KA-MONDO Paris. Livres précieux - Reliures parisiennes

N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 44 45 poussé au noir, écoinçons mosaïqués de maroquin grenat ; au centre un médaillon ovale mosaïqué de même, estampé à froid à motif d’acanthes, dos à 4 nerfs, caissons encadrés d’un quadruple filet poussé au noir et mosaïqués de petits rectangles grenat, tranches dorées, plats doublés de maroquin grenat encadré d’un filet doré, doubles gardes de soie verte à motif répété, chasses surlignées d’un double filet doré, couvertures et dos conservés (René Aussourd). Étui cartonné bordé d’un liseré de maroquin marron. Ouvrage illustré de 40 compositions originales de Maurice Lalau, dont un frontispice, des figures in et hors texte et des lettrines, le tout rehaussé en couleurs et à l’or par E. Charpentier. Exemplaire de surcroît illustré d’une aquarelle originale de l’artiste peinte sur un f. vierge précédant le faux-titre. Les 42 derniers ff. non chiffrés contient les 3 états supplémentaires de chaque figure : une au noir, une au bleu, et une en couleur identique à l’état in texte. Édition originale. UN DES 30 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR JAPON, contenant quatre états des illustrations dont un état en noir et une aquarelle originale de Maurice Lalau. Le nôtre n° 20 paraphé « F.F » par l’éditeur. Tirage de tête. La nouvelle du « jongleur de Notre-Dame » parut la première fois en 1892 dans un recueil intitulé « L’Étui de nacre », publié par CalmannLévy. Il fut réédité par le même en 1922, puis ici chez F. Ferroud avec les illustrations de Lalau. 800 / 1 200 € 94. FLAVIO GIUSEPPE. [FLAVIUS JOSÈPHE.] Della guerra de giudei [La Guerre des Juifs]. Première édition italienne de la « Guerre des Juifs » de Flavius Josèphe, en vélin ancien. Vinegia [Venise], Giovanni e Giovanni Paolo Giolito de’ Ferrari, 1582. In-8 (21 × 16 cm), [9ff.] 525pp [2ff.], plein parchemin, pièce de titre mosaïquée sur vélin encadrée de filets dorés, tranches cirées bleues (reliure probablement XVIIe). Première traduction italienne complète de la « Guerre des Juifs » de l’historiographe romain Flavius Josèphe. Il y retrace l’histoire du peuple juif depuis la création du monde jusqu’à la guerre contre Rome au Ier siècle après J.-C. Après les VII livres de la « guerra di giudei » suivent II livres « dell’antichita de giudei » ainsi qu’un « libro de macabei overa dell’imperio della ragione ». 250 / 300 € 95. FRANCE (Anatole). Le jongleur de Notre-Dame. Magnifique exemplaire sur japon de cette nouvelle moyenâgeuse d’Anatole France illustrée par Maurice Lalau (dont une aquarelle originale), relié dans un maroquin doublé signé Aussourd. Paris, Librairie des Amateurs, A. Ferroud – F. Ferroud, succ., 1924. In-8 (18 × 13 cm), plein maroquin marron, plats encadrés d’un quintuple filet 89. FIZELIÈRE (Albert de la). NIZARD (Chevalier de). Histoire de la crinoline au temps passé, suivie de la Satyre sur les cerceaux, paniers, etc. par le Chevalier de Nisard, et De l’indignité et l’extravagance des paniers, par un prédicateur. Très bel exemplaire sur papier rose de cette étude consacrée aux robes à panier et crinolines au XIXe siècle ; celui de Jules Janin, proche ami de l’auteur. Paris, A. Aubry, 1859. In-12 (17 × 11 cm), 106pp., demi maroquin vert à coins, dos à 5 nerfs surlignés, caissons décorés aux petits fers, tranche de tête dorée (reliure de l’époque). Édition originale. Un des quelques exemplaires sur papier teinté rose, celui de Jules Janin. La première partie de l’ouvrage (30pp.) renferme une histoire de la crinoline par Albert Patin de La Fizelière ; critique d’art, historien, bibliographe et biographe français. Il fut l’ami de Charles Nodier, de Champfleury et Charles Baudelaire. Il eut notamment l’idée d’ouvrir une Exposition permanente de peinture, qui serait en même temps un marché perpétuel, où la valeur des œuvres d’art de ses amis peintres pourrait augmenter, en augmentant le nombre des acquéreurs de dessins, de tableaux et de gravures. Il soumit son idée à son ami, le libraire-éditeur Joseph Techener qui ramassa tout ce qu’il avait de fonds disponibles et loua les galeries du bazar Bonne-Nouvelle. Il monta également une revue censée concurrencer l’Artiste, avec entre- autres Nodier et Janin. Cette entreprise périclita rapidement, et les œuvres ainsi réunies furent vendues au rabais à la criée. On rappellera succinctement que la crinoline fut une révolution dans l’habillement féminin au XIXe siècle ; « sous-vêtement » de crin de cheval servant à supporter les jupons de tissus et donner plus d’ampleur aux robes des dames. On trouvera une étude plus récente sur le sujet au premier chapitre de « Mille milliards de rubans », une histoire de la mode par Loïc Prigent parue en 2024. La Fizelière fut non seulement l’ami de Jules Janin, mais également son biographe (1874) et le bibliographe de sa bibliothèque. On trouvera d’ailleurs en fin d’ouvrage une bibliographie de 2pp. sur « les stoles, basquines, vertugales et paniers ». Provenance : Jules Janin (ex-libris). 