N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 52 53 Le style de Keika Hasegawa s’inscrit dans la tradition de l’ukiyo-e, un art de l’estampe qui connut son apogée durant la période Edo (16031868). Bien que l’époque de Hasegawa corresponde à la fin de cette tradition, son travail témoigne d’une continuité artistique et d’une transition vers des sensibilités modernes, tout en restant fidèle aux techniques traditionnelles d’impression sur bois. Voir la reproduction. 300 / 500 € 107. HÉMON (Louis). CORNEAU (Eugène). Maria Chapdelaine. Récit du Canada français. Exemplaire personnel de l’illustrateur, renfermant 14 dessins originaux en couleur. Paris, Rombaldi, 1939. 2 vol. in-8 (20 × 16 cm), brochés, non coupés, sous chemises et étui cartonnés. Ouvrage illustré de 5 compositions hors texte gravées en couleur, et augmenté ici de 14 dessins originaux au crayon, gouache et aquarelle d’Eugène Corneau. L’un des exemplaires numérotés sur papier vergé de Voiron, ici n°XXIV nominatif imprimé spécialement pour l’illustrateur, Eugène Corneau. Petit maître berrichon du début de siècle, Eugène Corneau expose pour la première fois en 1918. Il commence à graver en 1920, année où il devient membre fondateur du groupe de la Jeune Peinture française, membre de la Société des peintres-graveurs français et de la Société de l’estampe. En résidence chez Albert Marquet en 1925 à La Goulette, il participa à la décoration de la grande pièce d’honneur du Pavillon de l’Algérie à l’Exposition coloniale de 1931 et 1937, et fut professeur à l’école des beaux-arts d’Alger. Maria Chapdelaine est un roman écrit en 1913 par l’écrivain français Louis Hémon, alors qu’il résidait au Québec. Il y raconte la vie d’une famille qui tente de s’établir à la campagne. Il fit l’objet de plusieurs adaptations au cinéma, il est considéré comme l’un des chefs-d’ œuvres littéraires du Canada français. 300 / 600 € 108. HEMRICOURT (Jacques de). SALBRAY (Jacques de). Miroir de nobles de Hasbaye, composé en forme de chronique par Jacques de Hemricourt, chevalier de S. Jean de Jérusalem l’an MCCCLIII, où il traite de Généalogies de l’ancienne noblesse de Liège & des environs, 105. HANCARVILLE (Pierre-François Hugues dit d’). Monumens du culte du secret des dames romaines, pour servir de Suite aux Monumens de la Vie Privée des XII Césars. Rare et désirable publication érotique Vaticane. Rome, [imprimerie du Vatican], 1787. In-4 (25 × 18 cm), 54ff, demi maroquin bleu à gros grains et à coins, dos à 5 nerfs, caissons décorés aux petits fers dorés, tranche de tête dorée, non ébarbé (reliure XXe). Pâles piqûres peu visibles tout a long de l’ouvrage, bel exemplaire. Ouvrage entièrement gravé, dont le texte à l’imitation de l’écriture manuscrite, illustré de 24 reproductions gravées au noir de motifs érotiques romains chacune accompagnée de 2p. de texte explicatif. Ces pierres gravées, que l’auteur présente comme des vestiges antiques, sont en grande partie nées de son imagination, inspirée par les pièces découvertes par William Hamilton à Herculanum et à Pompéi. 300 / 500 € 106. HASEGAWA (Keika). Keika Hyakugiku. [Cent Chrysanthèmes]. Chef-d’œuvre imprimé de l’Ère Meiji, dû à une artiste japonaise fin de siècle et renfermant 50 estampes en couleur figurant autant de fleurs de chrysanthèmes, dans un style évoquant l’Art Nouveau. Kyoto, Yamada Naosaburō, 1893. 2 vol. (32 × 22 cm), brochés à la japonaise (fil mauve). Ouvrage illustré de 50 estampes en couleur représentant autant d’espèces de chrysanthèmes, certaines sur page simple et d’autres sur double page, et légendés de caractères kanji xylographiés Il y eut 3 volumes imprimés, formant 75 estampes au total. Nous présentons ici les deux premiers volumes, complets de leurs 25 fleurs respectives. Keika Hasegawa est une artiste japonaise active à la fin du XIXe siècle, notamment entre 1892 et 1905. Il s’agit ici de son œuvre la plus célèbre. Le chrysanthème, ou « kiku », symbole du soleil, de la longévité, de la noblesse et de la perfection occupe une place centrale dans la culture japonaise. Fleur officielle du pays, elle est le sceau de la famille impériale et l’insigne présent sur chaque passeport japonais. L’Empereur du Japon siège sur le « trône du chrysanthème », renforçant le rôle symbolique de cette fleur dans l’identité nationale. depuis l’an 1102 jusques en l’an 1398. Avec l’histoire des Guerres Civiles dudit pays, qui ont duré l’espace de quarante-cinq ans, & le traité de paix qui fut conclue ensuite desdites guerres. Mis du vieux, en nouveau langage, enrichy d’un grand nomre des Figures, & dédié à Monseigneur le comte de Marchin, par le Sr. de Salbray. Important armorial liégeois, très joliment illustré de nombreux blasons gravés sur acier et de trois planches pleine page ; l’exemplaire du baron Amiel, qui a marqué la page concernant sa famille. Bruxelles, Henry Fricx, 1673. In-folio (37 × 24cm), [10ff.] 375pp. [7ff.], plein veau tabac, plats encadrés d’un double filet à froid, dos à 5 nerfs, tranche jaspées (reliure de l’époque). Nombreuses craquelures et épidermures, accident en coiffe de tête, chasses frottées. Ouvrage illustré de nombreux blasons gravés sur acier, ainsi que d’un beau titre-frontispice et de plusieurs magnifiques planches pleine page gravées sur acier, représentant des chevaliers. Édition originale. On joint : une C.A.S. d’un expéditeur non identifié au baron Amiel, dont nous reproduisons le texte afin d’apporter quelques précisions bibliographiques : « Cher Baron, avec moult remerciements, je vous rends votre précieux armorial liégeois, fort intéressant comme texte et blasons gravés et par ailleurs, en un fort bel état de conservation. D’après Joannis Guigaud, dans la « Bibliothèque héraldique », il y a eu 4 éditions successives de cet ouvrage : la 1ère de 1773, édition rare et estimée – c’est celle que vous possédez – la 2e de 1715, reproduction mais peu soignée de la première, la 3e de 1791 avec un seul texte, et ne contenant que 651 blasons, et la 4e enfin dont la 1ère partie seul a paru, qui est de 1852. Elle présente d’ailleurs un texte nouveau. C’est un ouvrage qui a eu un légitime succès. Avec tous mes plus sincères compliments, croyez-moi bien votre, [Surgive?] ». On joint également : un dépliant publicitaire du « Nobiliaire » pour la parution de l’Annuaire de la noblesse de France, avec spécimen et tarif de la souscription, ainsi que de la publicité pour divers ouvrages d’héraldique et de généalogie ; très Proust, très Guermantes. Provenance : R. Amiel (ex-libris). 400 / 800 € 109. HENNIQUE (Léon). JEANNIOT (Pierre Georges). Pœuf. Bel exemplaire sur Japon contenant une suite sur Chine, non annoncée pour ce papier. Paris, H. Floury, 1899. In-4 (28 × 21 cm), plein maroquin rouge, plats encadrés d’une frise mosaïquée composée de feuillage en maroquin vert décorant une fine double bande de maroquin brun, dos à 5 nerfs, caissons mosaïqués, toutes tranches dorées, encadrement de gardes mosaïqué en maroquin brun entouré d’un double filet doré, contre-gardes en soie vert sombre à motifs géométriques, couvertures conservées, étui (Noulhac). Dos insolé, sinon bel exemplaire. Ouvrage illustré de 45 dessins inédits de Jeanniot gravés sur bois par Viejo ; ici en double état sur Chine reliés en regard et signés au crayon par l’artiste. Un des 40 exemplaires numérotés sur Japon à la forme, après 1 Chine et 9 Japon contenant des dessins originaux. Exemplaire nominatif de M. Maurice Méric (officier de l’armée française dans la Légion Étrangère). Pierre Georges Jeanniot (1848-1934), fils du directeur de l’école des beaux-arts de Dijon et petit-neveu d’Élie-Frédéric Forey maréchal de France, « oscilla dès son plus jeune âge entre l’épée et le pinceau ». En 1881, alors que l’armée lui propose le grade de commandant, il démissionne pour se consacrer exclusivement à la peinture et à la gravure. Il obtint plusieurs médailles aux différents Salons de Paris. Il se lia d’amitié et laissa de précieux souvenirs sur Édouard Manet — dont il fit le portrait gravé en 1882 —, Pierre Puvis de Chavannes, Jean-Louis Forain, Paul César Helleu, mais surtout sur Edgar Degas qu’il vénérait comme un maître et avec qui il partagea beaucoup de temps dans sa maison familiale de Diénay (Côte d’Or). Il contribua à diverses revues illustrées comme La Lutte moderne, La Vie parisienne, L’Assiette au beurre et Le Courrier français. Sa fille Marcelle, comédienne au théâtre de l’Odéon, épousa en troisièmes noces Charles Dullin en 1920 ; Jeanniot participa au début de la jeune troupe du théâtre de l’Atelier, exécutant des dessins sur le vif en répétition et des essais de costume, qui furent de véritables outils de travail et de mémorisation pour le metteur en scène. À sa mort, le 2 janvier 1934, il fut salué comme un des derniers survivants des amis de Claude Monet, Pierre Puvis de Chavannes, Edgar Degas et Jean-Louis Forain… Ses illustrations pour les œuvres de Guy de Maupassant, d’Émile Zola, les frères Goncourt, Victor Hugo, Octave Mirbeau, ont été le point de départ de toute l’école des illustrateurs modernes. Provenance : Maurice Méric (nominatif). 