PIERRE BERGE & associés – LIVRES PRECIEUX et RARES – MANUSCRITS ORIENTAUX et AUTOGRAPHES

320 LOUIS XVIII. 1755-1824. Comte de Provence, frère de Louis XVI, Roi de France. L.A.S. à Charette. (Vérone, 18 septembre 1795). 2 pp. bifeuillet grand in-8 à l’encre sympathique ; le révélateur n’ayant pas agi partout avec la même intensité, texte très pâle, avec disparation de plusieurs passages ; écrit au verso manuscrit d’un contrat daté du 14 septembre 1795. Importante lettre de Louis XVIII, roi de France quelques mois après l’annonce de la mort au Temple, du Dauphin Louis XVII en juin 1795 ; ce courrier secret écrit à l’encre sympathique au dos d’un contrat de location pour déjouer la police, est adressé à l’un des plus grands chefs vendéens, Monsieur de Charette, au moment où Monsieur (le comte d’Artois, futur Charles X) avait débarqué à l’Ile d’Yeu pour prendre la tête des Armées royalistes. On sait qu’après plusieurs jours de tergiversation, il rembarqua au début d’octobre. Louis XVIII encourage ici les troupes de Charette, malgré l’échec de Quiberon ; Les nouvelles que le roi a reçues ont « redoublé s’il est possible le désir d’être à la tête de mes armées catholiques et royales, et de combattre à côté de vous, leur digne général, pour rendre le bonheur à mes sujets. J’espère qu’en ce moment, mon frère, plus heureux que moi, jouit de cette gloire. Vous savez sans doute par lui que la malheureuse affaire de Quiberon mais surtout la paix d’Espagne rendent les secours de l’Angleterre bien moins considérables que nous n’avions lieu de l’espérer. Ce contretemps loin de me rebuter n’est pour moi qu’une preuve de plus que la Providence veut que je ne doive ma couronne qu’à mes braves sujets. Mais je vous le dis avec effusion de cœur, c’est plus à leur amour qu’à leur valeur que je voudrais la devoir (…) Je désire vous voir étendre des négociations le plus loins possible et que vous m’en fassiez connaître les progrès afin que j’y proportionne mes démarches. Mais ce que je désire par-dessus tout, c’est que vous continuyez celles que je sçais que vous avez faites en Angleterre, pour obtenir ma réunion avec mon frère et vous (…). Il déplore dans le même temps « l’esprit de terreur ou de vertige qui a gagné la plupart des princes d’Allemagne (…). J’ai été forcé de recourir à l’Empereur pour en obtenir un asyle momentané. (…) Je travaille aussi à prolonger la guerre extérieure que je regarde comme un mal nécessaire pour empêcher les rebelles de réunir trop de forces contre vous (…). » Il demande de lui faire parvenir une liste de noms jugés dignes de porter la croix de Saint-Louis. « Je les nommerai tout d’un temps (…) Adieu brave et fidèle Charrette (…). » Lettre citée par Michel de Saint-Prêtre, in Monsieur de Charette (p.359), et publiée en 1824 dans la Correspondance de Louis XVIII. 700 / 800 € 321 LOUIS XVIII. 1755-1824. Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence, Roi de France, frère de Louis XVI et Charles X. L.A.S. « Louis » au comte de Viomesnil. Blankenburg, 6 juin 1797. 1 pp. bi-feuillet in-4. Intéressante lettre du roi, peu avant la signature de la Paix de Campo Formio, évoquant le sort de l’Armée de Condé et envisageant d’accepter la proposition faite par le Tsar Paul 1er d’établir son exil en Courlande. Il répond au vieux maréchal qui demandait l’autorisation de se mettre au service de la Russie. (…) Je ne puis savoir encore quelle influence la paix qui semble devoir bientôt se conclure, peut avoir sur le sort de mon Armée et sur les autres manières sont je pourrais employez votre zèle et vos talens. Je vous avoue que jusque là, j’ai de la répugnance à vous voir embrasser une carrière qui m’empêcherait de disposer de vous d’un moment à l’autre (…). La paix conclue, il verrait cependant son emploi utile au service de l’Etat ; Je vous verrais avec une véritable satisfaction profiter des offres généreuses de l’Empereur de Russie (…). JOINT un billet autographe signé du comte de Pons, premier Aide de camp du maréchal de Viomesnil, attestant que la lettre de Louis XVIII est adressée au Maréchal de Viomesnil, en en précisant le contexte : Paix de Campo-Formio, invitation du Tsar Paul 1er à rentrer à son service, etc. 300 / 400 € 135

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==