KA-MONDO Paris. Livres précieux - Reliures parisiennes

N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 8 9 amateurs au XIXe siècle, retraçant l’histoire de la commune et du château sur près de 400 ans, et truffée de nombreuses gravures, dessins et plaquettes rapportées. S.l., s.n. 1825. 2 vol- in-4 (25 × 19 cm), demi chagrin rouge à coins, dos à 4 nerfs. Reliures légèrement frottées, état d’usage. Les très nombreuses pièces qui truffent cette étude (grossièrement 1 volume de texte et 1 fort volume de planches) vont du XVIe au XIXe siècle : on recense entre autres une vue de Marcoussis par Mérian datée de 1660, une vue d’Étampes gravée sur bois tiré d’un livre gothique allemand du XVIe siècle, deux numéros du Mercure de France, en brochure de papier dominoté allemand, datés 1737 et 1742, des coupures de journaux (Magasin des Familles) du XIXe siècle, et de nombreuses gravures et dessins à la mine de plomb dont l’origine n’est pas mentionnée. La diversité des époques et des provenances de ces pièces illustratives fait tout l’intérêt de cette étude, qui dresse un tableau de Monthléry et de ses environs sur plus de quatre siècles. Il est à noter que ce dossier est dû à deux mains différentes : la première partie (73pp. manuscrites), datée de 1812 grâce à la page de titre du premier volume, est due à un certain M. S. du P***, dont la bibliothèque contenant le manuscrit fut vendue en 1855 chez à Paris (catalogue édité par Delion, cf. page de titre). Un amateur (« Dr Payen » ?) racheta le manuscrit lors de cette vente, et le compléta largement – comme l’indiquent quelques paragraphes explicatifs montés sur onglet. Le caractère collectif de ce livre-objet n’ôte rien à son charme, et les différentes mentions et pièces rapportées permettent une traçabilité de ses concepteurs ainsi que de son histoire. Rare et précieux ensemble. 400 / 600 € 19. [ANONYME]. Voyage de Leurs Majestés L’Empereur Napoléon III et L’Impératrice Eugénie en Bretagne : Cherbourg, Brest, Quimper, Loriens, Vannes, Sainte-Anne, Napoléonville, Rennes. Charmant manuscrit décrivant, au jour le jour, le voyage officiel du couple impérial en territoires de Bretagne et de Normandie. Paris, s.n., 1858. Manuscrit in-4 carré (23 × 23 cm), 48ff. ; 2ff., demi percaline mauve, plats recouverts de papier moucheté, feuillets en papier fort. Récit détaillé, au jour le jour, du voyage entrepris par l’empereur Napoléon III et son épouse Eugénie à l’été 1858 en Bretagne. Ce voyage fut motivé par des raisons politiques : la Bretagne n’étant pas à cette époque entièrement acquise à l’empereur, il s’agissait pour le régime en place de séduire les bretons, en valorisant notamment leur religiosité, avec comme point d’orgue la visite à Sainte-Anne d’Auray. Le voyage officiel eu lieu du 3 août 1858 au départ de Saint-Cloud, pour s’achever le 21 par un retour depuis la ville de Rennes. Ce cahier manuscrit et anonyme, d’une écriture soignée et très lisible, semble avoir été tenu par citoyen ne faisant pas partie du voyage et demeuré dans la capitale, comme en témoigne la mention en page de titre qui fait commencer le récit le 24 juillet 1858 à Paris. La fin du mois de juillet et les deux premières journées d’août renferment la description des préparatifs lancés dans toutes les villes et gares d’accueil de Leurs Majestés. Tout le voyage est décrit d’après les articles des journaux locaux, dont les récits sont compilés, mais surtout d’après des dépêches télégraphiques reçues et datées, en provenance des localités traversées. On y retrouve l’emploi du temps minuté de Leurs Altesses Impériales (le ton est déférent et trahit un fervent du régime), la transcription des discours prononcés, enfin la description du voyage, la réception des habitants, la joie des foules et les visites et divertissements proposés à l’illustre couple. Le récit officiel sera publié conjointement par l’Illustration et le Moniteur en août 1858, imprimé par Firmin Didot et titré : « Voyage de Leurs Majestés L’Empereur et L’Impératrice dans les départements de l’Ouest ». On note une autre publication, sous forme de livre, par J. M. Poulain-Corbion, « historiographe du voyage impérial », publié chez Aymiot la même année. Intéressante relique et témoignage, dans son jus de l’époque, de ce voyage officiel sous le Second Empire. 