Livres anciens. Collection d'un amateur

24 30 [DIDEROT (Denis)]. [SHAFTESBURY (Anthony Ashley, comte de)]. Principes de la philosophie morale ; ou Essai de M. S*** sur le mérite et la vertu. Avec Réflexions. Amsterdam, Zacharie Chatelain, 1745. In-8, veau moucheté, dos orné, tranches rouges (Reliure de l’époque). 500 / 600 Édition originale du premier essai philosophique du jeune Diderot, illustrée de 2 planches gravées hors texte, un fleuron et deux vignettes de Durand gravés par Fessard. « Cet exercice auquel se livra Diderot sur un original anglais fut davantage une paraphrase qu’une traduction. C’est un travail fort important pour saisir l’évolution de sa pensée. Il s’agissait de An Inquiry concerning Virtue and Merit de Lord Shaftesbury (...). Il y avait quelque danger à présenter au public français, un ouvrage qui affirmait aussi franchement l’existence d’une morale naturelle, indépendant des sanctions d’une religion ou d’une Eglise données » (Wilson, Diderot, p. 44). Exemplaire frais, grand de marges, dans sa première reliure. Petit ex-libris effacé au titre. Quelques petites rousseurs. Adams, PY1 – Cohen, 306 – Tchemerzine-Scheler, II, 916. 31 [DIDEROT (Denis)]. Les Bijoux indiscrets. Au Monomotapa, s.d. [Paris, 1748]. 2 volumes in-12, demi-maroquin rouge avec coins, têtes dorées (Reliure de la fin du XIXe siècle). 200 / 300 Seconde édition, donnée immédiatement à la suite de la première, illustrée d’une double suite de 2 fleurons de titre différents, d’un frontispice et de 6 gravures « fantastiques », regravées d’après les planches de l’originale. Le présent exemplaire contient, en sus, une deuxième suite des gravures tirées de la troisième édition, identiques mais inversées en miroir. Adams, décrit un exemplaire possédant cette même particularité. Exemplaire grand de marges, bien complet du feuillet de l’Avis au relieur, qui manque souvent. Des clichés photographiques des vignettes de titre de la première édition ont été interfoliés. Réparation au verso du titre du second tome, sans perte. Adams, BI2 – Tchemerzine-Scheler, II, 922. 32 DIDEROT (Denis). La Religieuse. Paris, Pigoreau, 1797. 2 tomes en un volume petit in-12, bradel percaline bronze, titre doré, tranches marbrées (Goy & Vilaine). 150 / 200 Édition parue après un an après l’originale, illustrée de deux frontispices. WorldCat ne recense qu’un unique exemplaire de cette édition (Univ. of Pennsylvania) ; Adams, un second, à la BM de Senlis. Elle manque à la BnF. Quelques petites rousseurs éparses. Signature ancienne au titre : Prosper Barré. Adams, II, RC12. 33 [GALIANI (Abbé Ferdinando)]. Dialogues sur le commerce des bleds. Londres [Paris], s.n. [Merlin], 1770. In-8, veau marbré, dos orné, tranches mouchetées (Reliure de l’époque). 600 / 800 Édition originale de cet ouvrage revu et publié par Diderot. Galiani critique la libéralisation illimitée du commerce des grains théorisée par les physiocrates et introduite dans le royaume par l’édit royal de 1764. Traitant des rapports entre la structure physique d’un pays et son économie, il insiste sur l’interdépendance de l’agriculture, de l’industrie et de la démographie. Il oppose à l’esprit de système des physiocrates la prise en considération de facteurs propres au pays, tant physiques que démographiques, et défend une introduction modérée de la liberté dans un marché essentiel à la sécurité alimentaire des populations. C’est un livre-clé pour l’histoire du libéralisme économique dont T. W. Hutchison a souligné les aspects novateurs, en particulier du point de vue méthodologique, dans Before Adam Smith. L’implication de Diderot dans les corrections et révisions du texte a été largement réévaluée (cf. Hervé Hasquin, in Diderot et son temps, nº181). « Galiani, déjà auteur remarqué d’un Traité de la monnaie, séjournait en France depuis 1759. Il se fait remarquer dans les salons, chez d’Holbach entre autres, où il rencontre Diderot. En novembre 1768, Galiani expose à Diderot ses réserves contre le libre commerce du grain. Convaincu, Diderot insiste pour qu’il publiât ces idées. Galiani rédige ses Dialogues, mais quitte définitivement Paris le 25 juin 1769, abandonnant son manuscrit à Diderot et Louise d’Épinay. Diderot revoit le texte et le fait publier en janvier 1770 » (G. Stenger, Diderot : le combattant de la liberté, Paris, 2013). Très bon exemplaire de premier tirage, avec le feuillet d’errata. De la bibliothèque de l’érudit Jules Bobin (1834-1905), bibliophile, ami et exécuteur testamentaire de Huysmans, avec ex-libris manuscrit au verso. Coiffe supérieure et coins un peu frottés. Bords de la première garde brunis. Kress, n°6730 – INED, n°1948 – Einaudi, n°2234 – Weulersse, I, xxvi – Tchemerzine, II, 952 – Adams, DE1.

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