KA-MONDO Paris. Livres précieux - Reliures parisiennes

N° 43 – Catalogue de vente du 27 juin 2025 88 89 193. VOLNEY (Constantin-François). Tableau du climat et du sol des États-Unis d’Amérique. Suivi d’éclaircissemens sur la Floride, sur la colonie Française au Scioto, sur quelques colonies Canadiennes et sur les Sauvages. Première édition de cette très importante étude géologique sur l’Amérique du nord. Paris, Courcier & Dentu, 1803. In-8 (20 × 13 cm), pleine basane, plats encadrés d’un filet à froid, dos lisse avec pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l’époque). Le cuir est éparsement frotté, manque la coiffe supérieure, petit trou de ver au second plat. Ouvrage illustré de 4 planches dépliantes, à savoir : 1° planche sur les sols et leur composition sous forme de trois carottes géologiques gravées 2° une carte du continent de l’Amérique du Nord 3° une planche double sur le fleuve Niagara 4° une grande carte des États-Unis. Édition originale. En 1795 l’idéologue Volney s’embarquait au Havre avec des convictions claires, partant « chez un peuple libre, voir si un ami sincère de cette liberté profanée trouverait pour sa vieillesse un asile de paix dont l’Europe ne lui offrait plus l’espérance. » Trois ans de séjour aux États-Unis devaient toutefois renverser cet enthousiasme. Cette société si éprise d’elle-même, mais sans goût et sans finesse, sans philosophie et sans art ; cette grande nation, protégée par une Constitution, mais que l’injustice faite à autrui, aux esclaves ou aux indigènes, n’indignait pas, ne révoltait pas, cette société se présentait à lui dans de sombres couleurs. Trente ans avant Tocqueville, Volney avait conçu l’ambition de faire de cette nation américaine tant vantée l’objet d’un examen impartial. Malheureusement sa santé ne lui permit pas de publier davantage qu’une première partie, consacrée principalement à la géographie et à la géologie des États-Unis, où des notes et quelques traits épars nous font seuls entrevoir toute sa pensée. Dans l’introduction à cette nouvelle édition, Benoît Malbranque mobilise le manuscrit de la relation de voyage de Volney, conservé dans les archives familiales, pour éclairer l’expérience américaine, amère et instructive, de l’un des plus attachants représentants du mouvement des Idéologues. 200 / 400 € 194. WILDE (Oscar). FONTA (Robert). MARTIN (Pierre-Lucien). Ballade de la Geôle de Reading. Très belle reliure signée de Pierre-Lucien Martin, sur un bel exemplaire truffé d’épreuves et d’un lavis original de l’illustrateur Fonta. Paris, Bibliophiles et graveurs d’aujourd’hui, 1950. In-4 (28 × 20 cm) maroquin gris foncé, mosaïqué en box d’un décor de barreaux gris et noir avec filets rayonnants sur les plats et le dos lisse, doublés et gardes de daim bleu-nuit, tranches dorées, couverture et dos conservés, chemise demi-maroquin gris-foncé à rabats, doublés du même daim, emboitage (P.-L. Martin). Ouvrage illustré de 15 pointes-sèches originales dont 13 hors texte de Robert Fonta. Exemplaire enrichi d’un lavis original, signé avec envoi de l’artiste, ainsi qu’une suite hors-commerce de 4 pointessèches non retenues, signées au crayon également. Tirage à 120 exemplaires sur Rives, celui-ci nominatif imprimé pour P.-L. MARTIN n°37 qui l’a somptueusement « habillé », avec envoi autographe signé de Fonta. Cette œuvre littéraire d’Oscar Wilde, publiée pour le cinquantenaire de sa mort, est le premier livre des Bibliophiles et Graveurs d’aujourd’hui. Très belle élégante reliure de Pierre Lucien MARTIN (1913-1985) datant de sa première période. Cette reliure fut exposée à l’exposition l’Art du Livre au XXe siècle, Alger, Salle Pierre Bordes, su 1er au 21 avril 1955, n° 237 ; Stockholm, Bibliothèque Royale, janvier-février 1957, n° 46 et à Copenhague en mai 1957. On joint : une carte de vœux de 1951 avec pointe-sèche de R. FONTA (rousseurs) ; une invitation, bulletin d’Adhésion et notice sur les bibliophiles et graveurs d’aujourd’hui. Provenance : Pierre Lucien Martin (nominatif). 