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des fonds pour des frais de police, et un mandat à long terme… La régie des octrois lui paraît, aussi, mal placée entre les
mains des magistrats amovibles de la municipalité : « j’ai à vous presenter une compagnie à la tête de laquelle seroit un de
mes compatriotes d’une ancienne famille de Lyon aimé dans la ville jouissant d’une grande fortune qui offre 2 300 000
ff
de
la ferme de tous les octrois tels qu’ils sont actuellement et un cautionnement en avance de 2 000 000 dont l’interet lui sera
payé à 4 pour % »… L’abbé détaille les conditions de l’affaire et ne cache pas l’intérêt qu’il y prend : un de ces fermiers épouse
sa nièce, « une grande belle fille de 18 ans que j’ai élevée à la brochette et que je voudrois bien pourvoir »…
Il raconte ensuite les travaux de Perrache pour rediriger le confluent du Rhône et de la Saône, « une très belle chose »
dont il énumère les mérites : « donner à la ville des emplacemens dont elle avoit besoin resserrée qu’elle est par les montagnes
et les 2 rivieres. 2° de faire cesser tous les dangers de la navigation qui font perir continuellement des batteaux au confluent
actuel contre les moulins qui y sont placés. 3° de fournir 20 moulins que le Sr Perache etablit sur un canal qu’il tire du Rhone
et qui coule entre le lit des deux rivieres. 4° de fournir une gare immense de batteaux », etc., et « sans qu’il en ait couté un sol
au roi ni à la ville ». Il faut cependant « delivrer Perache et ses entrepreneurs des obstacles qu’on lui suscite encore »… Autre
problème : on a légué une très belle collection d’ouvrages d’histoire naturelle à l’Académie de Lyon, mais on ne trouve pas
d’emplacement, quelques « gens de ville » s’étant attribué des appartements dans l’hôtel de ville et refusant de céder une salle
pour la bibliothèque ; le legs risque d’être perdu…
« 8° J’ai parlé de moi à Mr. de Malesherbes depuis qu’il est en place. Je lui ai demandé un logement il en a beaucoup à sa
disposition mais il me le faut grand et commode à cause de mes livres. Je voudrois que vous lui demandassies sa promesse
de s’occupper de cet objet pour moi »… Il a demandé aussi à Malesherbes une pension sur le
Mercure
, et a essuyé un refus
car ces pensions sont faites « pour des gens de lettres qui n’avoient d’ailleurs aucun droit aux graces du gouvernement. C’est
précisément ce que Mr. de La Roche Aymon dit des benefices. Je crois que ce principe ne vaut rien […]. Je vous prie de lui
parler là-dessus et de tacher de vaincre sa resistance. Je vous repete 1° que je ne suis point sur de mon benefice d’Alsace.
2° que mon indult peut etre une affaire de 10 ou 13 ans avant laquelle le roi l’ane ou moi nous mourrons »…
Il lui soumet enfin le cas d’un négociant lyonnais qui veut fabriquer des satins, des affaires de librairie, et « le mémoire de
Mr. de Voltaire en faveur du païs de Gex. Il a dicté lui-même le resumé qui est à la fin »… Etc.
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236.
Friedrich vonMÜLLER
(1779-1849) chancelier de Saxe-Weimar, familier de Goethe. L.A.S., Francfort 16 septembre
1844, [à Pierre-Simon Ballanche] ; 3 pages in-4.
250/300
Il profite du retour de leur ami Tourgénieff à Paris pour se rappeler à son souvenir, et à celui de Mme Récamier. «Monsieur
de Tourgéneff et moi nous avons tant causé de vous et de l’aimable société qui vous entoure, que les moments heureux, où
à moi aussi il fut permis d’en jouir, sembloient être resuscités. [..] J’espère bien que l’incomparable
Trio
, qui se rassemble
journellement entre 4 & 6 heures autour de Madame Récamier, continue toujours d’embellir ses loisirs et de lui porter le
plus doux tribut de l’amitié. Mais veuillez aussi me dire si votre illustre amie est contente de sa santé et si ses jours s’écoulent
sans cesse dans cette intime sérénité, dont je l’ai vue jouir »… Il a appris avec un grand intérêt qu’après la mort du prince
Auguste de Prusse, le portrait de Mme Récamier « par lequel Gérard avait immortalisé son pinceau », était retourné à Paris :
« J’ose donc espérer de renouveller un jour mes impressions de 1807 ; et je n’ai point oublié qu’à mon départ de Paris Mad.
Récamier eut l’extrême bonté, de me faire espérer d’obtenir une litographie de cet excellent chef-d’œuvre »… Il doit applaudir
aux transports avec lesquels l’Allemagne a fêté le centenaire de Herder : « Vous, dont les idées et le génie cosmopolitique, et
avant tout le
cœur
, ont tant de rapports avec Herder, vous pouvez bien jouir comme d’un propre triomphe, de celui qui vient
d’être décerné à l’auteur de la philosophie de l’histoire de l’humanité. Je suis à la tête d’une association pour ériger à Weimar
une statue en bronze à la mémoire de Herder »… Il termine par « mille choses affectueuses » à MM. Ampère et Sainte-Beuve…
237.
MUSIQUE
. 3 L.A.S., et manuscrits autographes.
200/300
Emmanuel Chabrier (à Catulle Mendès, « vieux satyre et cher diable »), Gilbert Duprez (1868, autorisant la publication
de son portrait-charge dans
Le Bouffon
), Ernest Reyer (1901, à V. Augagneur ; manuscrit incomplet d’un feuilleton sur Berlioz,
27 petits ff. découpés, 1894 ; plus qqs autres fragments).
238.
Paul de MUSSET
(1804-1880) écrivain, frère d’Alfred. L.A.S., 7 avril [1841], à Mme Guyet des Fontaines ; 1 page
in-8, adresse.
120/150
Il prie sa « chère directrice » et ses camarades sociétaires de l’excuser de ne pas participer au spectacle du 13 comme
acteur. « J’ai un engagement avec le Direct
r
de la
Revue des 2 Mondes
pour sa
représentation imprimée
du 15 avril, ce qui
m’oblige à un travail forcé. […] Croyez que je ne refuse pas avec la superbe méchanceté du grand Frédérick Lemaître pour
la
Renaissance
, & que je suis vraiment contrarié de ne pouvoir seconder messieurs les acteurs de l’hôtel de Bourgogne de la
rue d’Anjou »…