N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 16 17 Transcription : « Mon, cher Silvestre, / Jeudi Puisque je ne puis aller jusqu’à vous, venez jusqu’à moi. Je suis retombé plus malade que jamais. La fièvre et le rhume m’ont repris, mais avec une si grande furie que je suis anéanti, par conséquent dans la plus radicale impossibilité de sortir / Et cela depuis deux jours ! Villemessant, je le sais, est revenu. Si je n’étais pas tué par cette grippe affreuse, je serais allé vous prendre et nous serions allés le voir. Je ne doute pas de sa vieille amitié. Lui avez-vous reparlé de moi ?... Il nous faut le traité d’un article par semaine, mais il faut surtout qu’il me prenne, à moi, ma nouvelle (Le Rideau Cramoisi) pour le Figaro et qu’il me la paye en me la prenant, car ma sortie du Pays m’a jeté dans le besoin d’argent le plus dévorant... Venez demain matin si vous pouvez. Vous me donnerez là une preuve d’amitié. Votre capitaine... des Bandes Les Plus Noires, J. Barbey d’Aurevilly » Théophile Silvestre, historien et critique d’art français (1823-1876) fut un ami de Barbey, et rédacteur en chef de différentes revues. Sa publication la plus célèbre est son « Histoire des artistes vivants français et étrangers sous-titrée, Étude d’après nature, avec portraits d’artistes et reproductions photographiques de leurs œuvres » parue en 1856. Il y parle de Corot, Delacroix, Ingres, Courbet, etc. « Le Rideau Cramoisi » est la première nouvelle des Diaboliques, célèbre recueil de nouvelles de Barbey et sans aucun doute son œuvre la plus connue. Cette lettre, quoique non datée, est donc très probablement antérieure à la publication de ce volume, paru en 1874 chez Dentu (mais commencé dès 1850). Voir la reproduction. 300 / 600 € 28. BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Deux facettes de Bague. Sous-titré : « On ne Taille pas que des diamants ». 1 p. (310 × 200 mm), pliure horizontale, encre noire, verte, rouge et mauve, crayon, 3 endroits consolidés au papier collant côté verso. BROUILLON MANUSCRIT POUR LA NOUVELLE: «DEUX ANECDOTES D’APRÈS SOUPER», parue en 1886 dans « Le Nouveau Docameron », ouvrage collectif édité par Dentu. Ce texte très court, intitulé ici « Deux facettes de Bague » mais qui sera publié sous le nom de « Deux anecdotes d’aprèssouper », est divisé en IV parties chiffrées, dont le feuillet que nous présentons présente un fragment de la partie I, de loin la plus longue. Manuscrit très probablement de premier jet, écrit à moitié à l’encre noire et l’autre moitié au crayon, présentant de nombreux repentirs et ratures. On trouvera le texte complet de la nouvelle ici : http://www. miscellanees.com/b/barbey01.htm Voir la reproduction. 300 / 600 € 29. BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Enveloppe barbouillée pour Haly et Lefebvre, metteurs en pages au Constitutionnel, rue de Valois 10, Paris X. 1 enveloppe de papier brun fragile, 20 × 16 cm, encre verte, noire et rouge, pliure verticale. « IMPRIMERIE ! » Charmante relique daurevillyenne. Commission typique de l’ami Jules, qui contenait sans doute un manuscrit ou un bon à tirer destiné à être composé par les deux lurons couchés sur le recto. Au verso, l’enveloppe porte le fameux cachet à la cire rouge frappé « trop tard ». À encadrer de toute urgence, parfait dans un bureau. Voir la reproduction. 120 / 150 € 30. BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Lettre autographe signée à Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac. 1p. (200 × 130 mm), marques de pliures anciennes, encre bistre, n.d. Transcription : « Mon cher Cassagnac, Vous avez toujours du talent et toujours du bonheur, vous ! Vous foutez sous vos pieds bottés d’airain [illisible] les Rationalistes et toute leur jaquette. 