N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 30 31 65. COLETTE. LABOUREUR (Jean-Émile). L’envers du music-hall. Exemplaire très joliment relié de ce dévoilement par Colette des coulisses du monde du spectacle, illustré de nombreux burins de Laboureur ici en double état. Paris, au Sans Pareil, 1926. In-8 (25 × 20 cm), plein maroquin bleu nuit à plats décorés chacun d’une étoile mosaïquée dont les branches sont incrustées de maroquin turquoise, brun et noisette, au centre une pastille de maroquin brun entourée de filets dorés et à froid, dos lisse à deux losanges mosaïqués turquoise, toutes tranches dorées, gardes et contre-gardes recouvertes de soie à motif de grains de café jaunes et bleus, couvertures conservées, étui (Dechenne). Ouvrage illustré de 32 burins de Jean-Émile Laboureur, dont le frontispice et 5 figures hors texte ; ils sont ici en double état, chaque burin étant précédé de son tirage de suite sur vélin d’arches. Tirage limité à 440 exemplaires ; l’un des 30 numérotés sur Hollande van Gelder augmenté d’une suite des gravures, après 20 sur Arches et 20 sur Japon de Shidzuoka. Premier titre de « La Grande Collection » du Sans Pareil ; première édition illustrée après l’originale parue en 1913 chez Flammarion. Après La Vagabonde publié en 1910, Colette poursuit son exploration de l’univers du music-hall avec cette série de 26 textes courts tous publiés, à l’exception du dernier, dans Le Matin entre 1910 et 1912. Dans ce recueil Colette a voulu montrer « l’envers de ce que les autres regardent à l’endroit », c’est-à-dire les coulisses des théâtres, le quotidien des artistes du music-hall, leurs misères et leurs grandeurs, rendre compte des tournées harassantes à travers la France, de trains cahoteurs en hôtels minables. Prisés par les comédiens, ces textes ont fait l’objet de nombreuses adaptations théâtrales. Matthieu Amalric s’en est inspiré pour écrire son film Tournée, prix de la mise en scène à Cannes en 2010. (Source : Les amis de Colette). Provenance : Charles Bertrand (ex-libris). Voir la reproduction. 600 / 1 000 € 63. COLETTE. L’ingénue libertine. Paris, Éditions Excelsior, 1926. In-4 (34 × 26 cm), plein maroquin rose bonbon, plats sur lesquels on a frappé à froid et à l’or le titre et le nom de l’auteure, dos lisse de même (passé), tranche de tête dorée, gardes et contregardes en soie moirée verte, non ébarbé, étui (M. Bardache). Ouvrage illustré de 20 eaux-fortes hors texte et en couleurs de Louis Icart. Tirage à 525 exemplaires ; ici l’un des 425 sur B.F.K. de Rives. 200 / 300 € 64. COLETTE. ICART (Louis). L’Ingénue libertine. Exemplaire de tête sur Japon impérial dans une belle reliure Art Déco en cuir rose. Paris, Éditions Excelsior, 1926. In-4 (33 × 26 cm), pleine peau maroquinée lilas à gros grains, plats frappés aux quatre coins d’’un motif carré de style Art Déco figurant une silhouette de femme nue, dos lisse, tranche de tête dorée, couvertures conservées (Kieffer). Ouvrage illustré de 20 eaux-fortes hors texte en couleurs de Louis Icart. Tirage à 525 exemplaires ; ici l’un des 55 exemplaires de tête sur Japon impérial, après un exemplaire unique sur Chine. L’ouvrage comporte, monté sur onglet, le fac-similé d’un feuillet autographe de Colette sur papier bleu, dans lequel l’auteure indique : « de deux romans (Minnie et Les égarements de Minnie) qui ne portèrent pas ma signature, j’en ai fait un seul : l’Ingénue libertine. La première partie trouve encore grâce à mes yeux ; je suis plus sévère pour la deuxième et dernière, superflue et qui sent le travail. Cette libertine aurait bien dû en rester à l’ingénuité ». 400 / 600 € 61. CICÉRON. Opera Rhetorica, Oratoria, & Forensia. [suivi de] Philosophica. Importante réimpression parisienne de la première édition collective des Œuvres de Cicéron, par les soins de Jehan Petit. Paris, Jehan Petit, 1511-1521. 2 tomes reliés en 1 vol. in-folio (32 × 23 cm), [8]-138ff ; [6]-176ff., plein veau, plats encadrés d’un filet à froid, dos à 6 nerfs, pièce de titre en maroquin rouge (reliure du XVIIIe). Dos et mors épidermés, bon intérieur malgré un léger manque angulaire en tête des 6 derniers feuillets, probablement dus à un rongeur, sans incidence sur le texte. Réimpression parisienne de la première édition collective des Œuvres de Cicéron, imprimée à Milan en 1498 et 1499. Elle fut établie en 4 volumes in-folio, à savoir : – Opera rhetorica, oratoria, et forensia – Orationes et de petitione consulatus – Opera epistolica – Opera philosophica L’exemplaire que nous présentons renferme les premier et quatrième volumes sus-cités. Il semble que l’impression de cette édition parisienne ait été partagée entre les ateliers de Jehan Petit et Josse Bade, certains exemplaires figurant la marque typographique de ce dernier en page de titre (dont le nom est cité en pied de feuillet). Voir la reproduction. 