LIVRES MODERNES
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220. ALBIN-GUILLOT (Laure) - VALÉRY (Paul).
La Cantate de Narcisse.
Paris : imprimerie Atra, 1941
(1942). — In-4,
(6 ff.), 41 ff., 20 photographies. En feuilles, entre deux plaques d’acajou, la première ornée d’une fleur de Narcisse au
pochoir, tenues par deux rubans de soie, étui.
5000 / 6000€
Rarissime et unique édition, tirée à seulement 30 exemplaires hors commerce sur vélin de Rives, comprenant
20 IMAGES PHOTOGRAPHIQUES PAR LAURE ALBIN-GUILLOT (1879-1962).
Selon le site du Phlit (Répertoire de la Photolittérature Ancienne et Contemporaine), il s’agirait de tirages argentiques. Les
photographies ont été brossées à la main pour chaque exemplaire et signées par l’artiste. Certaines photographies représentent
des nus masculins ; Laure Albin-Guillot sera la première dans les années 30 à en réaliser.
Selon Christian Bouqueret, “la photographie de nu masculin semble encore être un sujet impossible dans les années trente.
Publié ou exposé, un nu photographique ne doit laisser apparaître ni pilosité, ni organes sexuels. Aussi Laure Albin-Guillot,
pour ne pas être confrontée à la retouche, renonce-t-elle aux vues frontales et évite-t-elle, lorsque le modèle est en pied et de
profil, toute correction post-photographique grâce à un savant travail de recadrage. (…)
Elle est de ceux, assez rares, qui ont contribué, entre les deux guerres, à structurer en profondeur le regard moderne, à enrichir
un vocabulaire si souvent stéréotypé et à apporter à cet art naissant et encore fragile une rigueur dont il ne saurait plus se
passer sans faillir. Rien de spectaculaire, pas d’effets ni de coups d’éclats chez cette travailleuse infatigable, mais une ténacité
et une volonté d’art dont la contrapuntique série des mains pourrait bien être le symbole et la clé» (Christian Bouqueret,
Laure
Albin-Guillot ou la volonté d’art,
Paris, Marval, 1996, p 15-20).
Le texte qui accompagne les photographies est celui que Valéry publia en 1939. On trouve ce “Libretto” en tête de l’ouvrage,
donnant ces quelques précisions : “Ce petit ouvrage est distinct et tout différent du Narcisse en deux états que son auteur
a publiés jadis et naguère. Il fut écrit, d’avril à novembre 1938, sur la demande de M
me
Germaine Tailleferre pour servir de
libretto à une cantate qui a été composée par cette éminente musicienne”.
L’ouvrage fut imprimé le 29 janvier 1942 sur l’exemplaire hors série spécialement tiré pour la BnF. Les photographies
sont chacune accompagnées d’une serpente légendée. Il a été réalisé pour l’édition une couverture en acajou ornée d’une
fleur de Narcisse au pochoir, différente pour chaque exemplaire. Vendu exclusivement par souscription, il fallait débourser
l’importante somme de 2500 francs pour l’obtenir.
Exemplaire parfaitement conservé, à l’état de neuf, souscrit et spécialement imprimé pour Marc Belleville-Douelle. On y
trouve ajoutés deux feuillets de souscription.
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