PIERRE BERGE & associés – LIVRES PRECIEUX et RARES – MANUSCRITS ORIENTAUX et AUTOGRAPHES

69 Georges MATHIEU. 1921-2012. Artiste peintre. L.A.S. à Lucien Mazenod. Paris, s.d. 3 ff. dont sur papier en-tête et à son adresse à Paris, encre dorée. « Je ne sais ce qui m’a touché le plus : l’envoi spontané de votre beau livre ou la condamnation sous votre plume de tout ce courant anthropocentrique issu de la Grèce classique, qui continue de régir la plupart des gestes des hommes d’Occident (…). » Il regrette que la publication du livre sur les peintres n’ait pas donné lieu à une rencontre avec son auteur ; mais il souhaite néanmoins tout le succès attendu pour cet ouvrage. 400 / 500 € 70 Raoul duc de MONTMORENCY. 1790-1862. Correspondance à Jules et James Mallet. Courtalin, Hyères, Nice, Plombière, Claremont, 1817-1862. 43 l.a.s. (dont 1 découpée) ; joint 2 lettres dont une de James Mallet. Correspondance amicale entre le duc de Montmorency et les barons Mallet, touchant de près les affaires du duc auprès du banquier, évoquant les liens étroits avec la famille d’Orléans, mentionnant plusieurs événements politiques en particulier sous le second Empire. Fils aîné de Charles de Montmorency (1768-1846), aide-major de la Garde nationale de Paris sous Moncey, Pair de France, conseiller général d’Eure et Loir, et de Caroline de Goyon de Matignon, Raoul avait été aide de camp du duc d’Orléans (futur Louis-Philippe) sous la Restauration, restant par la suite très liée à la reine Marie-Amélie. Ami très proche des Mallet, le duc de Montmorency se confie sur sa famille et plusieurs personnalités de l’aristocratie mentionnant les Bauffremont, Talleyrand, La Rochefoucauld, d’Arenberg, de Luynes, de Boissy, de Vérac, Appony, etc. Il est avant tout question des affaires auprès de la banque Mallet, instructions pour l’achat et la vente d’actions, mentionnant notamment l’affaire des Batignoles, de la compagnie baleinière Guillot dont le comte de Bourbon-Busset se montre d’ailleurs mécontent… Après 1848, le duc semble plus particulièrement occupé des comptes de la famille d’Orléans en exil à Claremon, donnant de nombreux détails sur la duchesse d’Orléans et la reine Amélie, en se rendant régulièrement en Angleterre ou en Belgique. « Avant tout, je veux te dire que j’ai trouvé le Roi beaucoup mieux. Il commence à pouvoir prendre sans souffrance de la nourriture, et fait sans fatigue d’assez longue promenade en voiture par beau temps (…). Je suis reparti, pressé d’être à St Léonard d’où la Reine de Belges devait repartir (…) Le lendemain, la Reine voulant voir encore sa fille, est partie (…) pour la conduire à Douvres. J’ai suivi la Reine dans cette course rapide et nous étions revenus à 7h pour dîner. Hier j’ai recommencé en accompagnant la Reine à Londres (…). Mentions des traites concernant les revenus de la reine, administrés par D** et des échéances à Aumale. Quelques détails sur l’aménagement de Courtalin, du parc qu’il compare au domaine de Jouy des Mallet, ses nombreux séjours sur la côte d’azur à Hyères, chez le duc de Luynes, à Dieppe. Nous attendons demain la visite du Pce Paul de Wurtemberg qui eu la singulière et très incommode fantaisie de vouloir venir nous voir. Je ne puis comprendre l’idée qui lui a passé par la tête (…). Plusieurs allusions à la politique du moment, avec l’affaire entre l’amiral Dupetit-Thouars et Pritchard à Tahiti, sur la chute du roi de Naples, sur la politique du Tsar Nicolas, sur la guerre de Crimée, les ministères de l’Empereur Napoléon III, le duc de Montmorency ne cachant pas ses opinions orléanistes ; « Je crois qu’il dit très vrai que les chefs de parti royaliste ont cru qu’ils allaient triompher et qu’ils ont beaucoup nui à leur cause par leur imprudence. Quand je dis royalistes, c’est légitimistes surtout que je veux dire (…) Depuis longtemps, les légitimistes rêvaient le retour d’H(enri) V en passant par la république, et la république arrivée, ils se sont cru plus près du but qu’ils ne l’étaient réellement (…). Depuis plus de 50 ans, ils n’ont cessé de se nuire et de nuire au pays par leur imprudence et je ne les crois pas corrigés. D’ailleurs ils aimeraient mieux voir la France en érpublique rouge que revenu aux mains de la famille d’Orléans (…). » Il compte sur sa discrétion ; « Si on savait que je parle ainsi des légitimistes, je serais lapidé (…). » 400 / 500 € 30

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