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2.
Louis ARAGON
(1897-1982). M
ANUSCRIT
autographe signé,
D’un poème en cours d’écriture
; 8 pages in-4 (traces
de scotch pour collage au 1
er
et aux deux derniers feuillets).
2.000/2.500
L
ONG
POÈME
SUR
LE
THÉÂTRE
,
INTÉGRÉ
DANS
T
HÉÂTRE
/R
OMAN
(1974) dont il forme le chapitre « Je vais tuer Britannicus ».
« L’
ACTEUR
PARLE
:
L’Autre comment trouver le secret qu’il me cache
Et pour m’anéantir quel geste commencer
Quel mot de passe au seuil de l’homme dire
Vous ne pouviez pas un peu faire attention
Ce sont les déménageurs de colonnes qui
Envahissent la scène Des
Athlètes bleus semblant toujours chercher la place
Au second acte où s’appuiera Junie »…
Le monologue se termine par l’arrivée de l’acteur sur scène :
«
J’arrive je suis là Sentez ma présence et mon poids Je suis la peur et ne peux plus désobéir à ma démence Il n’y a pas de dernier
métro qui tienne sous mes crocs Sous mon genou d’emploi du temps Entre mes mains Ni lendemain
Lumière lumière lumière ».
Reproductions page précédente
3.
Antoine ARNAULD
(1612-1694), prêtre et théologien, le grand Arnauld, chef de file des Jansénistes. M
ANUSCRIT
autographe, [1661] ; 5 pages et quart in-4.
4.000/5.000
I
MPORTANT
MANUSCRIT
POUR
JUSTIFIER
LA
SIGNATURE
PAR
LES
RELIGIEUSES
DE
P
ORT
-R
OYAL
DU
FAMEUX
FORMULAIRE
OU
MANDEMENT
DES
G
RANDS
-V
ICAIRES
DE
P
ARIS
, condamnant les propositions de J
ANSENIUS
. Le manuscrit, de premier jet, présente de nombreuses
ratures et corrections. [
Œuvres
, vol. 23, 1779, p. 107-111]
Il rappelle le « nombre infini de calomnies » dont ont été victimes les religieuse de Port-Royal « depuis prez de 20 années »,
notamment « de leur reprocher d’estre ennemies des images, des chapelets, de l’eau benite, de l’invocation des Saints, de ne point
communier ou ne le faire que tres rarement, et de se cacher aux yeux des hommes pair des communions feintes », et même dans des
livres on les a accusées « d’estre Calvinistes fur le point de l’Eucharistie et de ne pas croire au mystre à la veneration duquel elles
se sont particulierement consacrées, pour luy rendre jour et nuit des hommages continuels ». Et maintenant le nouveau prétexte
qu’on prend pour les décrier est « la signature qu’elles ont faite pour satisfaire a l’ordonance de Mess. les G.V. », alors qu’elles
pouvaient croire « que cette signature seroit le dernier sceau de leur justification, et qu’elle fermeroit la bouche à la mesdisance
en luy ostant son dernier retranchement », alors qu’il n’y a « peut estre rien de plus edifiant dans l’Eglise, que la vertu, la piété,
et la charité de ce monastere. Car que pouvoient elles faire de plus fort pour estoufer ces soupçons injurieux, que de rendre un
tesmoignage aussy public et aussy autentique de la pureté de leur foy, et de leur eloignement de toutes les erreurs condamnées,
que celuy qu’elles ont rendu par ces paroles de leur signature ». Et Arnauld prévoit de reproduire ici le texte de « la signature »
(le formulaire).
Il prend longuement la défense des religieuses, pour démontrer leur sincérité en signant ce texte. Et ce serait un péché mortel
et un crime « que de pretendre sur de vains soupçons […] que ce que toute une communauté religieuse proteste touchant sa foy,
n’est qu’un mensonge, et qu’elle est attachée aux erreurs mesmes qu’elle declare qu’elle deteste […] On ne peut donc douter avec
la moindre couleur de la sincérité de ces filles. […] Il ny a donc plus aucune erreur dans la foy dont on les puisse accuser avec la
moindre vraysemblance. Mais tout leffort de leurs ennemis est reduit a leur faire un crime, de ce qu’elles n’ont point parlé de
J
ANSENIUS
dans leur signature, et qu’elles se sont renfermées en ce qui regarde la foy ». Or elles n’ont point pris part à toutes les
disputes, s’attachant à leur foi et à leur profession ; elles n’ont point lu les livres contestés, ne s’instruisant que des maximes de
l’Évangile… Aussi, « lorsquon leur a présenté les Constitutions et le formulaire à signer elles n’ont peu croire qu’on leur demandast
autre qu’un tesmoignage de leur foy et qu’on les voulust faire entrer en des questions qui les passent et qui ne les touchent en
aucune sorte. Ainsy elles ont signé tous ces Actes et tout ce qui les pouvoit regarder, & elles ne se sont pas imaginées qu’on
peust trouver mauvais qu’elles soient demeurées dans l’estat dans lequel Dieu les a mises, qui est un estat d’ignorance et de
suspension d’esprit dans toutes les choses dont la connoissance leur est inutile […] II est donc clair qu’on ne peut rien reprendre
avec justice dans la signature des Religieuses de P.R. supposé, ce qui est certain , que leurs Superieurs naient point eu intention
de leur demander autre chose qu’une profession sincere de ce qui regarde la foy de l’Eglise, et non un tesmoignage pour d’autres
points, qui ne regardant point la foy ne regardent point aussy de simples religieuses. […] Mais peut estre qu’on pretendra, que la
faute quelles ont commise n’est pas d’avoir declaré qu’elles ne s’engageoient pas a croire ce quelles ne croioient pas en effet, mais
de n’avoir pas creu ce quelles estoient obligées de croire ». Les Religieuses de Port-Royal « ne reconnoissent pour Superieurs dans
l’Eglise que M. l’Archevesque de Paris ou ses g. V. [Grands-Vicaires] et le Pape. Le Pape ne leur demande point de signature, et
ainsy on ne le peut point alleguer en tout cecy. Il ne reste donc que les G.V. qui leur imposeroient cette obligation. Or elles ont
toute lassurance que l’on peut avoir humainement, qu’ils ne la leur imposent point »...