150 / 300 € S.l.n.d., 1650. in-12 (13 × 8 cm), 250pp., demi maroquin brun à coins, dos lisse décoré de fleurons dorés, tranche de tête dorée (reliure du XIXe). Quelques frottements sans grande incidence à la reliure, restaurations angulaires aux feuillets 53 à 57, margé un peu court en tête. Commence par un « Notable discours de l’autorité des Princes & de la liberté des peuples ; L’Auteur à un sien nepveu advocat en l’un des Parlemens de France » (20p). S’ensuit le véritable corps de l’ouvrage, intitulé Dialogue, sous-titré « Archon et Politie parlent », et qui effectivement est fait sous la forme de questions posées par « Ar » à « Po » qui répond en argumentant (228p). Quérard signale que cet ouvrage fut autrefois faussement attribué à François Davenne ; il signale également à la même date une édition similaire imprimée à La Haye, même pagination mais au format in-16. Il s’agit selon Brunet d’une réimpression d’un pamphlet de 1574. Brunet cite un exemplaire de la bibliothèque de Charles Nodier. 150 / 300 € 17. [ANONYME]. Rapport de la commission créée par S. M. le roi de Sardaigne pour étudier le crétinisme. Importante étude sur le crétinisme, qui pullulait dans les contrées de Savoie et d’Italie en ce début de XIXe siècle. Turin, Imprimerie Royale, 1848. Grand in-4 (31 × 24 cm), demi chagrin bleu nuit, dos à 5 nerfs (reliure postérieure). Mors et dos épidermés, rousseurs. Ouvrage illustré de nombreux tableaux typographiques, de 8 planches hors texte en pleine page tirées à la manière noire figurant des individus frappés par les maladies concernées, ainsi que d’une grande carte dépliante des états sardes, datée de 1850 et entoilée reliée en fin de volume. Au XIXe siècle, le crétin est un malade atteint de crétinisme. Cette maladie se caractérise par divers handicaps physiques et intellectuels et dans de nombreux cas par un goitre volumineux. Pendant des siècles, le Duché de Savoie compte un nombre important d’individus affligés de ces symptômes, surtout dans les vallées alpines. Leur présence est telle que les voyageurs en parlent souvent comme d’un aspect pittoresque du duché au même titre que ses grandioses et effrayants paysages montagneux. Mais pour les populations locales le crétinisme est un véritable drame humain. En 1845, Charles Félix, roi de Piémont Sardaigne, confie à une Commission d’experts la tâche de déterminer les causes du crétinisme et de trouver des remèdes. Une vaste enquête est menée auprès des populations. Elle aboutit à la rédaction d’un volumineux rapport qui fournit des statistiques et des pistes de solutions, mais pas de véritable solution. Il faut attendre 1922 pour que l’on découvre que le crétinisme est dû à un manque d’iode. L’introduction de cet élément dans le sel domestique permettra d’éradiquer la maladie. La commission réunie par le roi Charles-Albert fut chargée d’enquêter sur les cas élevés de crétinisme dans les états sardes et plus précisément en Savoie dès 1845. Le rapport, rédigé en italien, traduit et publié en français en 1848, établit que le crétinisme est une maladie due au manque, d’origine congénitale, d’hormones thyroïdiennes. Il se manifeste par un développement physique et mental arrêté. Par ailleurs, cette maladie peut également être due à une carence en iode, notamment dans les régions montagneuses, ce qui entraîne la formation d’un goitre. Le docteur Cerise était un des membres correspondants de cette commission. Il connaissait admirablement la Savoie où il avait grandi et où il aida, quelques années après, Baillarger, alors rapporteur d’une commission d’enquête sur le goitre et le crétinisme. Charles Marie Joseph Despine (1792-1856), directeur de l’École des Mines de Moutiers, inspecteur général des mines du royaume de Sardaigne et administrateur de la dette publique fit aussi partie de cette commission. (source : Librairie Alain Brieux) Provenance : Société de lecture de Genève (cachet). 200 / 300 € 18. [ANONYME]. Remarques historiques sur la ville de Monthléry et sur le bourg de Linas, avec quelques notes relatives aux événements qui y sont rapportés et aux personnages qui y ont eu part. Importante étude manuscrite sur Monthléry compilée par deux 13. ANIANTE (Antonio). GRADASSI (Jean). Les merveilleux voyages de Marco Polo. Bel exemplaire de cette édition bibliophilique moderne ; unique pour sa reliure peinte à la main, avec les belles estampes en triple état. Nice, Éditions artisanales Sefer & André Vial, 1962. In-folio (37 × 29 cm), plein parchemin moderne dont le plat et le dos ont été DÉCORÉS ET PEINT À LA MAIN, à l’encre métallique, noire et couleurs à motif de dragon, dos lisse avec