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18 décembre 1844.
Le baron de Vitrolles se plaint de ne plus trouver des Desarnods (poêles) qui remplissaient naguère
les grands magasins. « Je vous renvoye Madame d’Agoult. Ce n’est pas mal et le portrait de Liszt en femme me paraît
curieux »…
18 janvier 1849
. Charles Didier rappelle à Lamennais sa promesse « de me conserver les numéros de
La Réforme
où se trouvera le roman de Madame Sand »…
On joint une lettre de l’abbé Combalot, et la copie ancienne d’une lettre de Lamennais.
169.
Valery LARBAUD
(1881-1957) écrivain. 2 L.A.S., 1927-1929, au Président Édouard Herriot ; 5 pages ¾ in-4 ou in-8.
1.000/1.500
Maastricht
8 août 1927
. Il demande son appui pour la demande de Légion d’honneur en faveur de Maurice Martin du
Gard, directeur des
Nouvelles littéraires
, et de Gaston Gallimard, directeur des Éditions de la Nouvelle Revue Française. Le
premier fait l’objet d’une pétition ; le second « a fait preuve d’une grande initiative et de beaucoup de jugement, soutenant les
bons auteurs et éliminant les médiocres. Bref, ce que Jean Paulhan a fait pour notre revue, Gaston Gallimard l’a fait pour la
maison d’éditions qui en dépend, et qui, en dix ans, est devenue une des firmes éditoriales les plus importantes en France »…
Il termine en annonçant la prochaine parution de son édition du
Microcosme
de Maurice Scève, « en modernisant autant que
possible l’orthographe et en corrigeant les fautes d’impression »…
Valbois
15 septembre 1929
. Il vient de recevoir
Le
Petit Œuvre d’Amour et Gaige d’Amytié
préfacé par Herriot et il est
« très touché et très flatté » de la mention de son travail sur l’influence de Scève en Angleterre, et principalement sur Sir
Thomas Wyatt. Sa propre édition de
Microcosme
avance. « Je viens d’envoyer à Stols ma préface, qui contient un résumé
et une analyse, vers par vers, du poème. Je tâche d’y établir que Scève […] revenait à l’influence de Lemaire de Belges, par
réaction contre Ronsard »… Il demande l’autorisation de faire imprimer une dédicace, « dans le style de Scève » :
À la /Ville de
Lyon /riche en Arts et en Lettres /glorieuse en Scève / et à /Édouard Herriot / illustrateur de la Renaissance lyonnaise / cette
première édition séparée / de “Microcosme” / est dédiée
Reproduction page précédente
170.
Henri de LATOUCHE
(1785-1851) écrivain. L.A.S., 11 décembre [1830], au libraire Boulland ; 1 page et demie in-8,
adresse (plis).
400/500
Sur Marceline Desbordes-Valmore. « Au lieu de guérir, […] mon mal augmente » et il ne peut lui être utile en ce moment.
« Je ne renonce pas à exprimer un jour publiquement mon opinion sur le beau talent de M
me
Desbordes, mais je suis incapable
d’un travail suivi, et peut-être pour longtemps. Au reste, je suis si malheureux dans mes propres affaires, comme vous le savez,
que j’aurais mauvaise grâce à me mêler de celles des autres »… Il garde l’exemplaire in-18, mais lui rend l’in-8°. Il recommande
M. Bonnellier « qui a pour Mme Valmore toute l’estime que les gens de goût professent pour ses poësies », et qui pourrait
rendre « de bons offices dans quelque journal »…
On joint une L.A.S. à Jules Janin, [Antony 4 avril 1835], au sujet de la maison Blot à louer « dans nos bois »…
171.
Pierre-André LATREILLE
(1762-1833) naturaliste. L.A.S., au Jardin du Roi 21 décembre 1824, au Dr Johann
Christoph Friedrich Klug, au Cabinet d’histoire naturelle de Berlin ; 1 page in-4, adresse.
300/400
Il lui adresse en trois exemplaires l’extrait d’un ouvrage à paraître en mars : « Le premier de ces exemplaires est pour vous.
Le second est pour le directeur de votre Cabinet et le troisième pour votre Académie des Sciences »… Puis il remercie son
ami pour le beau
buprestis
qu’il lui a envoyé. « S’il vous est possible de me faire parvenir, à la première occasion, un individu
bien conservé du genre
ptilodactylus
et un autre de votre genre
tætrapedia
, vous m’obligerez beaucoup. Veuillez y ajouter
une espèce d’
isocère
du Portugal »…
172.
Jean-Charles LAVEAUX
(1749-1827) lexicographe, rédacteur du
Journal de la Montagne
. L.A.S., Maison d’arrêt de
Pélagie 18 prairial II (6 juin 1794), au citoyen Robespierre, membre du Comité de Salut public ; 2 pages et demie
in-4, adresse, cachet cire rouge.
250/300
Supplique de prison à Robespierre. Détenu depuis 67 jours par ordre du Comité de Sûreté générale, sans en connaître
le motif, Laveaux sent plus vivement la privation de sa liberté à l’approche de la fête de l’Être Suprême : « Cette fête auroit
été le plus beau jour de ma vie, parce qu’elle consacre une idée sublime qui a toujours fait ma consolation et mon bonheur,
idée que j’ai professée hautement malgré les cris menaçans des ennemis du peuple, et que l’on auroit étouffée peut-être pour
longtems, sans le généreux courage avec lequel tu as terracé le monstrueux et impolitique athéisme. Robespierre, tu m’as
défendu aux Jacobins contre le traître qui me faisoit un crime de combattre l’athéisme […] Que le comité de Sûreté générale
m’entende, qu’il me fasse rendre le compte le plus sévère de ma conduite, je ne dis pas depuis la révolution, mais depuis mon
existence ; qu’il m’interroge sur tout ce que mes ennemis ont pu dire contre moi avant et depuis mon arrestation, et s’il trouve
un seul trait d’incivisme à me reprocher, s’il ne reconnoît pas en moi l’homme juste et probe, que je sois livré pour jamais au
mépris de tous mes concitoyens ! […] c’est mon cœur qui parle à ton cœur […]. Robespierre, tu m’as voulu du bien autrefois,
tu fus mon défenseur contre Dietrich et Hébert ; je n’ai pas mérité que tu changes d’opinion à mon égard. Fais rendre le
bonheur à une famille qui t’a toujours aimé, et qui a partagé vivement dans ta dernière maladie, les allarmes de tes amis les
plus sincères. […] cette famille m’aime, elle se consume dans le désespoir, je suis innocent, et tu as soif de la justice »… On a
noté en tête de la lettre : « flagornerie ».