27. BANVILLE (Théodore de). MALASSIS (Edmond). Gringoire. Parfaite reliure en plein maroquin à décor gothique signée Lucien Durvand. Paris, Louis Conard, 1904. In-8 (21 × 15 cm), plein maroquin rouge, plats encadrés d’un double filet doré, premier plat richement décoré de filets, poinçons, fleurons et petits fers dorés formant une composition d’inspiration gothique, dos à 4 nerfs surlignés, second plat frappé au centre d’un fleuron composite doré, chasses dorées d’un double filet doré ; gardes bordées de maroquin rouge, ornées d’un riche encadrement doré à la roulette, toutes tranches dorées, couvertures conservées, étui (Durvand). Ouvrage illustré de 32 compositions in texte gravées sur cuivre en couleur d’après Edmond Malassis par Louis Mortier. Tirage limité à 170 exemplaires numérotés ; un des 150 exemplaires sur vélin Blanchet. Premier tirage des illustrations d’Edmond Malassis. Cette pièce en un acte d’inspiration médiévale est assez curieuse dans l’œuvre de Banville ; elle met en scène un poète condamné à la pendaison pour des vers sur Louis XI, qui tente de se racheter par le biais d’intrigues amoureuses… Elle fut créée en juin 1866 à la Comédie-Française, avec Coquelin dans le rôle de Gringoire. Elle est dédiée à Victor Hugo. Édition tirée par l’Imprimerie Nationale pour Louis Conard. Lucien Durvand (relieur) exerça à Paris, rue Pré-aux-Clercs, de 1890 à 1924. Voir la reproduction. 300 / 600 € 26. BAILLY (Jean-Sylvain). Histoire de l’astronomie ancienne, depuis son origine jusqu’à l’établissement de l’École d’Alexandrie. Histoire de l’astronomie moderne depuis la fondation de l’École d’Alexandrie, jusqu’à l’époque de MDCCXXX. Traité de l’astronomie indienne et orientale. Très importante réunion des 5 volumes de Bailly traitant de l’histoire de l’astronomie, complète des 21 planches dépliantes ; en seconde édition, plus recherchée car augmentée. Paris, Debure l’aîné, 1781-1787. 5 vol in-4 (21 × 21 cm), plein veau havane marbré, dos à 5 nerfs, caissons décorés aux petits fers dorés à motif de pavot, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, tranches jaspées (reliures de l’époque). Quelques frottements et petits trous de vers, un accident de coiffe supérieure sinon bons exemplaires ; quelques rousseurs. « Nouvelle édition » pour l’astronomie moderne, « Seconde édition » pour l’astronomie ancienne et première édition pour l’astronomie indienne. Jean Sylvain Bailly (1736-1793), fut un mathématicien, astronome, académicien, écrivain et homme politique français. Il devint le premier maire de Paris lors de la Révolution française, en juillet 1789. La réussite de cet ouvrage, qui ouvrit à son auteur les portes de l’Académie, tient notamment au fait qu’il était également littérateur et qu’il accorda une égale place à la narration qu’aux savants calculs. « Cet ouvrage, écrit avec élégance, d’un style brillant, quelque fois animé, fut reçu avec une extrême faveur » (Michaud, Biographie universelle). La volume sur l’astronomie indienne est particulièrement recherché. Voir la reproduction. 400 / 800 € 28 29 31 30 26 27 Je vous admire, vous lis et continue de vous aimer ; mais, moi, mon cher, je marche doucettement sur la pointe du pied de cuistre de ces gens là que dans le pays, on me cria : holà ! Je vous envoie mon ami Hervé qui vous parlera de mon ami Saint-Bonnet, j’ai un article ajourné sur le Noble Esprit, mais vous qu’on n’ajourne pas, feu, feu, mon ami ! remplacez par votre tromblon ma toute petite escopette, impatiente de tirer. Tout à vous, en comptant sur vous,Jules Barbey d’Aurevilly.en hâte / (du Globe) » Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac (1806-1880) fut un journaliste et homme politique bonapartiste (d’ailleurs le père de Paul de Cassagnac, célèbre duelliste et opposant à la République, qui inventa le surnom de « Gueuse » à la Marianne républicaine). Arrivé de Toulouse à Paris en 1831 pour faire carrière dans les lettres (il fut par 3 fois lauréat aux Jeux Floraux), il devint collaborateur aux Nouvelles, à La Presse, au Journal des débats et la Revue de Paris. Il y rencontrera Victor Hugo, Dumas (qui ne l’aimait guère) et notre cher Barbey. Ils dirigeront tous les deux en 1858 la revue Le Réveil, introduisant au passage les amis Silvestre et Amédée Pommier. Voir la reproduction. 200 / 300 € 31. BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Lettre autographe signée à Théophile Silvestre. 1p. recto (135 × 200 mm), trace de pliure ancienne en longueur et largeur, encre rouge, n.d. BARBEY MALADE ANNONCE SON INTENTION DE FAIRE PUBLIER «LE RIDEAU CRAMOISI», PREMIÈRE NOUVELLE DES DIABOLIQUES.
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