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149.
Jean-Dominique INGRES
. L.A.S., 14 novembre 1855, à Luigi Calamatta ; 1 page in-fol.
1.500/1.800
Au sujet du diplôme pour la Grande Médaille d’Honneur de l’Exposition universelle de Paris en 1855, dessiné par
Ingres et gravé par Calamatta.
Il dresse la liste, en 18 points, des « légères retouches » qu’il demande après examen des épreuves gravées : « 3 les yeux
de la France
moins farouches
– sans toucher à la prunelle, assombrir le blanc des yeux […] 7 l’œil et la bouche de la peinture
trop noirs – 8 faire parler un peu plus le milieu de la bouche de la France et ôter un noir sur la joue à partir de sous l’oreille.
9 brunir un peu les cheveux de la France […] 12 la tunique de l’Industrie en retrousse plus ressentie […] 15 ressentir davantage
les queues d’hermine sur le grand fond, cela rendra ces ombres plus transparantes », etc. « Tout le reste est bien très bien, très
bien »… Il ajoute qu’il a fait passer une épreuve au Prince Napoléon, qui « a présenté lui seul à l’Empereur la proposition de me
décorer de grand officier de la Légion d’honneur, ce que Sa M
a fait avec la meilleure grâce. Là mon ami, au pied du mur de
mes colères, je n’ai pu que les abjurer et je vais demain recevoir à l’exposition cet honneur insigne »… Il reproche à Calamatta
de ne pas venir finir sa gravure près de lui…
Reproduction page
précédente
150.
Jacques JASMIN
(1798-1864) perruquier et poète, rénovateur de la langue d’oc. Poème autographe signé,
Las Orfelinos de Nostro Damo des arts, a la Vilo de Paris
 ; 4 pages in-fol. ; en occitan et en français. 300/400
Pièce de 37 vers invoquant la « muse champêtre » pour saluer l’ouverture d’un orphelinat qui abritera les pauvres enfants
de Paris. Le manuscrit porte en regard la traduction « mot à mot français brut », et en haut, un envoi « de la part de l’auteur à
M
r
Delamarre » :
« Paris que grandemen tout mestrejo, à soun ayze ;
Paris qu’enseigno tout, et la glôrio et lou bé ;
En debat sa richesso, a de paoures tabé…..
Mais aro, plus de mal al tour d’el que n’amayze ! »…
151.
Jean JAURÈS
(1859-1914) homme politique. Manuscrit autographe signé (le début manque), [vers 1900] ; 13 pages
et demie in-fol. découpées pour l’impression avec marques au crayon bleu de l’imprimeur (manque le début de
la page 1).
1.500/2.000
Important article sur la guerre des classes, destiné à
La Petite République
.
« Et pendant que les travailleurs se grouperont pour balancer un peu par leur union la grande force du capital, pendant
que les patrons qui forment un syndicat permanent compteront sur la faim pour réduire les grévistes, pendant que les
gouvernements, avec des consignes plus ou moins brutales, enverront des soldats, des fusils, des canons, pour défendre
“l’ordre social” d’aujourd’hui fondé sur la propriété capitaliste, toujours, à la lueur répétée de ces éclairs jaillissant de tous les
points de l’horizon, la société apparaîtra formée en deux classes antagonistes : et sous l’unité apparente de la même nation
se dessineront soudain, en une lumière d’orage, deux camps opposés, deux camps ennemis, le camp capitaliste, le camp
prolétarien. […] Quoi qu’on fasse, entre les salariés et les capitalistes il y a une lutte essentielle, permanente. Les salariés ont
intérêt à réduire au profit du salarié la part des dividendes et les capitalistes à réduire au profit des dividendes la part du
salaire […], que cet antagonisme tienne à la nature même des choses ou à l’aveuglement essentiel des classes possédantes et
privilégiées, comme cet aveuglement même est une partie de la nature des choses, c’est un combat permanent et universel
qui est engagé : il peut se produire sous des formes diverses économiques ou politiques : il peut se manifester par la grève et
le lock-out, ou par la lutte des partis se disputant le pouvoir au nom des classes qu’ils représentent. Mais, quelle que soit la
diversité de ses formes il se confond avec la vie même de la société aujourd’hui. C’est dans ses entrailles mêmes que la société
capitaliste porte la guerre des classes »… Etc. Et il conclut : « La conscience de la pensée bourgeoise aurait beau clore leurs
portes et leurs fenêtres comme une maison assiégée : elle aurait beau multiplier les patrouilles de gendarmerie pour éloigner
les vérités importunes qui troublent le repos des privilégiés. Toujours un peu de lumière socialiste pénétrera jusque dans les
esprits clos. Les classes privilégiées ne désarmeront certainement pas, mais à certaines heures on ne discernera point si c’est
la fureur ou le trouble qui fait trembler leurs armes dans leurs mains. Mais vous, prolétaires, n’attendez pas ou les défaillances,
ou les générosités, de la classe ennemie. Organisez-vous, unissez-vous, et développez chaque jour votre puissance par ces
actes de solidarité agissante qui sont déjà, comme le disait à Calais le citoyen Vaillant, des actes de révolution ».
Reproduction page ci-contre
152.
André JEANBON SAINT-ANDRÉ
(1749-1813) conventionnel (Lot), il combattit les Girondins et organisa la Marine.
L.A.S., Port-la-Montagne [Toulon] 16 frimaire III (6 décembre 1794), au citoyen Villar, envoyé extraordinaire de la
République à Gênes ; 1 page et demie in-fol., vignette et en-tête
Le Représentant du Peuple dans les Départemens
maritimes de la République
.
400/500
Importante lettre de Toulon alors qu’il prépare la Campagne du Grand Hiver contre la marine britannique.
La flotte anglaise a paru : « elle a poussé sa bordée jusques sous les montagnes de ce port forte de 14 vaisseaux de ligne. Si
nous avions été en appareillage, nous serions sortis sur le champ, & l’affaire eut pu etre décidée dans un jour. Malheureusement
nous n’etions pas tout à fait prêts. Son but paroit avoir été d’observer par-dessus la pointe basse des Sablettes l’etat de notre