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125.
Marie-Geneviève de Vassan, marquise de MIRABEAU
(1725-1794) mère du grand orateur. L.A.S., 29 juin 1784,
à
son
fils
, le comte de M
irabeau
 ; 3 pages et demie in-8, adresse, cachet cire rouge (brisé).
800/1.000
T
rès
violente
lettre
contre
son
fils
.
Elle l’accuse d’avoir tenu lui-même les propos à Mme de Saint-Ouen, qu’il attribue à un homme d’honneur, plus honnête
que lui. « Vous mavez dit a moi que la femme dun homme dont vous devriez baissé les pas estoit folle de vous et quelle vouloit
toujours vous avoir aupres delle mais que vous ne vouliez pas nous brouillée avec nos amis [...] je vous croit capable de tout dapres
vos propos et votre conduite, oui monsieur vous lavez dit a Mde de St Ouen et vous lui avez dit aussi des horreurs de Md. de
Monier [Sophie M
onnier
] quelle couchoit avec le confesseur de la maison et le chirugien pour vous excuser de lavoir abandonné
et de lavoir perdue et reduitte a douze cent livres de rante pour excuser votre conduite envers elle, dailleurs vous vous este tout
permis même les amis de vos sœurs ayant dit a m de St Ouen que vous aviez couché avec elle »... Mirabeau l’accuse d’emprunter
de l’argent, mais elle ne l’a fait que pour lui, ses amies pourront en témoigner. Elle exige la destruction de l’acte qu’il a fait faire
en son nom à elle. « Dieu me vangera de vos attrocittes je ne vous connois de ma vie et je vous donne ma malédiction dont vous
este bien digne. Allez fils ingrat et pervers vous ne trouverez pas un pouce de terre a reposer vos pieds vous este incapable de faire
du bien et le mal que vous ditte servira deloge. Vous navez ni foi ni loi ni religion ni parolle et chaque mot prononcez par vous est
un mensonge, vous este un monstre [...] votre malheureuse mere gemit de vous avoir donné le jour »...
126.
Marie-Thérèse-Sophie Richard de Ruffey, marquise de Monnier, dite Sophie MONNIER
(1754-1789)
maîtresse de Mirabeau. L.A.S. « Sophie Gabrielle », [mars-avril 1780], à M
irabeau
, sous couvert de « Madame Bernard
Menk chez Madame Gérard la Mère platrière à Vincennes » ; 2 pages et demie gr. in-4 très remplies, adresse, marque
postale
G
ien
, cachet cire rouge à son chiffre (bord inférieur un peu effrangé).
1.200/1.500
L
ongue
et
belle
lettre
d
amour
à
M
irabeau
,
emprisonné
au
donjon
de
V
incennes
.
Elle lui reproche la brièveté de ses lettres, et espère qu’il n’est pas malade. Elle-même a attendu de consulter un médecin, que
ses règles fussent terminées ; elle lui détaille ses maux, les symptômes et les remèdes... « Je ne veux pas te dire que je crois que que
si mercredy dernier j’avois reçu de toy une jolie lettre bien tandre, au lieu d’un billet sec où tu me dit être faché contre moy, je ne
serois pas malade, mais je te dirai seulement qu’il ne tient qu’à toy de me guérir, je suis bien inquiete aussi de ta santé ô mon ange
[...] Mimi ne sois donc plus faché »... Elle ne comprend pas non plus le retard de ses lettres. « Ô non, mon Gabriel la stérilité n’est
pas dans mon cœur, mais puisque tu le sens pourquoi agis tu donc comme si tu croyois le contraire ? Mon fanfan je ne mérite pas
souvant des reproches »... Elle l’entretient longuement de leur correspondance, de lettres perdues, du chiffre à employer, de leurs
intermédiaires, des précautions qu’elle prend pour qu’on ne puisse ouvrir ses missives. Surtout « je crains de voir continuer ton
laconisme, mon ami, si tu savoit combien il me fait de peine tu ne me puniroit pas ainsi »... Mirabeau ne voulant pas lui envoyer
de brouillon, Sophie lui soumet la lettre qu’elle va écrire à sa propre mère pour sortir du couvent de Gien où elle est enfermée,
en intervenant auprès du lieutenant de police L
e
N
oir
pour la faire entrer dans un couvent parisien. Elle y jure de ne pas méditer
une nouvelle fuite : « mes projest pour l’avenir sont au contraire très paisibles, si je puis recouvrer la tranquilité, j’éviteraî tout ce
qui pourroit l’altérer, je ne pense pas que les vûes de Mr de Mi– [M
irabeau
] soient différentes [...] nous avons beaucoup sacrifié à
l’amour, et nous avons des devoirs nouveaux qu’il faut songer à remplir [leur fille, Gabrielle-Sophie, qui mourra le 23 mai 1780]
c’est mon seul désir »... Puis elle ajoute, en s’adressant à son amant : « Tu vois bien Minou bon, que je ne ment pas, et que nous
ne respirons tous deux que le repos !!! Et que tu feras tout ce que je voudrai car tu es un enfant fort obéissant n’est-ce pas Mimi
d’amour ? »... Elle lui précise les nouveaux remèdes que lui a indiqués le médecin (« de reprendre des bouillon de mou de veau avec
du cresson, d’y ajouter de la chicorée sauvage et de la feuille d’ortie blanc », etc), et le supplie de l’assurer qu’il n’est pas fâché :
« que je te voye triste oh je suis perdue ! Adieu Minou d’amour, je te caresse comme je t’adore »... Elle ajoute en post-scriptum :
« Le journal porte que le comte de R
ochambeau
s’est rendu à Brest le 22 mars pour en partir, tu vois donc bien qu’il part mais cela
nous est égal, car il ne peut plus être question d’Amérique pour toy »...
Reproduction page précédente
127.
Claude Monet
(1840-1926). L.A.S., [1877], au collectionneur Victor C
hocquet
 ; 1 page et demie in-8.
3.000/3.500
É
mouvant
appel
au
secours
.
« Je suis confu et vous demande un peu d’indulgence pour un pauvre sans-le-sou mais je ne sais vraiement pas ou donner de
la tête et je viens vous demander de vouloir bien me prendre une ou deux de mes croûtes que je vous laisserai au prix que vous y
pourrez mettre 50
F
40 ce que vous pourrez car je ne puis attendre plus longtemps. Je serai chez moi
demain samedi 17
rue Moncey
[...] j’espère bien que vous ne me refuserez pas d’y venir »...
Ancienne collection Dina V
ierny
(1996, 115).
Reproduction page ci-contre
128.
Robert de MONTESQUIOU
(1855-1921). L.A.S., 14 avenue Bosquet 3 juin [1899, à un critique] ; 2 pages in-8.
120/150
R
ecommandation de
ses
P
erles
rouges
. « Ce serait me donner, de votre précieuse amitié, un nouveau témoignage dont je vous
serais reconnaissant, que de dire un mot du présent ouvrage, qui paraît ces jours, en double édition (de luxe pour des souscripteurs,
et une autre, sans gravures). Je joins à ce mot trois sonnets dont le plus caractéristique à citer serait, il me semble, le
LXV
 »…