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ses prévisions : ce résultat fera honneur à la mission des corps savants qui l’ont envoyé ici, « et j’ose espérer à la France »… Il a fait
ses observations depuis la maison d’un Français ; le ciel fut sous un léger voile, « mais mes puissantes lunettes l’ont percé et j’ai
eu un magnifique spectre des protubérances. […] Les autres observateurs ont commencé à serrer leurs instrumens après le 18 ; pour
moi mon plus grand travail a commencé au contraire après l’éclipse. C’est le 19 août que j’ai fait une découverte. Aussi
la véritable
éclipse
a eu lieu pour moi le 19 et non le 18. Depuis j’ai pu tracer jour par jour la figure, la place, la composition des protubérances
du soleil visiblement seulement jusqu’ici pendant les éclipses. Je lis dans un livre fermé jusqu’ici pour tous »…
O
N
JOINT
une photographie de Pauline Lemoyne, Mme César Janssen.
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341.
Jules JANSSEN
. 4 L.A.S. (minutes), Paris juin-juillet 1870, à N
APOLÉON
III, et à son ministre le maréchal V
AILLANT
;
6 pages in-fol.
500/700
D
OSSIER
SUR
LE
PROJET
DE
J
ANSSEN
D
INSTALLER
UN
OBSERVATOIRE
AU
P
AVILLON
DE
B
RETEUIL
À
S
ÈVRES
(bombardé par les Prussiens,
il fut affecté en 1875 au Bureau des Poids et Mesures).
14 juin 1870
. Janssen remercie N
APOLÉON
III de ce qu’il fait « « pour la branche nouvelle d’Astronomie que je cherche à fonder
dans notre pays ». Il compte s’installer très vite à Breteuil et se livrer aussitôt à ses « travaux de Physique et d’astronomie ». Il se
permettra de lui envoyer chaque année un rapport sur l’avancement de ses travaux...
19 juillet
. On va installer la grande lunette
au Pavillon de Breteuil dans quelques jours, mais « ma passion pour la science ne m’empêche pas de ressentir la grande émotion
qui vient de s’emparer de la France ». Il met ses connaissances des sciences physiques à la disposition de Sa Majesté, et fait un don
patriotique de 1.000 fr.
15 et 25 juin
, au ministre de la Maison de l’Empereur, au sujet de la bienveillance de l’Empereur à l’égard
de ses travaux, et de l’aide qu’il lui apporte : « je considère que c’est à titre d’allocation annuelle pour m’aider dans mes dépenses
scientifiques et mes études que cette marque de la bienveillance de l’Empereur m’est donnée »...
O
N
JOINT
3 lettres adressées à Janssen : A. B
RISSAC
, 28 mars 1870 (« l’Impératrice me charge de vous demander de lui envoyer,
pour l’Empereur, la note au sujet de pavillon de Breteuil »...) ; le maréchal V
AILLANT
ministre de la Maison de l’Empereur, 21 juin
1870, lui annonçant que l’Empereur, intéressé par ses travaux, met à sa disposition le Pavillon de Breteuil au Parc de Saint-Cloud,
et lui alloue une allocation annuelle de 5000 francs ; le général Lepic, 6 août 1870, sur la remise à Janssen du Pavillon de Breteuil.
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342.
Jules JANSSEN
. L.A.S. (minute), 12 juillet 1873, à un ministre ; 4 pages in-fol.
400/500
S
UPERBE
LETTRE
RÉCLAMANT
L
APPUI
DU
GOUVERNEMENT
POUR
SES
PROCHAINES
RECHERCHES
,
D
UNE
GRANDE
IMPORTANCE
POUR
LA
F
RANCE
FACE
À
LA
COMMUNAUTÉ
SCIENTIFIQUE
INTERNATIONALE
.
La France, malgré la découverte de Janssen en 1868 d’un nouveau moyen d’investigation dans l’étude du Soleil, n’a pas suivi
le mouvement scientifique international, position dont l’Académie s’est émue : « Elle considère comme urgent que ces travaux
soient repris et que nous ne laissions pas à l’étranger la gloire d’achever la théorie de la constitution du Soleil avec les méthodes
que nous lui aurions fournies ». Si un observatoire spécial n’est pour l’instant pas envisageable, l’Académie juge indispensable
« que la France soit représentée aux éclipses de 1874 et 1875. Mes travaux antérieurs me désignent pour cette tâche et l’honneur
que l’Académie m’a fait en m’appelant dans son sein me fait un devoir de m’y dévouer. Mais les grands voyages qu’il faudra
entreprendre ne peuvent se faire sans l’appui du gouvernement »... Il expose son projet : après l’achèvement du grand télescope qui
permettra d’aborder cette étude, il compte aller en Haute Égypte pour étudier « la constitution physique du soleil et des étoiles ».
À son retour, après avoir retouché et perfectionné ses instruments, il veut aller au Sud de l’Afrique où doit avoir lieu une
importante éclipse totale : « ce phénomène sera étudié par les astronomes des autres nations », et il sera le seul à y représenter
la France. Enfin, une nouvelle éclipse aura lieu en Birmanie en 1875 : « Ce phénomène sera un des plus grands événements
astronomiques actuels », pour lequel l’Académie est prête à tous les sacrifices : « Elle considère comme très important que je la
représente ». Avec l’appui du gouvernement, la France pourra être présente « dans ce grand concours d’efforts qui poursuivent la
solution d’un des plus grands problèmes de philosophie naturelle que l’esprit humain ait jamais abordé jusqu’ici ». Il demande
donc « un million embrassant les années 1873, 1874, 1875 »...
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JOINT
5 L.A.S. (la plupart minutes) à Henri Martin (
30 août 1883
: « J’arrive de l’Océan Pacifique où le gouvernement &
l’Académie m’avaient envoyé observer une grande éclipse totale »...), au général Négrier, etc. ; et l’ampliation d’un décret créant à
Paris un observatoire d’astronomie physique, dont la direction est attribuée à Janssen (6 sept. 1875).
343.
Jules JANSSEN
. 17 P.A.S. et 1 P.A., 1886-1896 et s.d. ; 14 pages formats divers, qqs à en-tête
Observatoire
d’Astronomie physique de Paris…
(une au crayon).
500/700
P
ENSÉES
OU
MAXIMES
. « Il n’y a pas une physique, une chimie, une géologie terrestre. Les principes de ces sciences sont
d’application générale, et toute découverte que nous faisons dans leur domaine sont autant de pas pour la conquête de l’Univers ».
« L’amour est au monde moral ce que la gravitation est au monde physique ». « Plus une science s’élève en certitude et en beauté et
plus elle est prête pour les applications astronomiques ». « La science n’est encore qu’au seuil de ses connaissances sur l’Univers ».
« L’art c’est la Nature vue à travers un tempérament ». « L’homme n’est encore qu’à la préface du Livre qu’il est appelé à écrire sur
l’Univers ». « Si nous avions la science, un brin d’herbe nous dévoilerait les lois de l’Univers ». « Plus j’apprends moins j’affirme ».
« Ô étoile, envoie-moi un de tes rayons, j’écrirai ton histoire »…
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JOINT
la copie de « pensées écrites au Mont Blanc » les 10 et 11 septembre 1893, et 4 photos de la maison de sa fille
Antoinette à Bellevue.