1 600 / 2 000 € riorité de la part d’Antoine Merget, professeur de physique à l’École de médecine de Bordeaux ; mais on conclut vite à la bonne foi d’Émile qui, le premier, avait compris les bénéfices d’un simple changement de nature des acides utilisés pour la gravure des images métalliques en creux ou en relief. Ce « procédé Vial » rendit « de sérieux services aux arts » en rendant plus facile l’exécution de la gravure en taille-douce. Il n’en demeure pas moins que vers la fin de sa vie — survenue en 1917 — notre homme semble avoir solidement déraillé du bocal en envoyant à l’impression nombre de petites plaquettes — aujourd’hui introuvables, sauf ici —, mettant le fruit de ses recherches scientifiques passées au service d’un ésotérisme philosophique digne de Courtial des Pereires. Après avoir succinctement parcouru cet ouvrage dans un sens comme dans l’autre, l’esprit de raison nous pousse à en abandonner toute tentative de compréhension, même partielle ; on laissera au bienheureux acquéreur le soin d’accorder l’étude et le temps nécessaire à l’élucidation de ce traité philosophico-scientifico-mathematicosociologico-physiologico-ésotérique, qui en attendant d’être rendu à sa potentielle nature de chef-d’œuvre incompris de l’esprit humain demeurera coincé entre un Blavier et un Brunet au rayon des fous littéraires. La page de titre porte en épigraphe : « 3 est le produit des 2 moitiés de 1 ». « Plus + j’écris mon nom et moins — on me lit ou l’on me donne tort —. Pourtant, ma conscience me fait un devoir d’écrire, malgré coups et blessures, ce que je croix vérité. Alors, moins — je dirai mon nom et plus + on me lira, en me donnant raison +. Connu +, je suis un positif + que l’on rend négatif — ; je me retourne donc pour me faire inconnu — et devenir un négatif — que l’on rend positif +. » Provenance : Famille Vial (envoi de l’auteur). 300 / 600 € 189. VIAL (Louis-Charles-Émile). Le Positif + et le Négatif -. Duo d’amour en un acte, par Un Pruneau de Tours. Rarissime publication de ce « fou littéraire », curieusement éditée par Lemerre, dans laquelle l’auteur raconte des choses certainement très intéressantes. Paris, Alphonse Lemerre, 1890. In-4 (26 × 17 cm), demi maroquin havane à coins, dos à 5 nerfs, pièces de titre et de tomaison maroquinées, couvertures conservées, tranche de tête dorée (reliure de l’époque). Intérieur frais. Ouvrage illustré dans le texte de symboles alchimiques, figures, diagrammes, tableaux et saynètes entre un homme et une femme. Édition originale, seule connue. Un des 330 exemplaires numérotés et paraphés par l’Auteur, seul tirage. Envoi autographe signé de l’auteur « à [son] cher fils Fernand, en hommage de la plus tendre affection. L. C. Em. Vial ». L’étude minutieuse de la correspondance du peintre néerlandais J.-B. Jongkind (précurseur de l’impressionnisme) par Guy Devaux nous livre les seuls et précieux renseignements disponibles sur la vie de Louis-Charles-Émile Vial, pharmacien parisien : Né à Bléré en 1833 d’une famille de pharmaciens, LCE s’établit en 1857 — année des Fleurs du Mal et de Madame Bovary — au 1 rue Bourdaloue, dans le 9e arrondissement de Paris. Inventeur chevronné, il publie dans les journaux locaux, régionaux et nationaux des annonces faisant la publicité de ses innovations, entre-autres un sirop phéniqué, des capsules à l’éther valérianique, capsules d’huile de genévrier, enfin un pilulier en forme de disque dont le chimiste s’empresse, à chaque fois, de déposer un brevet (d’ailleurs aux quatre coins du monde puisque qu’il se protégera jusqu’en Angleterre). L’un de ses