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Manuscrit autographe d’environ 212 pages in-4 montées sur onglets + ca 12 pages de rajouts et corrections contenant deux dessins de la main de Green. Sont jointes 25 pages d’épreuves in-8 corrigées, dont certaines totalement recomposées. Belle reliure en maroquin marron foncé signée G. Desnaux . Dos à cinq nerfs. Plats intérieurs doublés de papier bordeaux encadré d’un double filet doré. Robert de Saint Jean imprimé à l’or fin sur le premier plat. Auteur, titre et année « 1926 » en or sur le dos. Etui assorti recouvert de papier couleur bordeaux, bords en maroquin marron, intérieur en papier marbré.

Précieux manuscrit complet rédigé par Julien Green entre le « 1 ER JUILLET [et le] 19 DÉCEMBRE 1926 » et publié chez Plon en 1927.

Ce manuscrit à l’écriture claire et rapide, avec repentirs – certaines pages ne présentent que d’infimes ratures – fut offert par Julien Green à son grand ami « Robert de Saint Jean » accompagné d’une citation de Marivaux sur la page de titre : « Nous qui sommes bornés en tout, comment le sommes-nous si peu lorsqu’ il s’agit de souffrir ? ».

Comme dans Mont-Cinère , premier roman de Green, un conflit de famille constitue le point de départ de ce roman ; mais l’auteur centre cette fois davantage son attention sur la destinée d’une femme à l’âme tragiquement et lamentablement frustrée, au destin écrasé par l’étouffante médiocrité de la province qui, se retrouvant seule avec son angoisse, finira par sombrer dans la folie. Adrienne Mesurat obtint en 1928 à Londres le Bookman Prize of the Year .

Après Le Voyageur sur la terre , et Adrienne Mesurat , la renommée de Green est internationale et ses livres sont traduits partout en Europe, en Russie et en Amérique. « Grâce à Adrienne Mesurat […] il apparut que Julien Green ne pouvait plus être mis au nombre des romanciers objectifs et qu’ il imposait un univers où les lois du rêve le disputent à celles de la vraisemblance » [Le Nouveau Dictionnaire des œuvres, Robert Lafont].

Jean Desbordes, le compagnon de Jean Cocteau, écrivit son admiration à Green [voir lot n° 164] : « Mon cher Julien, Figurez-vous qu’ immédiatement après avoir lu le dernier chapitre d’ Adrienne Mesurat , j’ai commencé une lettre pour vous, une lettre enthousiaste, joyeuse, une lettre qui voulait… remercier, vous remercier. Jean [Cocteau] m’a arrêté. Il m’a dit qu’on ne devait jamais écrire à l’auteur d’une œuvre immédiatement après la lecture. Il m’a dit de réfléchir, de bien peser les choses, enfin, de respirer. Nous sommes tous deux à Chablis, j’ai respiré. C’est avec le même bonheur que je viens vous remercier. Votre livre est d’une beauté folle… rien n’est venu diminuer l’amour avec lequel j’aime votre livre… Jean ne savait pas que vous dessiniez. Il m’a dit qu’ il était très curieux de connaître vos dessins. Moi autant que lui. Voulez-vous accepter de me voir quelquefois, souvent ? Les occasions de bonheur sont plus fréquentes qu’on ne croit… Jean vous aime, vous embrasse. Il me parle toujours de vous. Je lui parle toujours de vous… ». Le 23 avril 1927, Lucie Delarue-Mardrus félicitait chaleureusement l’écrivain [voir lot n° 163] : « Monsieur Julien Green, J’ai lu votre Adrienne Mesurat avec un battement de cœur, car je suis une admiratrice fervente de Mont-Cinère . J’ai retrouvé votre magie grise et toutes les nuances et toute l’ horreur du refoulement que vous savez traiter comme personne au monde… Vous êtes un des rares auteurs qu’on lit sans pouvoir passer une ligne… », etc.

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