400 / 800 € 62. CLOQUET (Jules). Anatomie de l’Homme, ou description et figures lithographiées de toutes les parties du corps humain. Très bel atlas anatomique au format in-folio, établi au début du XIXe par Jules Cloquet, grand anatomiste et chirurgien français de la Restauration. Paris, Lasteyrie, 1821-1832. 5 tomes reliés en 3 vol. in-folio (54 × 36 cm), demi veau, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge (reliures de l’époque). Reliures frottées, mors épidermés (fendus en pied pour le volume de texte seul). Bons intérieurs malgré quelques piqûres et rousseurs selon les feuillets (la faute au papier...) surtout au second volume de planches. Ouvrage illustré de 310 planches lithographiées dessinées par Haincelin & Feillet, et gravées par Brégeaut, Engelmann et Lasteyrie. Certaines sont légèrement coloriées au niveau des organes et des vaisseaux sanguins. Édition originale, et premier tirage. Il parut à la même période une édition au format in-4 ; de même une seconde édition augmentée de « L’Anatomie comparée du cerveau de l’homme avec les quatre classes d’animaux vertébrés » par le docteur Serres, Bruxelles, 1824. Titres de Jules Cloquet tels que longuement énumérés sur la page de titre : « Docteur en médecine, Chirurgien en seconde de l’Hopital Saint-Louis, Prospecteur de la Faculté de Médecine de Paris, Professeur d’anatomie, de physiologie et de chirurgie ; Membre de l’Académie Royale de Médecine, de la Société Philomatique ; Membre correspondant de l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie, du Lycée d’histoire naturelle et de l’Académie de médecine de New-York. » (Et pourtant, il manque : Commandeur de la Légion d’honneur, Commandeur de l’Ordre du Nicham de Constantinople, Décoré de l’Ordre du soleil et du lion de 1er classe du Shah de Perse, Membre de l’Institut, Membre de la Société médico-chirurgicale de Berlin, Membre de l’Académie impériale de Vilna, Membre du Collège des chirurgiens de Dublin, Membre de l’Académie médico-chirurgicale de Naples, Membre de l’Académie du lynx de Rome, Membre de la Société de médecine d’Athènes, Membre de l’Académie de médecine de Bruxelles, Membre de la Société médico-chirurgicale de Bruges, Membre de la Société médicale de Leipzig, Membre de la Société de médecine de Rio de Janeiro, Membre de la Société d’histoire naturelle de la Nouvelle-Orléans.) Il fut médecin personnel du général Lafayette, et fut un précurseur de l’acupuncture en Europe. Il voyagea en Égypte avec Champollion, et fut l’élève d’Achille Cléophas Flaubert, père de l’écrivain. Provenance : B. Pellerin (ex-libris manuscrit). 600 / 1 000 € 60. CHERTABLON. [HOOGHE (Romeyn de)]. La manière de se bien préparer à la mort par des considérations sur la Cene, la Passion, & la Mort de Jésus-Christ, avec de trés-belles Estampes Emblematiques, Expliquées par Mr. de Chertablon, Prêtre & Licencié en Théologie. Belle production d’ars moriendi de la toute fin du XVIIe, avec 42 figures bien imprimées dans une reliure de l’époque. Anvers, Georges Gallet, 1700. In-8 (26 × 19 cm), plein veau moucheté, dos à 5 nerfs, caissons décorés aux petits fers (reliure de l’époque). Plats frottés et épidermés, dos un peu passé, mors épidermés, rousseurs ; solide reliure néanmoins. Ouvrage illustré de 41 figures hors texte gravées sur acier, représentant chaque fois le théâtre d’un mourant allongé dans son lit au milieu de sa chambre entouré d’une assemblée, à qui souvent des anges suspendus à des nuages montrent le Saint Épisode à imiter. On sait peu de choses sur l’auteur de cet ouvrage, qui est en fait une adaptation du Miroir de la bonne mort du révérend père espagnol David de La Vigne, publié en 1646 puis en 1673. Le peintre-graveur Romeyn de Hooghe avait à cette seconde occasion réalisé 42 gravures, réparties en trois groupes de treize planches accompagnées d’un frontispice. Ces gravures allégoriques sont toutes présentes ici, mais inversées et en format réduit. On ne craindra plus rien de la mort après lecture de cet ouvrage et même, on l’attendra avec ardeur. Provenance : – Jean Ferdinand Gustave Adrien de Conny (ex-libris). – Comitis Camilli de Grassis (ex-libris). 400 / 600 € 61 65
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