procédés, nouvelle façon de gravure électrochimique, fit l’objet d’une réclamation d’anté190. VILLIERS DE L’ISLE-ADAM (Auguste, comte de). AVATI (Mario). Contes cruels. Superbe exemplaire dans une reliure d’artiste signée de Renaud Vernier, renfermant une suite sur Japon nacré, un dessin original d’Avati ainsi qu’un cuivre ayant servi à l’illustration. Paris, Cercle Grolier, 1956. In-4 (29 × 24 cm), box gris acier orné sur le premier plat d’un décor évoquant une déchirure mosaïquée dont les champs sont bordés de box rouge sur fond blanc et un œil à pupille rouge et blanc au centre ; dos lisse mosaïqué avec titre doré, doublures et gardes de box gris clair, couverture conservée, emboîtage doublé de daim gris, le plat supérieur est serti du cuivre des musiciens morts ayant servi à l’illustration du titre du premier conte (Renaud Vernier). Ouvrage illustré de 25 eaux-fortes de Mario Avati, dont 10 horstexte ; cet exemplaire est enrichi d’un DESSIN ORIGINAL SIGNÉ D’AVATI relié en tête d’ouvrage ayant servi à l’illustration p.41 ; d’une épreuve supplémentaire d’un des cuivres signé au crayon avec envoi d’Avati au Docteur Marcel Prouveur, ainsi qu’une SUITE DES ILLUSTRATIONS SUR JAPON NACRÉE SIGNÉE au crayon noir par l’artiste. Tirage unique limité à 220 exemplaires numérotés sur grand vélin de Rives, celui-ci n°172 imprimé spécialement pour le Docteur Marcel Prouveur. On a relié en fin d’ouvrage : un menu du cercle Grolier avec une gravure originale portant un envoi signé de l’artiste de 2 eaux-fortes originales refusées en épreuve d’artiste, dont une tirée sur une enveloppe rehaussée aux crayons de couleur, signée et datée par l’artiste ; la seconde sur papier fort, bleutée, porte une dédicace autographe signée au crayon de Mario Avati. Provenance : Docteur Marcel Prouveur (nominatif). Voir la reproduction. 1 500 / 3 000 € 191. VILLON (François). GÉRARDIN (Auguste). Les Ballades. Superbe exemplaire aquarellé à la main par Gérardin pour Henri Beraldi, dans un maroquin citron doublé de Mercier. Paris, Edouard Pelletan, 1896. In-8 (25 × 17 cm), plein maroquin citron janséniste, dos à 5 nerfs pincés à froid, toutes tranches dorées, doublure de maroquin citron abondamment encadré de filets dorés et à froid, ainsi que d’une langue mosaïquée de maroquin vert, contre-gardes recouvertes de soie émeraude, couvertures conservées, chemise, étui (Mercier). Dos très légèrement insolé. Ouvrage illustré de 70 compositions gravées sur bois en noir, dont une en frontispice et les autres dans le texte. EXEMPLAIRE ENRICHI DE 33 AQUARELLES ORIGINALES DE GÉRARDIN, la plupart pleine page au format du livre. Plus que des variantes, ces aquarelles constituent une véritable interprétation personnelle supplémentaire du texte de Villon. Une justification spéciale a été peinte à l’aquarelle par l’artiste. Exemplaire unique, parfaitement établi, à toutes marges. Provenance : Henri Beraldi (ex-libris). 800 / 1 200 € 192. VILLON (François). ROBIDA (Albert). Œuvres. Très bel exemplaire de tête sur Chine, augmenté d’une double suite sur Chine et sur Japon en couleur, enrichi d’un dessin original signé de Robida. Paris, L. Conquet, 1897. In-4 (25 × 17 cm), plein maroquin havane, dos à 4 nerfs pincés à froid, toutes tranches dorées, couvertures conservées, étui (Lucie Weil). Ouvrage illustré de 90 illustrations en deux teintes (noir et bleu) ; ici en triple état, avec une suite sur Chine tirée au noir, et une suite sur Japon en couleurs. Cet exemplaire est ENRICHI D’UN DESSIN ORIGINAL DE ROBIDA au crayon et crayons de couleur, dessiné au faux-titre et signé en bas à droite. Tirage à 350 exemplaires ; ici un des 150 premiers sur Chine fort, justifié à la main par l’éditeur. Provenance : Léon Michel (ex-libris). 800 / 1 200 € 190

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