62
156.
Raymond ESCHOLIER
(1882-1971) écrivain. 2 L.A.S., mai-juillet 1915, à son ami Lucien D
ESCAVES
; 2 pages in-12,
dont une au dos d’une carte de correspondance des armées, adresses.
150/200
L
ETTRES
DE
GUERRE
PARLANT
DE
L
OUIS
P
ERGAUD
. [Bien que réformé, Escholier se porta volontaire dès le début de la guerre ; en
1915, il participe avec les Spahis aux batailles de l’Artois.]
2 mai 1915
: « Pourquoi faut-il que je vous écrive sous le coup d’une angoisse abominable ? Jusqu’à ce jour, la mort que j’avais
vu faucher autour de moi de si près et qui, il y a quinze jours, a failli me prendre, me laissait presque froid ». Mais une rumeur
annonce que l’ami P
ERGAUD
aurait été tué : « Je ne puis vous dire comme ces lignes me frappent au cœur ! J’ai pour Pergaud des
sentiments de frère. Je ne connais rien de plus estimable, de plus franc, de plus loyal dans tout ce que le mot a de pur et de sincère.
Je sais aussi combien vous l’aimez »...
1
er
juillet
. Il est toujours sans nouvelles de Pergaud : « J’ai écrit un peu de tous côtés. Je suis
extrêmement inquiet... Heureusement les disparus réapparaissent souvent. Nulle perte ne pourrait m’être plus terrible que celle-
là. Et pourtant la guerre a bien fauché autour de moi »…
157.
Paul FORT
(1872-1960). 2 L.A.S. et un
POÈME
autographe signé, 1929-1931, à Henri B
RUNET
; 2 pages et demie in-8,
enveloppes, et 1 page in-4 en tête d’un livre.
150/200
Jolies lettres dans lesquelles il enjoint son ami à souscrire pour ses futures publications
L’Amour enfant de Bohème
et
Contes
de ma Sœur l’Oie
, avec les deux bulletins de souscription joints.
5 novembre 1929
. « Un trouvère auquel vous avez bien voulu
témoigner de la sympathie » fait encore appel à lui en ces jours difficiles « fermés aux choses de l’esprit ». Il demande « le logis
dans votre bibliothèque pour ce livre :
L’Amour enfant de Bohème
, livre de bonne humeur (dû cependant à la misère du temps), où
le poète a mis le brin de talent qu’on lui prête »...
4 septembre 1931
. « Du monde voltigeant des fées, du château de Richard-Cœur
–de-Lion, des jardins de Sâadi, du couvent de François d’Assise, enfin des auberges du vieux Paris [...] vient à vous le souhait d’un
trouvère qui les chanta, que vous avez encouragé de votre estime, [...] auteur de ces
Contes de ma Sœur l’Oie
[...]qui bientôt vont
paraître »... –
L’Amour Enfant de Bohème
(Typographie Armand Jules Klein, Paris 1930, tirage nominatif hors librairie n°42 sur
200, « sur vergé d’Arches à la forme, contresignés par l’auteur et accompagnés d’une dédicace et d’une page manuscrite », impr. au
nom de Henri B
RUNET
; bandeaux et culs de lampe de Gino Severini, portrait par Zuloaga en frontispice) avec dédicace a.s. à Henri
Brunet, et poème (3 versets) : « Je ne suis pas un écrivain. Je suis le poète qui chante »... (1
er
avril 1930). O
N
JOINT
les
Chants du
malheur et Chansons du bonheur
(Armand Jules Klein 1935, exemplaire n°38 signé par Paul Fort) ; plus divers documents de Paul
Fort, et 2 documents anciens sur vélin (Rouen 1564, 1658).
158.
Melchior, baron de GRIMM
(1723-1807) écrivain allemand, il vécut en France dans le cercle des Encyclopédistes
en rédigeant sa
Correspondance littéraire, philosophique et critique
. L.A. ; 4 pages in-4 (fentes réparées).
300/400
Il reproche à son correspondant de ne pas lui avoir envoyé ses « Poëmes à l’honneur de Mess. les Encyclopedistes », alors qu’il
le gronde « quand j’en fais au Roy de Prusse, ou en reçois des Epigrammes »… Puis il donne diverses nouvelles…Il a en effet écrit
au Président de G
LOBIG
à Dresde « comme au Chef de notre Université » pour lui faire part de son entretien avec le Roi, rendue
publique par une indiscrétion : « Ma lettre courut, avec les Vers du Roy par toute la ville de Dresde […] C’est de là que les copies
se sont répandues en Italie et en France, en Hollande et en Angleterre. J’en ai reçu des compliments là-dessus de toutes parts :
tandis que M. le Président me défendit de ne point faire imprimer la Lettre du Roy »… Il revient ensuite sur sa rencontre avec
le Roi, en novembre 1756, auprès duquel il avait été envoyé, en tant que Recteur de l’Université, pour saluer son arrivée… Etc.
O
N
JOINT
DES
LETTRES
OU
PIÈCES
ADRESSÉES
À
G
RIMM
: l.a.s. du duc de B
RISSAC
sur l’achat de juments frisons ; un inventaire
manuscrit de cartes géographiques de France et d’Europe (avec indications de leurs auteurs et formats) à paraître dans des
ouvrages ; un prospectus imprimé des libraires François G
RASSET
& Compagnie (Lausanne 1767) concernant la publication des
œuvres complètes d’Antoine A
RNAULD
, avec le manuscrit de la « Distribution des ouvrages de M. Arnauld en huit classes sans
compter les lettres » (18 p. in-fol).
159.
Sacha GUITRY
(1885-1957). L.A.S., [juin 1925], à un ami ; 1 page in-4 à l’en-tête du
30, rue Alphonse de Neuville
(deuil).
100/120
« Je vous plains de tout mon cœur, mon pauvre ami. Vous vivez les horribles heures que je viens de vivre, hélas ! »... [Lucien
Guitry était mort le 1
er
juin.]
160.
Sacha GUITRY
. L.A.S., [automne 1925 ?], à un ami ; 1 page in-4, à l’adresse
18 Avenue Elisée-Reclus
(deuil).
200/250
Il vient de prendre connaissance « d’un petit livre qui porte mon nom et qui contient ce bel article de vous qui m’émeut parce
qu’il est un témoignage si grand de votre amitié pour moi. Je vous en remercie de tout mon cœur. Mon Dieu comme je voudrais
pouvoir vous prouver constamment mon affection pour vous ! Et je vous vois si rarement ! » Il s’enquiert de sa santé et de ses
répétitions et conclut : « Je vous aime autant que je vous admire ».