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TOULOUSE - ARCHITECTURE
Nicolas Bachelier et la construction du château de Castelnau d’Estrètefonds.
Michel de Vabres, conseiller et fils de conseiller au Parlement de Toulouse, décide vers 1539 de faire reconstruire
le château de Castelnau d’Estrètefonds qu’il a racheté d’un membre de la famille Bohier. Allié à la puissante famille
parlementaire des Du Faur (de Saint Jory et de Pibrac), il prend comme architecte et comme sculpteur Nicolas Bachelier, le
plus célèbre architecte toulousain et un des grands architectes français de la Renaissance, qui vient d’arriver à Toulouse :
c’est le Philibert Delorme ou le Jean Cousin méridional. Michel de Vabres meurt alors que la construction du château
n’est pas terminée et les Du Faur, tuteurs de son fils Bernard (futur sénéchal de Toulouse) se retrouvent en procès avec
Nicolas Bachelier.
Les archives du château ont fourni la matière d’un volume de 132 feuillets, la plupart in-4, regroupant les pièces originales
de la procédure, parmi lesquelles de nombreuses pièces signées, quelques-unes autographes de Nicolas Bachelier, avec
parfois sa signature, comme un dessin, dans une banderole (neuf signatures autographes en tout, quelques-unes avec
plusieurs lignes autographes).
Il n’existe en mains privées, à notre connaissance, aucun ensemble comparable de manuscrits de Nicolas Bachelier, ni probablement
d’aucun autre architecte français de la Renaissance. Ce dossier est d’autant plus précieux qu’il renferme aussi des pièces signées
des autres sculpteurs-architectes toulousains de la Renaissance, en particulier Antoine de Lescalle et Laurens Clary, appelés comme
témoins et comme experts dans la procédure, et qu’il décrit les œuvres de Nicolas Bachelier objets des contestations. Le château de
Castelnau d’Estrètefonds fut un des tout premiers bâtiments dans la région toulousaine à disposer d’une des grandes nouveautés de
l’époque, un escalier à paliers et rampes droites, qui servira de modèle aux réalisations ultérieures de Nicolas Bachelier dans la région.
D’autre part, très peu de témoignages de son œuvre ont survécu (voir ce qu’en dit le chevalier Rivalz dans sa description de l’Hôtel de
Ville de Toulouse, n°310 du présent catalogue.
Le volume est relié en pleine peau retournée, au format in-4, avec plusieurs feuillets soigneusement restaurés.
Provenance : chartrier de Castelnau d’Estrètefons.