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LIVRES DU XIX
e
SIèCLE
151. BOREL (Petrus).
Champavert. Contes immoraux.
Paris : Eugène Renduel, 1833.
— In-8, 438 pp., 8 pp. de catalogue,
couverture illustrée. Demi-maroquin vert sombre à la bradel et à coins, dos lisse, non rogné, couverture et dos conservés
(
V. Champs
).
4000 / 5000€
Édition originale rare.
Il s’agit de l’un des livres majeurs de la période romantique et certainement l’œuvre maîtresse du romantisme noir et
frénétique. Il débute par une étrange préface, sorte d’autobiographie où l’auteur prétend que Pétrus Borel est mort et que son
vrai nom était Champavert ; suivent 6 nouvelles truculentes et cruelles.
“Pétrus Borel (de ses vrais noms Joseph-Pierre Borel d’Hauterive - car il avait droit à la particule et était fils d’un émigré
ruiné) n’avait que vingt-trois ans lorsqu’il était venu offrir à Renduel, en 1832, ce recueil de nouvelles brutales et de bizarres
fantaisies dont le titre même, Champavert, contes immoraux, était si bien fait pour frapper les yeux et l’esprit… Renduel
accepta volontiers ces contes effroyables, où qualités et défauts étaient si complètement mêlés : une inspiration tour à tour
terrible et touchante, une rare vigueur d’esprit et de style, une imagination puissante mais déréglée, une recherche incessante
de l’horrible. Il lui paya ce volume assez bon marché, — quatre cents francs, — mais en promettant, si la vente dépassait huit
cents volumes, de lui donner soixante-quinze centimes par exemplaire en surplus. Vaine clause de consolation, car le premier
tirage s’écoula très lentement, malgré l’étrange surnom de Lycanthrope, adopté par l’auteur, et la terrifiante vignette jointe au
titre de Champavert” (Jullien.
Le Romantisme et l’éditeur Renduel,
1897, pp. 142-143).
Cette vignette est celle gravée sur bois par Godard d’après un dessin de Jean Gigoux, représentant le chirurgien Vésale
montrant à sa femme les cadavres de tous ses amants enfermés dans une armoire. Elle figure sur le titre et la couverture.
Précieux exemplaire comprenant sur le faux titre, cet ENVOI DE L’AUTEUR À JEAN GIGOUX :
à mon brave Gigoux // offert de tout cœur // Petrus
Ce faux titre est ici rapporté. On peut supposer que l’exemplaire personnel de Gigoux était défectueux et que l’on a placé ce
feuillet dans cet exemplaire relié par Champs pour sauver ce qui est certainement l’UN DES ENVOIS LES PLUS PRÉCIEUX
QUE L’ON PUISSE AVOIR SUR CE TITRE.
On trouve également ajouté le fumé de la vignette de Gigoux et, à part, le portrait en pied de l’auteur par Célestin Nanteuil
et l’illustration sur chine collé intitulée
Dina la belle juive,
composée également par Célestin Nanteuil.
Bel exemplaire, complet des deux plats et du dos de la couverture, ainsi que du catalogue Renduel à la fin, provenant de la
bibliothèque de Charles Morizet.
Couverture doublée.
Provenance : Charles Morizet, avec ex-libris.