800 / 1 200 € 110. HÉRÉDIA (José-Maria de). ROCHEGROSSE (Georges). Les Trophées. Très belle édition illustrée de ce recueil de poésies parnassiennes, enrichie d’une aquarelle originale de Rochegrosse figurant Salomé. Paris, A. Ferroud – F. Ferroud, 1914. Grand in-4 (31 × 24 cm), plein maroquin vert nuit, dos à 4 nerfs, caisson central mosaïqué d’une feuille de laurier en maroquin havane, tranches dorées, chasses surlignées d’un double filet doré, gardes encadrées de maroquin tiré de 6 filets dorées, couvertures conservées (Blanchetière). Plat inférieur superficiellement griffé, légères épidermures aux nerfs et aux mors, dos insolé. Illustré de 33 compositions de Georges Rochegrosse gravées à l’eauforte par Eugène Decisy (élève de Bouguereau), textes très joliment encadrés à décor thématique selon les parties de l’ouvrage, nombreux culs-de-lampe également signés Rochegrosse. Un des 329 exemplaires numérotés sur vélin teinté d’Arches, avec les gravures avec la lettre. EXEMPLAIRE TRUFFÉ D’UNE AQUARELLE ORIGINALE DE ROCHEGROSSE, figurant Salomé tenant dans ses mains un plateau supportant la tête de saint Jean-Baptiste, dans le goût orientaliste. La plus belle édition illustrée de ce sommet de la poésie parnassienne, paru pour la première fois en 1893 et dédié à Leconte de Lisle. Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938) fut un peintre français de sensibilité symboliste et orientaliste. Fils adoptif de Théodore de Banville, il fréquenta par lui nombre de gloires littéraires tel Verlaine, Mallarmé, Rimbaud, Hugo et Flaubert, et se vit ainsi confier de nombreuses éditions illustrées aujourd’hui encore prisées par les collectionneurs. Son Œuvre est conservé dans de nombreux musées nationaux, notamment au musée d’Orsay. Imprimé sur papier vélin par Renouard sur les presses de Charles Wittmann. 500 / 1 000 € 111. HUYSMANS (Joris-Karl). CHAHINE (Edgar). À vau-l’eau. Exemplaire personnel de l’illustrateur, Edgard Chahine, enrichi d’une double suite et d’un dessin original, dans une reliure parfaitement établie par Alix. Paris, Georges Courville, 1933. In-4 (28 × 23 cm), plein maroquin fauve janséniste à gros grains, dos à 5 nerfs pincés à froid, toutes tranches dorées sur témoins, gardes et contre-gardes recouvertes d’une très belle étoffe de soie rose à décor abstrait blanc taché de noir, couvertures conservées, étui (Alix). Ouvrage illustré de 19 eaux-fortes et pointes sèches de Chahine dont 9 hors texte y compris le portrait-frontispice de Huysmans. Toutes ces illustrations sont ici en triple état ; on a relié en fin d’ouvrage une suite sur Hollande suivie d’une suite sur Japon avec remarques. Cet exemplaire est exceptionnellement truffé d’un DESSIN ORIGINAL D’EDGAR CHAHINE AU CRAYON, monté sur onglet et signé en bas à gauche. Tirage à 200 exemplaires, ici l’un des 15 exemplaires hors commerce tirés sur divers papiers pour la famille, l’artiste et l’éditeur ; EXEMPLAIRE NOMINATIF ET PERSONNEL DE L’ILLUSTRATEUR. Peintre et graveur français d’origine arménienne, Edgar Chahine (18741947) fit ses études à Constantinople avant de s’installer à Paris en 1895. Il exposa au Salon des artistes français, puis à l’Exposition Universelle ainsi qu’à la Biennale de Venise, et fut suffisamment remarqué pour être naturalisé français en 1925 et décoré de la Légion d’Honneur en 1932. Il fut un illustrateur prolifique des éditions pour bibliophiles, ainsi qu’un grand militant pour la reconnaissance de l’Arménie aux côtés de son ami Archag Tchobanian. Provenance : Edgar Chahine (nominatif). 2 000 / 3 000 € 106
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