285 [ASSASSINAT du Duc de BERRY]. Correspondance à Jules Mallet - Oberkampf à Jouy. Paris, Février 1820. 11 lettres de Laure Malletet son époux James Mallet, de « Jemmy » et Julie Feray (demi-sœur d’Emilie Oberkampf), & Mme Chougny. Correspondance adressée à Jules Mallet (1789-1866) fils du Régent de la Banque de France et son épouse Emilie née Oberkampf (1794-1856), fille du célèbre industriel fondateur des manufactures de Jouy ; elle donne des détails sur les bals donnés à Paris la nuit du 13 au 14 février à Paris et sur l’assassinat du duc de Berry, les événements qui suivirent à la Cour aux Tuileries, les conséquences politiques de l’assassin Louvel. Laure Mallet (sœur d’Emilie Oberkampf), à propos du bal chez les Gontaut, donné le soir de l’attentat : « (…) Je vais te conter un peu notre superbe fête d’hier dont je suis encore toute éblouie (…). Il y avait une foule prodigieuse. Mr le duc et Mme la duchesse de Berry y sont venus et comme nous étions placées derrière eux, nous les avons très bien vus ainsi que tous les masques qui sont venus leur parler (…). Ensuite on a vu arriver un quadrille tartare éblouissant d’or et de diamants ; les femmes étaient Mme de Noailles, Mme de Périgord et Mme de Maillé ; leur costules était très beau et celui des hommes extrêmement noble (…). Le duc et la duchesse sont partis avant le souper qui a été à 2 heures. Il était d’une grande magnificence (…). Elle évoque ensuite le bal de Mme Greffulhe. Lundi matin. Le journal vous aura appris ce matin (…) l’affreuse nouvelle de l’assassinat de Mr le duc de Berri, il a expiré à 5 heures du matin. Quel affreux chagrin pour le roi et pour cette malheureuse famille ! et cette pauvre petite duchesse dont l’avenir paraissait si assumé et si brillant ! (…) Tu comprends bien que voici toutes les fêtes finis et que notre bal n’aura pas lieu. Nous ne savons encore sur ce malheur que ce qu’en dit le journal, il faut espérer que c’est l’ouvrage d’un seul monstre (…) 19 février Nous sommes bien tristement occupées ici (…) du déplorable événement qui plonge toute la France (…) dans la consternation. Le meurtre du duc de Berri est le fait du fanatisme politique le plus horrible, on ignore cependant jusqu’à présent su l’assassin a des complices. Hier on disait que le duc de Fitz-James à la Chambre des Pairs avait accusé Mr de Caulaincourt d’être l’instigateur du meurtrier ; mais cela n’a pas été rapporté au compterendu de la séance (…) Tu sais que la pauvre petite duchesse est à St Cloud ; si sa grossesse se confirme, ce sera un motif pour elle de se rattacher un peu à la vie. Elle a coupée ses beaux cheveux (…) Elle a donné ordre de vendre pour les pauvres ses dentelles et ses cachemires (…). James Mallet. Dimanche 14 février. (…) Nous sommes ici plongés dans la stupeur. Tu sauras déjà que le duc de Berry frappé hier au soir au momens où il montait en voiture, est mort ce matin du coup qui lui a été porté (…) On ignore encore le motif qui a poussé l’assassin ; on dit que c’est un homme qui a été au service du Prince en qualité d’ouvrier de sellerie et qui en a été chassé il y a 5 mois, mais cela n’explique rien (…) Son corps est actuellement déposé dans une des salles du Louvre (…). Lundi. Il donne des détails pris sur les journaux et les récits de proches dont le duc de Mortemart, de l’agonie du duc de Berry dans une des salles de l’opéra, sur l’interrogatoire de l’assassin ; (…) Dans le moment, on rédige à la Chambre une adresse au Roy (…). Mde de Gontaut donnait son bal de ce soir pour Mde la Duchesse de Berry. Nous les avons vus tous les deux avant-hier soir chez Mde Grefulhe prenant part à la gaieté de la fête (…). Lundi soir, détails sur le changement du gouvernement, sur le transfert de la dépouille à Saint-Denis, la foule qui s’est déplacé au Louvre, sur son service aux Tuileries ; Nous étions tous hier bien fatigués d’une journée tout en visites et du service à l’oratoire (…). [A Paris], il y a eu quelques cris séditieux, quelques placards mais du reste, on peut dire que la population entière partage le sentiment d’horreur que nous éprouvons (…). Le peuple et les troupes ont, à ce qu’il parait montrés les meilleurs sentimens (…). Mercredi. (…) On m’a dit que notre pauvre princesse était moins agitée hier à St Cloud, on a quelques espérances de grossesse assez vague vu l’état habituel de sa santé qui n’est pas très régulière (…) ». Lettre de 1821 évoquant la nouvelle de la mort de Napoléon à l'Ile d'Elbe et l'effet dans l'opinion. JOINT le Journal des Débat du 15 février sur l'assassinat du duc de Berry et le premier interrogatoire de Louvel. 800 / 1 000 € 121
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