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159. Paul Facchetti (1912-2010)
Rayogramme, 1948.
Épreuve argentique d
’
époque (unique), signée à
la mine de plomb en bas. Tampon “Photo Paul
Facchetti / Droits réservés”, date et annotations
manuscrites au verso.
28,7 x 22,2 cm
1000/1500€
160. Paul Facchetti (1912-2010)
Rayogramme, 1941.
Masque.
Épreuve argentique d
’
époque (unique), signée
à l’encre en bas à droite. Tampon “Photo Paul
Facchetti / Droits réservés”, signature, titre, date et
annotations manuscrits au verso.
29,8 x 23 cm
1000/1500€
159
160
Paul Facchetti nous a quitté le 27 novembre 2010, deux ans
seulement avant de pouvoir fêter son centenaire. Il fait partie de
ceux qui ont traversé le XX
e
siècle en le marquant de son empreinte
tout en restant largement méconnu du grand public.
Non seulement Paul Facchetti a eu une carrière photographique des
plus riches, puisque dès le milieu des années 1930 il ouvre un studio
avec son père, mais il est aussi et surtout connu pour son travail de
galeriste qui dès 1952 découvre et expose de nombreux peintres
des mouvements Abstraction Lyrique et Art informel (Dubuffet,
Michaux, Fautrier et Mathieu). C’est lui notamment qui a introduit
Jackson Pollock en France.
Si son activité commerciale de photographe le pousse à se
spécialiser dans le portrait, son esprit de liberté l’amène à
expérimenter de nouvelles formes à travers les photogrammes, la
solarisation, les surimpressions ou son travail sur la couleur et la mise
au point du carbo print, procédé au charbon. C’est cette inventivité
qui le propulse très rapidement à la une des magazines de l’époque,
comme
Vogue
notamment. Il collaborera avec les photographes
et artistes de son temps, Erwin Blumenfeld et les surréalistes,
pratiquant le portrait, la photographie de mode ou de publicité,
avant de côtoyer après guerre les photographes humanistes
(Boubat, Brassai, Cartier-Bresson, Doisneau…), d’être exposé à leurs
côtés et de participer avec Robert Delpire à la conception de la revue
Neuf
. Paradoxalement, sa rencontre avec Otto Steinert en 1949 va le
rapprocher du courant de la Subjektive Fotografie. “L’indépendance
est mon école”, déclare-t-il.
Son œuvre se trouve aujourd’hui partiellement conservée dans les
collections des musées de France (Centre Pompidou, BnF, Musée
d’Art Moderne de la Ville de Paris, Musée d’Art Moderne de
Saint Etienne) et quelques fondations ou collections privées. Bien
qu’une exposition personnelle au Centre Pompidou en 1996 (Traits
singuliers), une rétrospective aux Rencontres d’Arles en 2008 et
une monographie lui aient été consacrées, l’extraordinaire richesse
et l’incroyable diversité de son travail photographique, mais aussi
sa trajectoire d’homme de l’art en font un personnage éminent qu’il
convient de continuer à porter dans la lumière.
Bibliographie :
Paul Facchetti,
Traits singuliers
, Editions A une soie, Paris, 1993.
Frédérique Villemur,
Paul Facchetti : Le Studio. Art informel et
abstraction lyrique
, Actes Sud, 2004.
Frédérique Villemur,
Paul Facchetti photographe
, Actes Sud, 2007.