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11.
Charles BAUDELAIRE
(1821-1867). L.A.S. « Charles », [Paris 12 mai 1837], à
sa mère
Madame A
upick
 ; 2 pages et
demie in-8, adresse, cachets postaux (manque le bas du 2
e
feuillet, sans perte de texte).
3.500/4.000
L
ettre
à
sa mère
du
jeune
B
audelaire
en
classe
de
seconde
à
L
ouis
-L
e
-G
rand
.
« Hier, tous ceux de notre compagnie qui vont à la veillée, ont demandé à ne plus y aller ; le proviseur s’est mis en colère de
ce qu’à l’approche du concours on ne voulût plus aller à la veillée, qu’il nous a tous privés de de sortie jusqu’à nouvel ordre. C’est
pour moi une nouvelle raison de travailler et en tout si je peux, pour éviter toute contrariété avec le proviseur ; car il a été furieux
de cette demande. Il a crié avec une voix tonnante que cette maudite classe qui depuis la 6
e
faisait sa désolation ne lui ferait jamais
honneur au concours. Enfin nous atttendrons peutêtre longtemps qu’il nous permette de sortir. [...] Quant à mon professeur, il est
content de moi : Je suis 7
e
en histoire et 2
e
en Anglais. »
Il s’inquiète de la santé de « papa » [le colonel A
upick
] et regrette d’être empêché de le voir à cause du proviseur, « ce monsieur
Pierrot qui trouve étrange qu’on veuille dormir une heure de plus au lieu de songer à lui donner des nominations au Concours.
Adieu, je vais travailler beaucoup pour tacher d’oublier que mes sorties me sont ôtées ». Il lit
Simple Story
[de Mrs. Elizabeth
Inchbald] « pendant mes récréations »...
Correspondance
(éd. Cl. Pichois), Bibl. de la Pléiade, t. I, p. 40.
12.
Charles BAUDELAIRE
(1821-1867). L.A.S. « C.B. », 19 juin 1861, à
sa mère
 ; 1 page in-8.
3.500/4.000
A
u
sujet
de
l
envoi
de
ses
collections
à
H
onfleur
.
Il a vu M. Jaquotot, toujours malade, et lui a rendu les 100 francs. Puis il parle de l’envoi à Honfleur de ses collections
(livres, gravures et dessins) : « Une caisse, énorme, et d’une lourdeur terrible, ma principale, est partie il y a quelques jours. Elle
doit être arrivée,
non affranchie
. Je ne peux pas m’ôter de la pensée que tout est brisé, les verres du moins, qui auront ainsi éraflé
les dessins. Ne défais rien ; l’emballage est très compliqué. Elle est si lourde, que tu ferais bien de la faire, en attendant, déposer
dans la grande salle, derrière la cuisine, et là, plus tard, ton voisin le jardinier me la démontera. Je n’ai pas même de reçu de
l’expéditionnaire. Les autres vont suivre »...
En post-scriptum, il fait allusion à sa notice sur Victor H
ugo
, qui vient de paraître : « Et
la Revue Fantaisiste
 ? »...
Correspondance
(éd. Cl. Pichois), Bibl. de la Pléiade, t. II, p. 174. Anciennes collections Armand G
odoy
(1982, 150), puis
Robert G
érard
(1996, 327).
13.
Pierre-Jean de BÉRANGER
(1780-1857) poète et chansonnier. L.A.S., 1
er
juin 1830, à R
ouget
de
L
isle
à Choisi le
Roi ; 3 pages in-8, adresse.
200/300
R
ouget
de
L
isle
dans
la misère
.
Béranger n’approuve pas le projet de souscription pour venir en aide à l’auteur de
la Marseillaise
. « Si nous pouvons vendre
votre manuscrit, comme je l’espère, rien de mieux. [...] Vous saurez ou vous savez que David [D
avid d
’A
ngers
] a fait d’après vous
un très beau médaillon en marbre, grande dimension ; cet artiste qui a autant de générosité que de talent et qui doit mieux qu’un
autre sentir le prix des illustrations patriotiques, vient de mettre ce médaillon en loterie, à 20 f le billet. Nous nous occupons
de les placer. Or David veut que toute la somme vous soit remise. Vous n’aurez d’obligation qu’à lui, puisque chaque preneur de
billet aura la chance de devenir possesseur d’un beau morceau de sculpture. [...] Si nous plaçons promptement ces billets, vous
aurez enfin de quoi renouveler cette maudite garderobe qui s’en va toujours trop vite, pour nous autres pauvres diables ; car je me
rappele le tems où je n’avais qu’un pantalon, que je veillais avec un soin tout paternel et qui ne m’en jouait pas moins les tours
les plus perfides. Il est vrai que j’avais un talent, qui vous manque, j’en suis bien sûr : je savais faire des reprises, rattacher des
boutons. Ce que c’est que d’être d’une famille de tailleur ! »... O
n
joint
la copie d’un poème et d’une lettre (30 mars 1840), et
divers documents.
Ancienne collection Daniel S
ickles
(XV, 6178).
14.
Pierre-Jean de BÉRANGER
(1780-1857). L.A.S., 15 avril [1831], à V
ictor
H
ugo
 ; 3 pages in-8, adresse (petite
déchir. au cachet).
400/500
B
elle
lettre
sur
N
otre
-D
ame
de
P
aris
.
Il voulait le voir « pour causer de votre roman et vous remercier du plaisir qu’il m’a procuré à la lecture. [...] J’ai trouvé des
choses ravissantes dans ce livre ; l’amour maternel y est peint merveilleusement. Votre Esmeralda est pleine de charmes ; entre
elle et Phœbus, quelle scène voluptueusement vraie et si heureusement peinte ! La tendresse de Quasimodo même est touchante.
Beaucoup d’autres passages m’ont également charmé, et dans vos pages de descriptions, il y en a bon nombre qui m’ont paru pleines
de vie ». Béranger cherche cependant « querelle pour certaines bizarreries, pour certaines horreurs, pour certaines affectations, et
surtout pour certaines longueurs, défaut qui m’est le plus insupportable », au risque d’être traité de « classique renforcé ». Il pense
que le talent de Victor Hugo doit trouver « un emploi plus digne » dans « quelque immense composition poëtique où tout votre
génie puisse trouver place [...] les défauts qui vous sont propres disparaitraient sous la quantité des beautés que vous prodigueriez
et où peut-être ils finiraient par devenir des beautés eux mêmes »...
O
n
joint
2 L.A.S. à M
adame
V
ictor
H
ugo
, 5 mai et 30 octobre 1853 (4 p. in-8 chaque, une enveloppe, répar. aux fentes).
Il s’informe de la santé de « notre grand Poète », donne des nouvelles de Lamartine, David d’Angers, Lamennais, Michelet, parle
des portraits de la famille Hugo en daguerréotype... Il attend avec impatience
les Châtiments
, parle de la fausse nouvelle de la
mort de Hugo, des visites domiciliaires et arrestations après la découverte à Paris du proscrit Delécluze, des tables tournantes, etc.
Ancienne collection Daniel S
ickles
(XI, 4186).