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CLAIR René (1898-1981) Cinéaste français

10 lettres autographes signées « René Clair » ou « René », env. 14 pages in-8 ou in-4 ; années ’50 à ’70. Papier à son nom ou à son adresse tropézienne. Pièce jointe.

« … J AI LU VOTRE J OURNAL AVEC UN SENTIMENT DE DÉLIVRANCE . J E ME SUIS SENTI MOINS

SEUL … ».

Correspondance relative au sujet du film qu’il tourne avec Michel Simon et Gérard Philipe, La Beauté du Diable (en réponse à une lettre élogieuse de Green : « … Je vous envie, vous qui croyez au Diable. Cela vous permet de ne pas douter de Dieu… ») et citant plusieurs œuvre de J. G., dont Moïra , L’Autre , Sud , « … pièce… admirable… Il était difficile de traiter un pareil sujet… Mais vous l’avez fait avec une grandeur telle que ce sujet d’exception s’efface et s’ intègre sans effort dans le drame de la condition humaine… le vieux professionnel que je suis a été émerveillé de l’aisance avec laquelle vous avez joué d’un instrument nouveau pour vous, cette aisance dans la réussite qui est le privilège des maîtres… » ; quant au Journal : « … j’ étais bouleversé par certaines pages qui me semblaient avoir été écrites spécialement pour moi. Excusez la naïveté de cet aveu… j’ai lu votre Journal

avec un sentiment de délivrance. Jeme suis sentimoins seul… ». Enoctobre 1954, RenéClair raconte un étrange rêve qu’il a fait : « …vous me parliez avec une sévérité surprenante d’un de vos confrères. J’ étais étonné et choqué. Etonné parce qu’une telle sévérité n’est pas dans votre caractère. Choqué parce que l’ écrivain dont vous parliez, je l’estime et je l’admire. Je puis vous dire son nom : c’est Julien Green. Mais le Julien Green avec qui je m’entretenais parlait de l’autre comme s’ il se fût agi d’une toute autre personne. Jugez de mon embarras, pris entre vous deux !... ». Il est encore question de Léviathan, porté à l’écran par le réalisateur Léonard Keigel, de l’Académie (« … on parle beaucoup de vous en ce moment… »), des scrupules de l’écrivain à accepter de prendre la nationalité française, etc.

On joint la réponse de Green (photocopie) à.l’une des lettres ci-dessus mentionnées.

800 / 1 200 CHF

600 / 1 000

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CLAUDEL Paul (1868-1955) Dramaturge, poète et diplomate français, membre de l’Académie française

Lettre autographe signée, 1½ pages in-4 ; Brangues, 11 juillet 1946. En-tête :

Château de Brangues… Isère . Deux pièces jointes.

Longue lettre écrite après la lecture du J OURNAL de Green.

Ayant vécu lui-même six ans à Washington, Claudel retrouve dans le Journal de Green « … l’atmosphère naturelle et sociale dont v. n. donnez si bien la sensation… Je retrouve Poe, Hawthorne, plus foncièrement Américains que Witman… Faulkner… », la mélancolie, etc. Mais c’est surtout par son côté religieux, mystique et biblique que ce livre lui a fait plaisir, « … et je suis tout à fait du sentiment qu’exprime à ce sujet Mauriac dans son article du Figaro… Comme je vous suis reconnaissant d’aimer le Christ et l’Eglise, de vivre de cette vie de la Foi et des sacrements, dont si peu de gens comprennent aujourd’ hui l’ immense lenteur ! Un passage du livre m’a frappé, c’est celui où vous déplorez que les psaumes ne soient livrés au fidèle q. sous la forme guindée et surannée d’un français qui ne nous touche plus… ». Claudel acquit le château de Brangues en 1927, y passa tous ses étés, recevant les grands de son temps, Edouard Herriot, Mauriac…, puis s’y installa définitivement à sa retraite. Il repose dans le parc, sous un peuplier planté par Jean-Louis Barrault.

On joint le brouillon tapuscrit de la réponse de Green à Claudel, ainsi qu’une longue lettre autographe signée du petit-fils de ce dernier, Jacques Réquillet-Claudel entretenant Green à propos de L’Autre .

300 / 400 CHF

250 / 300

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CLERICI Fabrizio (1913-1993) Peintre italien

11 lettres autographes signées « Fabrizio Clerici » ou « Fabrizio » (dont 1 carte), 19 pages in-4 ou in-8 ; Paris, Rome, Sienne, 1950 à 1987. Quelques enveloppes. En français et en italien. Pièce jointe.

Belle correspondance amicale, littéraire et artistique.

Il a lu Moïra … une récompense à votre fidèle attention du cœur… »), Terre Lointaine … che…mi ha procurato una vera grande emozione. Non mi sono accontento di leggerlo una volta, ma lo tengo a me vicino perchè di tanto in tanto ne rileggo delle pagine per rinnovare o ritrovare l’ impressione della prima lettera. Quel libro è nel mio cuore… »), parcouru le 4 ème volume des œuvres de la Pléiade et remarqué la place que Green a réservé « … au texte de présentation de ma première exposition à Paris en 1952. Je suis ému autant qu’ heureux… ». Dans le Journal (1972-1976), il a retrouvé avec émotion le nom de son confrère Federico Pallavicini : « … cher Federico que, grâce à vous, je retrouve exactement comme je l’ai laissé à New York en 1955… » [voir aussi lot n° 229]. Il est heureux que son article sur Léviathan et sur sa rencontre avec l’auteur, dans le

Messaggero , ait plu à Green.

Le 5 mai 1956, le peintre répond à la lettre que J. G. lui a adressée le 27 avril [voir ci-dessous] : « … Taccuino Orientale. Sono fogli… d’appunti rapidi, non cose di grande impegno ; ma se un pregio mi pare essi abbiano è nella spontaneità e nell’ immediatezza di immagini rivedute dalla fantasia… ». Cet ouvrage lui a été inspiré par ses voyages dans le Sud où il a découvert « … la grande miseria del vicino Oriente, ove la polvere e il sole creano i più bei colori che dir si possa. Dopo un soggiorno in Egitto ho fatto alcuni quadri sui Miraggi, assai diversi dal mio abituale mondo visivo… », etc.

En 1987, une lésion irréversible à la rétine lui ôte partiellement la vue ; il travaille néanmoins avec toute sorte d’instruments qui l’aident mais le fatiguent beaucoup : « … Mais travailler à mes dessins et tableaux… est l’unique raison de vie pour moi. En octobre, au Palais Royal de Caserta, il y aura une exposition de mes choses. L’ambiance est splendide, placé sous le grand escalier de Vanvitelli. Mais la mise au point de chaque détail dans mes conditions est un effort quelque fois insuportable… », etc.

On joint uneminute de lettre de JulienGreen remerciant Clerici pour l’album [ Taccuino Orientale , pubié à Milan en 1955 chez Electa ] qu’il lui a fait avoir par le comte Sforza. « …Pour vous donner une idée de la joie que j’en ai ressentie, il faudrait que vous sachiez avec quel ravissement j’ai découvert alors que je n’avais pas plus de huit ou dix ans, les gravures de Doré... vous savez à quel point sont puissantes les premières envolées de l’ imagination de la vie d’un enfant… », etc. 27 avril 1956.

1 000 / 1 500 CHF

800 / 1 200

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