titrage peint, fermoirs en métal doré, emboitage éditeur. Ouvrage illustré de 43 compositions de Jean Gradassi en couleurs au pochoir rehaussées à l’or et à l’argent, plus 29 vignettes ; les compositions sont ici en triple état, avec un état au vert et un au rouge. Tirage limité à 1044 exemplaires sur papier Sang Tien Tang, à base d’écorce de mûrier de Chine ; celui-ci un des 180 ex. num. avec l’état définitif des illustrations, complet de la suite en laque rouge et celle en laque vert jade. Antonio Aniante (1900-1983) fut un écrivain et dramaturge italien. Opposant au régime fasciste de son pays, il vécut à Paris où il publia diverses biographies dont celles d’Italo Balbo, Gabriele D’Annunzio, Mustapha Kemal, et Marco Polo. En 1932, il fit la connaissance de la peintre turque Hale Asaf, et devint son compagnon jusqu’à sa mort en 1938. En 1973, Aniante fut nommé pour le prix Nobel de littérature par le poète Italien Vittorio Vettori. 300 / 500 € 14. [ANONYME]. Almanach royal, année commune 1790. Présenté à Sa Majesté pour la première fois en 1699, par Laurent d’Houry, éditeur. Belle reliure en plein maroquin rouge de l’époque, frappée à un chiffre non identifié. Paris, Debure (gendre de feu M. d’Houry), 1790. In-8 (20 × 13 cm), plein maroquin rouge, plats encadrés d’une frise dorée et écoinçons aux petits fers, avec au centre la lettre « J » formée par une multitude de poinçons dorés, dos à 5 nerfs, caissons décorés aux petits fers dorés à motif de fleur de lys, toutes tranches dorées (reliure de l’époque). Angle supérieur du premier plat accidenté, rousseurs. 100 / 200 € 15. [ANONYME]. Constitution française, et acceptation du Roi. Charmant exemplaire miniature de la Constitution adoptée quelques jours plutôt par Louis XVI. Dijon, P. Causse, 1791. Petit in-12 (13 × 8 cm), plein maroquin rouge, plats encadrés d’un triple filet doré et aux petits fers dorés à motif de feuilles d’acanthe, dos lisse avec pièce de titre en maroquin 12. ANACRÉON. LECONTE DE LISLE. DERAIN (André). Odes anacréontiques. Superbe reliure signée de Madeleine Gras, en plein maroquin mosaïqué. Lyon, Cercle Lyonnais du Livre, 1953. In-4 (28 × 20 cm), plein maroquin rouille, plats encadrés d’un très joli décor mosaïqué en maroquin havane et brun, surligné de filets dorés à motif de vaguelettes dorés, dos lisse mosaïqué en tête et en pied, toutes tranches dorées, doublure et contregardes en nubuck brun, couvertures conservées (Gras). Ouvrage illustré de 50 lithographies originales d’André Derain, dont 7 à pleine page et un beau frontispice figurant Pégase. Une note au colophon indique que les pierres ont été rayées après tirage. Tirage à 200 exemplaires, tous numérotés. André Derain (1880-1954) est un peintre français, connu pour être l’un des fondateurs du fauvisme. Il est également peintre de décors et costumes de ballets et de théâtre, graveur, illustrateur, sculpteur et écrivain. Salué comme le pionnier d’un nouvel art, le fauvisme, avant la guerre de 1914, il s’oriente après 1918 vers un réalisme au classicisme renouvelé où s’exprime son goût du théâtre et des lettres qui en fait l’une des figures majeures de l’entre-deux-guerres. Voir la reproduction. 300 / 500 € 12 brun, fleurons dorés, toutes tranches dorées (reliure de l’époque). Petits trous de vers à la reliure, sinon très bel exemplaire. L’ouvrage débute par la « Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen », suivie par la Constitution signée du président Vernier, d’une « Lettre du Roi à l’Assemblée Nationale du 13 septembre 1791 », d’un « Serment du Roi pour l’acceptation de la Constitution, à la séance de l’Assemblée Nationale du 14 septembre 1791 », et d’une « Réponse du président » à Sa Majesté. On joint : un assignat de dix livres payable au porteur, d’après la « loi du 10 décembre 1791, l’an troisième de la Liberté ». En pied, on peut lire : « La loi punit de mort le contrefacteur / La nation récompense le dénonciateur » ; tout à fait dans le goût de l’époque. 200 / 300 € 16. [ANONYME]. Le Politique du temps, traitant de la puissance, autorité ; & du devoir des Princes : des divers Gouvernemens, iusques où l’on doit supporter la tyrannie. Et si en une oppression extrême il est loisible aux sujets de prendre les armes pour défendre leur vie & liberté ; quand comment, par qui, & par quel moyen cela ce doit & peut faire. Très rare écrit politique et philosophique anonyme du temps de la fronde.

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