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Vraisemblablement à propos du Visionnaire : « Mon cher Green… Voici le livre de vous que je préf ère (mais je n’ai pas lu Le Voyageur sur la terre ). Et-ce pour une bonne ou une mauvaise raison ? La bonne c’est que j’y trouve plus de maturité, de profondeur (dans l’aisance) – aucune trace de savoir-faire : cet emboîtement des deux récits paraît tout naturel – une science innée, spontanée que rejoint une expérience prématurément riche (vous êtes un des plus jeunes romanciers qu’ il y aura jamais eu) – une tristesse sûre et tranquille. Ce livre n’est pas malsain, la vitalité qui se dégage de votre création l’emporte dans l’ âme du lecteur sur la faiblesse des êtres… vous les avez magniﬁés… c’est le règne d’un art qui dépasse les moyens de la jeunesse, qui s’ installe dans les hauteurs. La mauvaise raison, c’est… », etc.

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DUHAMEL Georges (1884-1966) Ecrivain français, membre de l’Académie française

8 lettres ou cartes autographes signées (une tapuscrite), 10 pages de formats divers ; Valmondois, Paris, années 1929 à 1951.

Duhamel invite Green à venir le rejoindre à la campagne avec l’auteur dramatique Marcel Thiébaut. « … J’ai grand désir de vous parler de votre livre [Léviathan]. Vous devez être rassasié d’ éloges. Alors, je vous ferai des critiques. J’espère en avoir le courage… » (été 1929) – « … Je vous verrai… au jury de la Renaissance ; nous parlerons de votre œuvre et de votre gloire, car c’est à votre œuvre et à votre gloire que j’ai songé dans ce débat très embrouillé du deux mai… » (1934, débat lors duquel il fut décidé d’attribuer le Prix de la Renaissance à Drieu la Rochelle pour La Comédie de Charleroi ) – En juillet 1949, la sérénité « poignante et stoïque » du Journal IV lui a donné de l’allègement quand la plupart des lectures le découragent et le désolent : « … je me déﬁe de plus en plus de la ﬁction et c’est aux mémoires… que je trouve le plus souvent intérêt et proﬁt… ». Quelques années plus tard, il est encore question de Moïra et du Journal V dont « … chaque page apporte… une harmonie qui longtemps après tourmente notre oreille et notre âme. Je ne sais pas si, vers la ﬁn, la querelle religieuse n’atteint pas à la force d’une obsession… » ; quant aux portraits, ils sont admirables mais « … celui de Gide [est] irritant et terrible… ».

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ELIOT Thomas Stearns (1888-1965) Poète et dramaturge américain, prix Nobel en 1948

2 lettres signées « T. S. Eliot », 2 pages in-4 ; Londres, 29 juillet et 2 septembre 1927. En-têtes de sa revue The Monthly Criterion .

Il a reçu Adrienne Mesurat et Le Voyageur sur la Terre , « … but had delayed until I should have been able to read both books. The idea of having you translated into English has already occured to me. I am afraid that the objection that Le Voyageur sur la Terre is too short is a serious one ; but I will write to you again… Meanwhile I should be very much obliged if you would let me know whether you have arranged for any English publication of Adrienne Mesurat. If not, I should like to bring it up… », etc. Un mois plus tard, Eliot informe Green qu’il a adoré Le Voyageur sur la Terre « … but I wish you could produce three or four more of the same type to make a volume... as you have not yet had anything published in England… it would be better to bring out a novel ﬁrst… ». Il a su par Harper qu’une maison d’édition anglaise envisage de publier Adrienne Mesurat ; il se tient néanmoins prêt à reprendre l’affaire. « … In any case, I hope that you will keep my ﬁrm in mind for your future books… ».

Eliot venait de s’installer en Angleterre, où il avait créé The Criterion , première revue littéraire à publier Marcel Proust, Paul Valéry et Jean Cocteau. Ce mensuel parut d’octobre 1922 à janvier 1939 ; son premier numéro incluait le poème, The Waste Land , considéré à la fois le chef-d’œuvre d’Eliot et un classique de la poésie anglo-saxonne du XX e siècle.