PIERRE BERGE & associés – LIVRES PRECIEUX et RARES – MANUSCRITS ORIENTAUX et AUTOGRAPHES

187 Anne d’AUTRICHE. 1601-1666. Reine de France, épouse de Louis XIII. L.S. au Grand Condé. Paris, 31 août 1645. 1 pp. ½ sur double feuillet in-folio, intitulé au verso. Lettre historique de la Reine comme Régente de France écrite pour son fils Louis XIV au Grand Condé. Cette correspondance est rédigée quatre semaines après la victoire de Nordlinden, remportée par le Grand Condé et Turenne sur les troupes du duc de Bavière. Mon cousin, la victoire que vous avez remportée sur l’armée du duc de Bavière luy a servi de moyen pour se plaindre et me donne celluy de faire voir à toutte la chrestienté que les bons succès ne me font point changer la résolution que j’ay prise d’en procurer le repos. Son but est de me persuader qu’il veut entrer en ma confidence et mettre en ma main la fortune et le bonheur de sa maison. Le mien ose au milieu de mes prospérités de songer tousjours à la paix. C’est pourquoy, sur les ouvertures des accommodements qui ont été faites par ledit duc à mon cousin le Mal de Grammont, je me suis résolue de dépescher à Munster le sieur de Bergerac pour en donner information à mon cousin le duc de Longueville et aux sieurs comtes d’Avaux et de Servien, et leur mander d’en donner participation aux plénipotentiaires de la Couronne de Suède et des autres alliés (…). Essaïez de le conclure aux conditions les plus avantageuses qu’ils pourront obtenir sans attendre un nouvel ordre (…) laissant à leur capacité le pouvoir d’accepter et conclure ou de rompre sur les propositions qui leur pourraient estre faites, m’obligeant en foy et parolle de Reyne à ratiffier ce qu’ils auront consenty (…). Il en arrivera deux biens à cette couronne, l’un que les alliés en cognaistront la sincérité, et l’autre que ledit duc sera forcé d’advoué que j’auray apporté ce qui aura pu deppendre de moy, pour luy moïenner du repos et le tirer de l’engagement où il est de faire la guerre, à la ruine de sa patrie, des libertez de l’empire et de sa propre maison (…). Elle le remercie de son attachement pour son fils le roi et de la dépêche qu’il a adressé sur l’issue de la bataille ; Cette recherche du plus puissant prince de l’Empire avec tant de soubmission estant un effet de votre combat, j’ay peine à m’empescher de vous louer et de vous déclarer l’estime que je fais de votre générosité [Condé avait laissé à Turenne l’honneur de la victoire], vous asseurant que je prie Dieu pour votre conservation avec autant de ferveur que j’en ay pour la gloire et les avantages du Roy monsieur mon filz (…). 3 000 / 4 000 € 82

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==