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du peintre et graveur
Jean-Émile Laboureur
(1877-1943)
200.
Jean-Émile LABOUREUR
.
Cours d’Histoire 1270-1610
. Classe de seconde
. Manuscrit autographe signé avec
dessins, 1892-1894. Petit in-4 de 67 f. (plus qqs f. blancs), couverture toile cirée rouge brique à la marque de
l’
Institution St Sauveur Redon
estampée sur le plat sup. (débroché, papier fragile avec qqs bords efrangés).
3.000 / 3.500
Étonnant cahier de cours enluminé de très nombreux et amusants dessins à la plume et en couleurs, traités comme
des bandes dessinées.
Laboureur est alors élève de l’Institution Saint-Sauveur à Redon (Ille-et-Vilaine). Le cahier débute par un état de la
France en 1270, et relate les règnes des derniers capétiens, de Philippe II le Hardi à Charles IV le Bel, puis ceux des Valois,
de Philippe VI à Henri II, et le règne d’Henri IV. Le cahier est couvert d’illustrations en marge du texte, presque toujours
légendées, à raison de 4 à 5 scènes par page, la plupart à la plume, rehaussées aux crayons de couleur ou à l’aquarelle, souvent
traitées comme des bandes dessinées avec de piquantes légendes.
Sur les pages de titre, un homme fumant un cigare, un chasseur avec une longue carabine, un homme en smoking, le
blason de la ville de Nantes, et celui de la Bretagne avec leurs devises. Plus loin, un dessin représentant un homme assis faisant
la lecture (daté et signé février 1894). Chaque événement historique est mis en image, souvent avec beaucoup d’humour, et
conçu comme une bande dessinée. On y voit des scènes de bataille (Courtrai, bataille navale de l’Écluse, combat des Trente,
Maupertuis, Auray, Rosebecque, Montlhéry, siège de La Mirandole), les démêlés avec la papauté, le procès des Templiers, la
rivalité avec l’Angleterre et la Guerre de Cent ans, la lutte avec la maison de Bourgogne, les guerres d’Italie, les guerres de
religion. Tableau de la cour d’Angleterre et de celle de Bourgogne. Relations des exploits de Du Guesclin et de Bayard, de
Jeanne d’Arc, du maréchal de Lautrec. Laboureur illustre les grands événements : la prise de Constantinople par les Turcs,
la Saint Barthélémy, la décapitation de Marie Stuart, la destruction de l’Invincible Armada, l’abjuration d’Henri IV. Il peint les
bûchers de Jacques de Molay, Jeanne d’Arc, Savonarole. Il fait le portrait des souverains et des grands personnages, parfois
dans des circonstances particulières : le roi d’Angleterre Édouard I
er
« trop occupé » devant une table couverte de papiers,
Philippe IV en colère renversant table et chaises, Philippe VI montant sur le trône (au sens propre), Jean le Bon partant en
Angleterre par le paquebot Douvres-Calais (en 1364 !), Charles VI (roi à 12 ans) avec une couronne trop grande et un cheval
de bois à roulettes, Charles d’Orléans composant des poèmes en prison, dans une salle à manger bourgeoise 1890, Jean sans
Peur entrant dans Paris en facre, Louis XI assommant Charles le Téméraire avec un livre, Charles VII disparaissant sous un
monceau de romans de chevalerie dont il était friand, le cortège des funérailles de Louis XII en ombres chinoises, Charles
Quint posant dans l’atelier d’un photographe, François I
er
en haut-de-forme éclipsant Henri VIII en chapeau mou au camp
du Drap d’Or, ou « sourd aux avertissements du pape » qui l’appelle au téléphone, Soliman le Magnifque entouré d’animaux
sauvages, Henri III plissant les collets de la reine Louise, Henri IV tenant ses conférences à Suresnes devant une guinguette à
friture, etc.. Laboureur croque aussi les fonctionnaires, les magistrats, l’armée, le petit peuple, soit en costume d’époque, soit
en costume contemporain (1890)…