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« J’arrive à l’instant à Paris pour partir demain à la réserve générale d’aviation d’où je serai dirigé au front »…
13 mai
. « J’aime la
France, parce que je crois qu’elle continuera sa mission sublime : d’être gardien intrépide de l’idéal humanitaire. Toute mon âme
vibre d’enthousiasme pur et résolu, ainsi que d’impatience de prouver par les actes que mon patriotisme est simple et sincère, parce
que raisonné et enracinné dans mon cœur de slave » …
17 mai
. « J’ai pris, de mon arrivée à l’escadrille, part à la bataille violante et
victorieuse qui se développe dans la région ou je me trouve. […] Je suis heureux de pouvoir enfin servir la France activement. […] Je
me rend compte de la grandeur des instants que nous vivons et je suis résolu de faire tout mon devoir avec l’ardeur et dignité » …
Nisch (Serbie) 22 septembre
: il arrive à Nisch, « heureux de pouvoir servir la Serbie, puisque je servirai en même temps la France.
J’aime la France, qui est réellement noble et grande, malheureusement elle n’est pas toujours bien représentée »… Suivent 2 cartes
postales de 1916 (Udine et Vérone)…
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353.
Joseph VALLOT
(1854-1925) astronome, alpiniste, botaniste, géologue et géographe. 2 L.A.S., Paris mai-juin 1889,
à Jules J
ANSSEN
, président de la section d’astronomie de l’Académie des sciences ; 12 pages in-8.
600/800
P
ROJET
DE
CONSTRUCTION
D
’
UN
REFUGE
ET
D
’
UN
OBSERVATOIRE
SUR
LE
M
ONT
B
LANC
.
17 mai 1889
. Il a tâté le terrain auprès du maire de Chamonix, au sujet du projet de cabane aux Grands-Mulets ; le maire a
répondu « qu’il n’y a aucune difficulté à ce que vous établissiez un observatoire, à condition qu’il ne servira qu’à vos observations
scientifiques et aux personnes qui s’en occupent »… Vallot se félicite d’avoir rappelé au maire le précédent malheureux de Dollfuss-
Ausset, qui vit la même proposition repoussée jadis au motif d’une perte pour l’auberge, et « que Dollfuss-Ausset s’était établi
au col S
t
Théodule et que pendant de longues années le Théodule était devenu le rendez-vous d’une quantité de savants, au
grand profit de l’aubergiste du col. Ces raisons frappent plus les Chamoniards que la beauté des entreprises scientifiques ! »… Il
recommande de battre le fer tant qu’il est chaud, car les revirements de la politique « pourraient faire venir un maire encroûté » :
que Janssen envoie promptement un projet de convention, en donnant des garanties d’occupation non commerciale, et en en
gardant la propriété à l’Observatoire de Meudon ou au Club Alpin. Il soumettra le plan de la cabane à la fin du mois : « La
construction aura 5 mètres sur 6, intérieurement. Elle a été étudiée avec grand soin par un ingénieur, qui l’a faite très solide, en
même temps que légère et transportable »… –
28 juin
. Il prie Janssen d’appuyer sa demande d’autorisation du ministre de la Guerre
pour établir à l’observatoire du Mont Blanc un télégraphe optique : « je crains que le ministre, qui ne me connaît pas, ne la prenne
pas au sérieux ou ne suppose que je veux établir des communications optiques avec l’Italie. Il faudrait donc qu’il fût averti que la
chose est sérieuse et toute scientifique. […] La demande ne rencontrera pas d’opposition dans les bureaux du service géographique,
où le colonel De La Noé est prévenu en ma faveur et doit me donner des conseils sur le choix des appareils »… Il a beaucoup réfléchi
à la réponse quant à la cabane des Grands-Mulets. « Je crois que le but de ces gaillards est de s’approprier votre observatoire au
bout de 30 ans. Il faudrait donc tâcher qu’ils aient avantage à renouveler le bail au bout de ce temps [..] et que, dans le cas où il n’y
aurait pas renouvellement, vous ou vos ayants droit pourraient emporter le pavillon »…
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354.
Edward WHYMPER
(1840-1911) dessinateur et graveur, alpiniste et géographe anglais. M
ANUSCRIT
autographe
signé d’une lettre ouverte, et 2 L.A.S., Londres 1895-1900, à Jules J
ANSSEN
, directeur de l’Observatoire à Meudon ;
20 pages in-fol., et 5 pages et demie in-8.
700/800
20 mai 1895
. Long rapport sous forme de lettre sur
SES
EXPÉRIENCES
AVEC
LE
BAROMÈTRE
SUR
LE
M
ONT
B
LANC
. Après avoir
rappelé trois méthodes pour déterminer l’altitude en montagne – le baromètre à mercure, le baromètre anéroïde, l’observation
de la vapeur d’eau – et quelques publications et expériences qu’il a faites dans ce domaine, Whymper raconte son expédition de
juillet 1894, faisant référence à ses devanciers, Balmat, Paccard, Saussure, et renvoyant à des photographies numérotées. Après
deux semaines de conditions atmosphériques défavorables, il quitta Chamonix le 22 avec ses guides et porteurs, empruntant la
route du « Corridor », et se dirigeant vers le refuge de Janssen sur les Rochers rouges, où il passa une nuit et un jour de tempête,
avant de gagner l’Observatoire… Observations visuelles, précisions sur la température, relevés barométriques (commentaire sur la
marge d’erreur). Il termine en remerciant son confrère de son « hospitalité », et en le félicitant sur la solidité de son observatoire :
même pendant les rafales les plus furieuses, « quand la neige déchiré des pentes de notre entourage était volant autour comme
l’écume de la mer dans un ouragan, je n’ai pas remarqué le moindre mouvement dans le bâtiment »…
4 mai 1895
. Son accident l’a « réduit à demi force », pendant plus de deux mois, mais il enverra dès que possible « une petite
relation de mes quatre jours sur le sommet du Mont Blanc »…
1
er
juin 1900
. Boissonnas a tardé à communiquer une épreuve de son
portrait de Janssen, et « a envoyé l’agrandissement avec des autres de ses ouvrages à l’Exposition sans avoir eu votre approbation »…
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