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confié le commandement »…
9 mai
: « Je touche à ma 39
e
année
[…] Je me réjouirai de mon existence parce que le sort m’a
uni avec une femme digne de mon amour et de mon estime
et que je peux trouver avec elle et mes enfants le bonheur
domestique » ; il attend leur réunion : « chaque jour lève les
obstacles qui s’y opposoient en mettant nos ennemis dans
l’impuissance à l’avenir de nous faire la guerre »…
St Polten
11 mai
: « L’empereur est à Vienne d’hier, je me rappellerai de
cette époque d’autant plus qu’elle est celle de ma naissance »…
13 mai
: « La prise de Vienne achève d’écraser les Autrichiens,
leur armée d’Italie doit se regarder comme perdue et quand au
débris de celle de l’archiduc Charles lorsque nous le joindrons
on en finira promptement ». Il commente son ordre du jour (à
la veille de la bataille de Thann le 19 avril) : « Dans la position
où je me trouvois je ne pouvois trop inspirer d’ardeur et de
volonté de vaincre et avec toute cette volonté il étoit tems
que l’empereur arrive. Le défaut d’ensemble eut tout perdu ».
14 mai
, revenant sur son ordre du jour : « quelques heures
auparavant le combat, chacun étoit animé de la volonté de
mériter encore l’estime de notre Souverain. Cette disposition
nous a fait vaincre là où une défaite paroissoit inévitable. […]
Ce n’est pas pour une vaine publicité que je l’ai fait mais pour
électriser les soldats et leur faire faire des prodiges »…
16 mai
,
sur son beau-frère L
ECLERC DES
E
SSARTS
, qui commande l’avant-
garde du général Gudin, et sur la bataille du 21 (Schierling)
« qui est une de celle qui honore les armes françaises. Avec
20.000 h depuis 3 h du matin jusque 5 h du soir j’ai combattu
et résisté sans perdre un pouce de terrain à l’archiduc Charles
qui en avoit plus de cent milles »…
Près de Presburg 4 juin
: « L’ennemi a voulu passer le Danube ici nous l’avons forcé à se retirer et à se mettre à couvert des
eaux du Danube. Nos soldats disent plaisamment que le meilleur g
al
autrichien est le g
al
le Danube. En effet sans cet obstacle il y
a longtems qu’il ne resteroit plus d’armée autrichienne »…
22 juin
: « Je suis porté à croire que le M
or
g
al
[B
ERTHIER
] n’a point fait
connoitre à S.M. notre position car sans cela connoissant l’empereur je ne doute pas qu’il n’y eut porté un remède »…
Près de Presburg 3 juillet
. La lecture des lettres de Joséphine et Ninie fut « un moment d’un bonheur plus réel que celui
que procure une bataille gagnée où le bonheur a d’ailleurs presque toujours la plus grande part à moins d’être un Napoléon »…
[W
AGRAM
]
6 juillet
: « Comme tu auras entendu parler d’une grande bataille je dois te rassurer et te dire que je m’en suis tiré
avec mon bonheur ordinaire sans la moindre blessure. Je n’ai eu que mon cheval de tué. Desessarts a été légèrement blessé »…
Volkersdorf 8 juillet
. « Je suis parti de devant Presburg le 3 pour me trouver avec mon beau et bon corps d’armée à une des batailles
qui aura la plus grande influence pour notre patrie et notre souverain. Elle consolide tout et détruit les espérances de ceux qui
en avoient mis dans la levée de boucliers des Autrichiens et les insurrections insensées que l’on fomente dans différentes parties
de l’Allemagne »…
Znaim 12 juillet
: « Les Autrichiens ont invoqué la clémence de notre souverain, une armistice a été conclue,
elle sera suivie de la paix puisque désormais ils sont hors d’état de nous faire la guerre »…
Porlitz 14 juillet
, sur « la grande et
décisive bataille » de W
AGRAM
: le 3
e
corps d’armée qu’il commande « y a joué un très beau rôle et avec son bonheur accoutumé
a mené toujours battant l’ennemi. Mon bonheur s’est étendu sur mes aides de camp aucun n’a été ni tué ni même blessé »…
Brünn 18 juillet
: « notre petit Mars » a eu 4 mois au plus fort de la bataille de Wagram : « Comme cette bataille fera époque nous
pourrons toujours en nous rapellant de l’âge de notre petit Napoléon citer l’époque de cette mémorable bataille »… Le duc de
Raguse [M
ARMONT
] « a été nommé maréchal ainsi que les g
aux
O
UDINOT
et M
ACDONALD
. […] je suis très près de l’armée polonoise,
l’armistice l’ayant trouvée à
Cracovie
. J’aurai beaucoup de plaisir à témoigner au prince [P
ONIATOWSKI
] toute l’estime que je lui
porte et qu’il a si bien justifiée par sa belle campagne »…
23 juillet
. Il espère que la victoire à Wagram « en imposera aux nombreux
ennemis que nous avons dans l’Allemagne, ennemis que l’on méprise trop peut-être parce qu’on ne veut pas voir les choses sous
leur véritable point de vue, ennemis dont le nombre s’accroit malheureusement chaque jour par l’indiscipline des trouppes et qui
n’attendent que l’occasion pour éclater. Nos victoires les comprimeront pour le moment mais l’envie de la vengeance leur restera et
ils transmettront le sentiment à leurs enfants ». Il regrette que l’Empereur soit mal servi : « Plus il accable de bienfaits moins bien
on le sert, il sembleroit que l’on veut plutôt en jouir que témoigner de la reconnoissance au bienfaiteur en prodiguant sa vie pour
lui. […] J’ai toujours admiré le génie de notre Souverain. Cette campagne m’a donné de nouvelles occasions de reconnoitre combien
il est supérieur à ce que mon imagination même me disoit. Tout ce qu’il a fait depuis son arrivée à l’armée où sa présence étoit si
nécessaire que la France eut couru les plus grands dangers malgré la valeur extraordinaire des trouppes s’il fut arrivé 3 jours plus
tard. […] Son génie n’avoit rien négligé pour mettre pour lui toutes les chances dans l’opération sans exemple qu’il tentoit. Aussi
est-ce à son génie que l’on doit attribuer les 3/4 des résultats »…
26 juillet
, long développement sur les « faux braves » dont « le
mobile n’est pas l’amour de la patrie » mais les suffrages du public, sur la rédaction des bulletins, sur l’état de l’esprit public en