pour les correspondants et 20 exemplaires réservées aux artistes et collaborateurs. Celui-ci l’un des 50 premiers. Il a été imprimé spécialement pour Georges Auriol. On trouvera in-fine 2 feuillets concernant un « Dîner de Jean-desFigues », probablement organisé pour le lancement du livre, le 20 novembre 1930 ; savoir une page de titre illustrée et nominative (toujours au nom d’Auriol), ainsi que le menu du dîner. « Je vins au monde au pied d’un figuier, il y a vingt-cinq ans, un jour que les cigales chantaient et que les figues-fleurs, distillant leur goutte de miel, s’ouvraient au soleil et faisaient la perle. Voilà, certes, une jolie façon de naître, mais je n’y eus aucun mérite. » René Kieffer, élève de Marius Michel, est l’un des grands relieurs de l’art déco. Provenance : Georges Auriol (feuillet nominatif & ex-libris) Voir la reproduction. 400 / 600 € 23. ARÈNE (Paul). PEZZILA (Mario). BÉNASSIT (Émile). Jean-desfigues. Exemplaire unique de l’édition originale de ce roman de Paul Arène, entièrement aquarellé à la main par Mario Pezilla dans une reliure signée. Paris, Librairie Internationale & A. Lacroix Verboeckhoven, 1870. In-12 (20 × 13 cm), demi maroquin aubergine à longs grains et à coins, dos lisse décoré aux petits fers, couvertures conservées, étui (Noulhac). Ouvrage illustré d’une belle eau-forte frontispice d’Émile Bénassit, d’un portrait ajouté de l’auteur et ENTIÈREMENT AQUARELLÉ À LA MAIN PAR MARIO PEZILLA, au nombre de 68, pour la plupart monogrammées, la dernière étant signée et datée au crayon 1900. Édition originale, pour laquelle il n’a pas été tiré de grand papier. Mario Pezzila, peintre, affichiste et illustrateur, a collaboré notamment pour Gil Blas, L’assiette au beurre, Charivari. Voir la reproduction. 1 200 / 1 500 € 24. ARNOUX (Alexandre). RENEFER (Raymond). Le Cabaret. Exemplaire n°1, celui de l’éditrice, comprenant les 49 dessins originaux de Renefer, un triple état sur chine des eaux-fortes ainsi que 2 cuivres originaux incrustés dans la reliure de Gruel. Paris, Lapina, 1922. In-4 (28 × 23 cm), plein maroquin vert nuit, plats incrustés chacun d’un CUIVRE ORIGINAL AYANT SERVI À ILLUSTRER CETTE ÉDITION, celui du plat supérieur figurant un soldat tombant au combat (p.140-141), celui du second plat reprenant une vignette in-texte figurant un paysage désolé ; plats encadrés de filets dorés et à froid, dos à 5 nerfs surlignés, caissons ornés de filets dorés, toutes tranches dorées, doublure de maroquin camel richement encadré de filets dorés et tirés au noir, couvertures conservées, étui (Gruel). Une petite déchirure page 101 sur la marge inférieure droite n’affectant pas le texte ; mouillures pages 135 à 140. Ouvrage illustré de 49 eaux-fortes de Renefer ; ici en triple état sur Chine, et précédées des 49 DESSINS ORIGINAUX SIGNÉS DE RENEFER à l’encre noir, lavis et aquarelle, sur vergé fort. Tirage à 472 exemplaires ; ici le n°1 sur vieux Japon fin, nominatif de l’éditrice Mme Lapina, comprenant une triple suite au lieu des deux annoncées ; la justification de tirage est signée par l’auteur et l’illustrateur, Arnoux et Renefer ; un envoi au crayon de l’illustrateur était déjà présent sur un état sur chine d’une vignette relié en tête d’ouvrage. On a relié in-fine le prospectus de souscription. Dans ce roman historique, Arnoux dépeint la vie dans les cafés et tavernes de Paris au début du XXe siècle puis en pleine Guerre Mondiale. Le protagoniste, un comédien de cabaret nommé Polinard, navigue dans un monde de trahison et de rivalité alors qu’il tente de faire carrière. Arnoux est connu pour son style lyrique et évocateur, qui crée une atmosphère immersive pour le lecteur. Raymond Renefer (1879-1957) fut un peintre, dessinateur et illustrateur français identifié parmi les postimpressionnistes, les Peintres de la réalité moderne ou encore les Intimistes, Renefer l’éclectique a souvent été associé à Corot, Marquet et Signac. Il a participé activement à tous les salons parisiens pendant plus de 40 ans. Soldat de la Grande Guerre, il illustra notamment la première édition du « Feu » d’Henri Barbusse, en 1917. Voir la reproduction. 1 500 / 2 000 € 22

N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 14 15 25. AULU-GELLE. Luculentiss. scriptoris noctes atticae. Exemplaire aux armes de Nicolas Fouquet ; provenance très rare et recherchée. [Cologne], Eucharius Geruicornus, 1526. In-8 (29 × 20 cm), [2ff.] [11ff. index] 202pp. [13ff. interpretatio] [1f.], plein veau havane, dos à 6 nerfs, caissons ornés aux petits fers dorés du monogramme doré de Nicolas Fouquet (double Phi) ainsi que de son blason à l’écureuil (reliure postérieure). Le dos a été restauré en tête et en pied où manquaient les coiffes, mors supérieur craquelé, plats et chasses frottées ; intérieur frais. Belle édition des « Nuits attiques » d’Aulo Gelle ; il s’agit d’une compilation antique du IIe siècle divisée en vingt livres de notes sur la culture de l’époque (résumés d’ouvrages, souvenirs de cours, recherches personnelles, etc.), et dont le huitième est perdu. Il y eut la même année une édition parisienne due à Josse Bade. Les livres ayant appartenu à Nicolas Fouquet sont fort rares ; à la différence de Colbert et de Mazarin, qui faisaient richement relier les volumes de leur bibliothèque (non moins fournies) de plein maroquin aux armes, Fouquet privilégiait les reliures en veau fauve, ces dernières n’étant pas systématiquement frappées. Provenance : Nicolas Fouquet (reliure aux armes). Voir les reproductions. 1 200 / 1 500 € 25 25 25

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