114
317.
GUERRE DE 1939-1945
. M
ANUSCRIT
autographe signé d’Achille G
IRARD
, du 55
e
régiment d’infanterie alpine,
Mémoires de Guerre, 1939-1940
; carnet in-12 de 78 pages, cart. dos toilé de réemploi (usagé).
300/400
M
ÉMOIRES
DE
GUERRE
D
’
UN
MUSICIEN
D
’
INFANTERIE
ALPINE
, mobilisé à Digne, le 3 septembre 1939. Les premières pages de ce
journal de bord récapitulent ses étapes. Le 18 octobre a lieu son départ pour la Moselle, le 30 il traverse la ligne Maginot ; il
note les étapes, répétitions, repas, corvées, déplacements, humeurs de ses compagnons, permissions, affectations dans l’Aisne et
le Bas-Rhin. 28 avril 1940 : « concert au Camp de Bitche devant une entrée de la ligne Maginot. Après le concert nous visitons
l’ouvrage qui est très bien avec ses galeries et tourelles » ; dans la nuit du 10 mai, passage d’avions, alertes ; le 11, « on apprend que
les Allemands ont envahi la Belgique Hollande »… Il commence à noter les blessés et les morts, les réfugiés, le manque de vivres,
la retraite dans les Vosges. Le 21 juin, à Brouvelieures, « ça pette, les Allemands sont près nous descendons à la cave de l’école »
mais un quart d’heure plus tard, les Allemands sont aux portes et les Français, prisonniers. À Baccarat, le 25, « vers 2
h
du matin,
nous sommes réveillé par le bruit de cloches c’est la
paix
»… Ensuite, après avoir été « trimballés » en Lorraine, ils sont transférés
au camp de Péronne le 15 septembre, où des travaux au Canal du Nord les attendent. Détails sur les conditions de vie, départ le
7 décembre pour le « camp n° 1 » dont Girard s’évade avec des camarades le soir du 19 : « et hop, par-dessus les fils, nous courrons,
dans le champ labouré »… Ils passent à Thiaucourt-le-Grand, Roye et Paris, prennent le train pour Bourges le 23 : « à 20 h 30 heure
française nous arrivons à
S
t
Florent s/Cher
, en
zone libre
. […] Nous ne pouvons croire de ne plus voir de Fritz, car nous en avons
goûtté de ces salauds »… Le 25, il arrive par train à Manosque et monte à Valensole, « marchant péniblement dans la neige. J’arrive
à 23 h, je suis rendu. Ma guerre est finie »…
318.
GUERRE DE 1939-1945
. C
ARNET
autographe du capitaine G. C
ORNE
, 13 juin-29 novembre 1941 [
pour
1940] ;
carnet petit in-8 de 44 pages (plus ff. blancs), couv. cart. rouge, dos toilé.
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J
OURNAL
D
’
UN
CAPITAINE
PRISONNIER
DE
GUERRE
, écrit très lisiblement à la plume, mis au net sans doute après son retour de
captivité, suivant des notes tenues au jour le jour. Fait prisonnier dans les Ardennes le 13 juin 1940, l’auteur passe sa première
nuit à Vouziers : « Vague soupe à la viande, couché dans la sacristie (avec une douzaine d’officiers) sur les effets des enfants de
chœur. Nous y buvons notre dernier vin français. Fameux ! »… Sa batterie fut prise après une « mitraillade générale, le village
ayant été encerclé »… À pied, ils se rendent à Signy-l’Abbaye, Aubigny, Givet, Beauraing, puis « par fer » à Trèves, Mayence,
Coblence, Berlin, pour arriver le 24 juin à Zippen, « bled dénudé qui regorge des prisonniers. Nous logeons à 48 dans un local
en bois de 10
m
x 7
m
couchettes superposées par 3 de la paille usagée mais pas de paillasses, sans clous pour accrocher nos affaires
[…].
25 juin.
– On dit l’armistice signée »… Suivent des entrées notant les messes dominicales, l’ordinaire (« Je sais maintenant ce
que c’est que de mendier un morceau »), l’absence de courrier et de lectures (« j’assiste à la causerie faite sur les abeilles par un
aumônier militaire » ; « le bridge devient mon principal passe-temps »), la récupération de tous objets, les poux et les « on-dit » et
les « bobards » (« On dit que rien n’est rationné en France » ; « Vernon aurait été complètement incendié », etc.). Le 4 octobre plus
de mille prisonniers de plus de 40 ans s’embarquent dans des wagons de 3
e
classe pour Schubin (Pologne) : « Les Allemands sont
nettement aimables, faisant pour nous plus qu’ils ne doivent »…
30 octobre
:
« On annonce officiellement signature préliminaires de
paix. Que devons-nous espérer personnellement ? Rien sans doute. Il faudra pourtant bien que notre libération vienne un jour »…
11 novembre :
« On dit Pétain et Laval à Berlin pour la signature de certains accords. Est-ce notre libération ? »…
17 novembre
:
« Conférence commentaire sur les premiers actes du Maréchal »... Etc.
O
N
JOINT
un plan légendé du camp ; 2 photographies originales envoyées par G. Corne de l’Oflag II B, Arnswalde (Allemagne)
à sa femme à La Roche-sur-Yon, visées par la censure ; et une note dactylographiée confidentielle sur les conditions de vie au camp
de Schubin.
319.
GUERRE 1939-1945
.
SERVICE DU TRAVAIL OBLIGATOIRE
. 53 L.A.S. de Jean C
RESCIMBENI
, Heiligenbeil
(Prusse occidentale) 10 mars 1943-4 août 1944, à sa femme (qqs-unes à des proches), à Saint-Priest, puis Chaponnay
(Isère) ; environ 165 pages formats divers, enveloppes et adresses.
150/200
I
NTÉRESSANTE
CORRESPONDANCE
D
’
UN
STO. La première lettre annonce son arrivée et ses débuts comme mécanicien dans une
grande usine à 40 km de Königsberg : le dortoir est bien chauffé, la nourriture saine et ses compagnons gais... Il gagne 65 pfennigs
de l’heure et il travaille huit heures et demie par jour... Il insiste sur l’inutilité de paquets de nourriture et de vêtements, annonce
des envois d’argent, précise ses droits aux vacances... Il a rencontré quelques camarades « fraternellement unis, s’aidant les uns
les autres et la gaité est de mise […] Pourquoi se morfondre en pleurs et chagrin quand on se trouve bien, dans un beau pays ? »…
Il demande des lames de rasoir, des chaussettes, du tabac, du fil et des peignes... Le dimanche ils vont au cinéma, au théâtre, ou
l’Amicale organise quelques sports... Il répare des avions : « Le travail n’est pas déplaisant, et bien à l’abri »... Il espère trouver une
bonne place en France après la guerre.... Il « mâche » de l’allemand et s’amuse à écrire dans cette langue à sa nièce... etc.