200 / 300 € 90. FLAMENT (Albert). MINARTZ (Antoine Guillaume dit Tony). Palaces et sleepings. Somptueux exemplaire de Beraldi, n°1, dans une pleine reliure de Mercier incrustée d’une plaque de cuir incisé et peint par Mirant, avec les eaux-fortes en triple état ; le plus bel exemplaire qu’on puisse trouver pour ce titre. Paris, Henri Beraldi, 1908. Grand in-4 (34 × 25 cm), plein maroquin bleu nuit, plat supérieur incrusté d’une plaque de cuir incisé et peint signé Minartz figurant une élégante au milieu d’un dancing, avec musiciens en livrée et femmes en robes du soir, dos à 5 nerfs, toutes tranches dorées, gardes encadrés de maroquin bleu nuit mosaïqué à motif de fleurs aux coins, nombreux filets dorés encadrant une doublure de soie brune que l’on retrouve aux contre-gardes, couvertures conservées, chemise, étui (Mercier). Ouvrage illustré de 20 eaux-fortes de Minartz, ici en triple état. Tirage à 75 exemplaires numérotés sur vergé fort, ici n°1 nominatif tiré spécialement pour Henri Beraldi, avec une double suite supplémentaire non justifiée. Le plus bel exemplaire qu’on puisse trouver, cité par Carteret (IV p.157). Il est également cité par Crauzat dans « La reliure française de 1900 à 1925 », I p.101, où il l’attribue par erreur à Carayon au lieu de Mercier successeur Cuzin. Provenance : Henri Beraldi (nominatif). Voir les reproductions. 2 500 /3 000 € 90 91. FLAUBERT (Gustave). Madame Bovary. Édition originale et premier tirage du chef d’œuvre absolu de Flaubert. Paris, Michel Levy, 1857. 2 vol. in-12 (19 × 12 cm), demi maroquin bleu à coin, dos à 5 nerfs, jolies gardes de papier à la cuve, tranches de tête dorées, couvertures conservées (Bonleu). Intérieurs frais, dos insolés, couvertures légèrement roussies. Un must-have pour toute collection. Un décret officiel (JORF n° 01770 du 11 mars 1912) stipule d’ailleurs que toute bibliothèque, qu’elle soit publique ou privée, ne contenant pas cette édition ne saurait être considérée comme une bibliothèque mais uniquement comme une sorte de meuble, et ferait encourir à son propriétaire une peine d’emprisonnement de 2 ans avec sursis. Si l’on n’achète pas ces volumes, on sera toutefois prié de relire ce roman, qui malgré tout ce que l’on pourrait en dire ne lasse décidément jamais ; éblouissant contre toute attente le lecteur devenu adulte qui fut peut-être – c’est souvent – traumatisé par une première lecture scolaire. À lire, de toute urgence. (On notera comme mentionné plus haut qu’il s’agit d’un exemplaire du premier tirage, avec la faute à « SENART » dans la dédicace et la page 67 non chiffrée.) 300 / 500 € 92. FLAUBERT (Gustave). Mémoires d’un fou. Très bel exemplaire sur papier Whatman de cet écrit de jeunesse de Flaubert, en édition originale posthume tirée à 100 exemplaires seulement. Paris, Henri Floury, 1901. In-4 (25 × 16 cm), demi maroquin noir à coins, dos lisse, tête dorée, couvertures et dos conservées (Bonleu). Très bel état, intérieur très frais, non ébarbé. Orné d’un portrait de jeunesse de l’auteur par Nargeot. Il y eu de cette édition 50 exemplaires hors-commerce et 50 exemplaires dans le commerce, tirés sur japon, chine, whatman, hollande... l’exemplaire que nous présentons porte le n° XXXVIII sur Whatman. Première édition, parue à titre posthume. Achevé en 1838, ce roman autobiographique est la première œuvre du jeune Flaubert, mais présente déjà en substance tous les traits de l’homme mûr qu’il deviendra, harassé d’exigence, de quête de la perfection, de haine du confort bourgeois ; le tout au prix d’un pessimisme – et d’une lucidité – à toute épreuve. 200 / 400 € 93. FLAUBERT (Gustave). Salammbô. Bel exemplaire de l’édition originale de ce roman orientaliste, à très grandes marges et complet de ses couvertures jaunes. Paris, Michel Lévy frères, 1863. Grand in-8 (24 × 16 cm), demi maroquin bleu à coins, dos à 5 nerfs, tranches de tête dorées, gardes en joli papier à la cuve, couvertures conservées (reliure postérieure). Intérieur frais (malgré une pâle mouillure en queue des 10 premiers feuillets), non rogné, dos légèrement insolé, couvertures légèrement salies. Édition originale. Dans ce roman historique, Flaubert met en scène un orientalisme sensuel et violent, très longuement et largement étayé par ses recherches sur Carthage et sur la guerre des Mercenaires au IIIe siècle avant J.-C. Né dans la douleur, cet ouvrage est notamment connu pour son incipit, si génialement musical, souvent considéré comme l’une des plus belles phrases de la littérature française : « C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. » Lettre de Flaubert à Louise Colet [1853] : « J’ai des prurits d’épopée. Je voudrais de grandes histoires à pic, et peintes du haut en bas. Mon conte oriental me revient par bouffées ; j’en ai des odeurs vagues qui m’arrivent et qui me mettent l’âme en dilatation... » 200 / 300 € 90

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