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176.
PROTESTANTISME
Correspondance inédite adressée à Jean-Charles du Puy et Scipion du Puy,
seigneurs de Roquetaillade et d’Escalibert, ou à leurs femmes, par divers
membres de leur famille et leurs amis, 1609-1698.
Ensemble de près de 170 lettres originales dont 11 non datées et 15 documents
divers, deux cents pages environ, la plupart in-4, certaines avec des marques
postales. Les lettres, écrites de Paris, Toulouse, Castres, Nîmes, Perpignan,
Sélestat…, émanent des signataires suivants : de Pouzols, de Carville, de Terson,
de La Jeaulanie, du Castellet, de Madaule Saint Ferriol, de Madiane, d’Yzarn
de Grezé (et de plusieurs autres membres de cette famille Yzarn), du Cairol, du
May-Cahuzac, de Bataille, de Basset, de Blaye, d’Arpajon abbesse de Vielmur, de
Pailleroles, de La Barthe Thoumas, de Broglie, de Maurel (lettre entièrement en
vers), de Faure-Ferriès (cousin de l’académicien Paul Pellisson-Fontanier, dont il
parle souvent et dont il publiera en posthume les
Lettres sur l’Eucharistie
), etc.
Les quinze documents sont des copies d’actes et de comptes concernant Sully (vente par
lui au sieur de Roquetaillade des censives de Damiatte pour 12.000 livres, etc.) et son fils
le comte d’Orval, l’octroi du gouvernement du château d’Aisenne, le contrat de mariage
de Scipion du Puy avec Anne du Puy veuve de Pierre de Doux, le testament d’Anne
du Puy, l’autorisation donnée à Scipion du Puy de faire collationner un contrat de mariage et une autorisation du vicaire général de
l’évêché de Lavaur donnée à Scipion du Puy pour, en raison de son état de santé, manger de la viande en carême (14 mars 1699).
Les lettres témoignent d’une intense vie intellectuelle jusqu’à l’époque de la révocation de l’Édit de Nantes : prêts de livres des auteurs
à la mode (dont en 1659 les « lettres des jansénistes », c’est à dire probablement les
Provinciales
de Pascal) et discussion sur ceux-ci,
avec plusieurs références non seulement à Montaigne, Scarron et Voiture, mais aussi à Pellisson (Paul Pellisson-Fontanier, 1624-1693,
futur historiographe de l’Académie Française, ami proche de Scipion du Puy), une curieuse référence, dans une lettre d’Yzarn de Grezé
du 6 août 1667, à Madame Scarron par amitié pour laquelle il accepte de se charger d’une démarche, des détails sur la vie culturelle à
Toulouse où, d’après M. du May-Cahuzac « Nos tholosains n’ont nul commerce avec les favoris d’Apollon », tandis que Monsieur de
Maleprade ne sait plus écrire qu’en vers. Une lettre de M. de Blaye donne des particularités savoureuses sur un séjour à Toulouse de
Monsieur de La Loubère (l’ambassadeur au Siam et rénovateur des Jeux Floraux) et du Comte de Sidney.
D’autres lettres témoignent des difficultés croissantes rencontrées par les protestants : une lettre de Monsieur de Bataille, en 1686,
évoque, après la Révocation de l’Édit de Nantes, les emprisonnements, les persécutions de ceux qui refusent de se convertir et le destin
de ceux qui, via Bordeaux, arrivent à s’enfuir… Le Madiane auteur de plusieurs lettres, la dernière datée de 1660, pourrait être Jean de
Bouffard de Madiane (1597-1674), dont les mémoires sur les guerres de religion au début du XVII
e
siècle ont été publiés en 1897, ou
un de ses proches.
L’ensemble de cette correspondance est ainsi particulièrement évocateur, en milieu protestant, d’abord des cercles cultivés et à la fois de
l’érudition et de la préciosité autour des académies toutes proches de Castres puis de Puylaurens, ensuite de l’anéantissement de cette
vie culturelle sous les coups de boutoir de la politique anti-protestante de Louis XIV et, précisément, de Madame Scarron devenue
Madame de Maintenon. À signaler, au verso d’un état des sommes délivrées par mandement de Monsieur le comte (d’Orval) en 1619
à Figeac, quatre essais de signatures « Orval » et « Sully » et « le Duc de Sully ». Des correspondances à la fois de cette importance et
de cet intérêt, inédites de surcroît, sont de plus en plus difficiles à rencontrer.
Le dossier :
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