Page 89 - cat-vent_ader13-12-2011

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les saisons changent ; sur la tenue et les meubles de Marc, à l’époque pauvre comme Job : « je le vois, le torse nu, ou en
chemise entrebâillée sur la poitrine », au saut du lit… Certaines remarques visent à plus de vraisemblance, d’autres à relever
la tension dramatique, etc. Il précise notamment qu’il y a « dans mon Djanelidze un peu du masque de Staline, de Lénine et de
ces autres durs visages d’hommes d’action moscovites, sans illusions, qui déshabillent celles des autres. – Quant à Assia, ne
pas oublier que si elle est “laide” […], elle a un charme auquel on ne résiste guère. […] Si vous repensez à Annette, ne lui cachez
pas le front ! Elle le montre. […] Quant à Marc, il a le visage tourmenté, mais de beaux traits », etc.
30 avril
. Il lui a retourné
ses dessins, en proie à un certain malaise : « car, quel que soit le talent de l’artiste, il est fatal que sa vision ne concorde pas
avec celle de l’auteur qu’il illustre ; et je ne reconnais aucun de mes types. – Mais c’est là sans doute un malentendu inévitable,
qui se produit entre l’auteur et
tous
ses lecteurs ». Il ne veut donc pas entrer dans des discussions pour chaque planche, à
l’exception d’une « sur laquelle l’écart de nos deux vivions est trop grand, à savoir le n° 32 : Annette vieillie dans son jardin.
[…] Évidemment c’est une entreprise très hasardeuse de représenter l’héroïne de toute une œuvre […] en un moment aussi
solennel que ces premières afres de la mort. J’ai eu tort de le souhaiter. Vous aviez raison de ne vouloir traiter que le décor
du livre et les scènes épisodiques. On ne peut, sans grands risques, représenter les personnages principaux, au premier plan.
Leur silhouette a beaucoup de peine à s’accorder avec l’être qu’exprime l’écrivain, qui les regarde au fond de leurs yeux »... Il
souligne que les paysages de Suisse sont ceux qu’il préfère, et s’excuse de ne lui avoir parlé que du côté « littéraire » de ces
dessins, « le seul sur lequel je me reconnaisse un droit de les juger. Mes observations ne touchent en rien à leur talent »…
2 juin
.
Il le remercie pour ses explications : « Je comprends toutes les difcultés de votre tâche, et je suis convaincu de la réussite.
Le nouveau croquis d’Annette vieillie, en profl perdu, me plaît »…
On joint une l.s. de Mme R. Rolland à Mme Laboureur, 1951, au sujet de cette correspondance (et le brouillon de réponse
de Mme Laboureur).
303.
Albert ROUSSEL
(1869-1937). L.A.S., 26 mai 1921, à Jean-Émile Laboureur ; 1 page in-8, adresse au verso.
200 / 250
Il viendra à l’atelier de Laboureur pour qu’il fasse son portrait destiné à la
Revue Musicale
d’Henry Prunières…
On joint 8 l.a.s. d’Alfred Bruneau (et 5 lettres ou cartes de Mme Bruneau), et 1 l.a.s. de Florent Schmitt.
302