292 Pierre BOURBOTTE. 1763-1795. Conventionnel de l’Yonne, du parti extrême des Montagnards, envoyé en Vendée avec Carrier et Turreau, pour la reprise de Saumur puis de Noirmoutier ; guillotiné le 17 juin 1795. L.A.S. à son ami Dudanjon. Morlaix, 9 Prairial an 3 (28 mai 1795). 4 pp. bi-feuillet in-4, document enmargé avec cachet de collection. Lettre écrite après son arrestation comme chef de l’insurrection de Prairial, avec Romme, Soubrany, Goujon, et le jour de son arrivée à Morlaix pour y être interné au fort du Taureau. « (...) Nous venons d’arriver tous les huit à Morlaix ; il est huit heures du soir et dans six heures, nous allons être jettés dans une barque pour desuite être renfermés au château des Torreaux situé sur une roche à trois lieues de la terre. C’est là que ton ami va passer dans le malheur des jours qu’il n’employait qu’au bonheur du peuple. J’y vais attendre ou la justice ou la mort. Si l’une m’est refusée, l’autre deviendra pour moi un bienfait ; ce sera le dernier sacrifice que je fairai à ma patrie. Eloigné de Paris, il me sera difficile de faire entendre ma voix (…) C’est à toi, mon ami, que je confie le soin de publier mon innocence. Faits parler tous mes amis, qu’ils aillent aux comités de Sûreté générale et de Salut public pour détromper les esprits à mon égard. » Il donne plusieurs instructions dont celle de s’assurer de l’appui de Boissy et d’un certain Penottet qui connait beaucoup de membre des comités. « Employe tous tes moyens, fais jouer tous les ressorts, frappes à toutes les portes, cries hautement mon innocence que tu connais. Quand tu auras tout fait, si la justice m’est refusée, si elle est bannie pour moi de dessus la terre, ne me le cache pas. Sache que ton ami ne pourrait plus longtemps supporter son existence, il la terminera lui-même, il saura mourir pour la patrie comme il aurait vécu pour la servir. Il n’est pas de criminel sur la terre qui puisse être traité avec plus de sévérité (…). Tache, je t’en conjure au nom de l’amitié, de trouver le moyen de m’envoyer avec mes effets, la faculté de terminer ma vie (…). Envoye moi le petit meuble, garni en argent, à manche de chagrin et d’agathe que tu trouveras dans mon armoire à habit ; envoyes moi aussi par un moyen sûr 5 à 6 louis en numéraire (…). » Condamné à mort, Bourbotte tenta de se suicider dans sa prison en se poignardant ; il sera mené à l’échafaud le 29 Prairial. Ancienne collection Thorek 400 / 500 € 293 Victor duc de BROGLIE. 1785-1870. Ministre et Président du Conseil de Louis-Philippe. L.A.S. au Roi Louis-Philippe. Broglie, 31 juillet 1846. 2 pp. bifeuillet in-4. Apprenant l’échec de l’attentat perpétré par Joseph Henri, visant le roi, le ministre regrette de ne pas être à ces côtés. « (…) Si je ne suis pas en ce moment aux Tuileries, (le Roi) sait que je suis uniquement retenu par le bien de son service, et la nécessité pressante des circonstances, qu’il me permette de lui adresser de loin mes félicitations douloureuses, et bénisse la main qui l’a protégé (…). » 100 / 150 € 124
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