Page 83 - untitled

Version HTML de base

81
178.
Henry de BELSUNCE
(1671-1755) évêque de Marseille, il se montra d’un courage héroïque lors de la Grande Peste.
L.A.S. « Henry Ev. de Marseille », Marseille 3 juin 1714 ; 2 pages et quart in-4 (qqs petits trous par corrosion de
l’encre).
400/500
A
U
SUJET DE
SON
CONFLIT AVEC
LES
RELIGIEUX DE
L
ABBAYE DE
S
AINT
-V
ICTOR
. Bien qu’il n’ait pas obtenu du Parlement la grâce qu’il
demandait, il remercie son correspondant pour les marques de bonté dont il l’a honoré à cette occasion, et qu’il n’oubliera jamais.
« Mrs de St Victor ont vuidé eux mesme le partage de la chambre et ont fait leur procession le mesme jour que nous. Le mespris
qu’ils se sont attiré devroit me desdomager de la violance que je me suis faite en les laissant faire tout ce qu’ils ont voulu » ; mais
en vérité, « tout le peuple a murmuré contre mon inaction », tout le monde s’est indigné de la nouveauté de l’entreprise, et s’est
scandalisé « de voir ces mrs frisés poudrésquelques uns sans tonsures avec de grandes manchetes rire parler aux assistans et aux
spectateurs prendre et se donner du tabac devant le St Sacrement […]. Mais enfin, Monsieur, vous ettes le protecteur de l’église et
des Evêques dans ce païs et j’espère de vous une prompte et bonne justice qui areste tous les desseins que la vanité fait concevoir
à ces religieux qui ne sont certainement icy en aucune manière la bonne odeur de jesus Christ »…
On joint une autre L.A.S. du 6 novembre 1722 (1 p. in-4), en faveur de M. de S
ARAZIN
: « ce jeune officier a servi icy a
merveille pendant tout le temps de nos malheurs [peste de 1720…] il me paroit digne de votre protection »…
179.
Henry de BELSUNCE
. L.A.S. « Henry Ev. de Marseille », Marseille 3 juillet 1726 ; 10 pages petit in-fol. 700/800
L
ONGUE
LETTRE
SUR
SON
PROCÈS
AVEC
LA
VILLE
DE
M
ARSEILLE
À
PROPOS
DE
LA
LAÏCISATION
DES MAÎTRES
ET MAÎTRESSES
D
ÉCOLES
.
« Vous aprendrés sans doute avec étonement que la ville de Marseille veut plaider contre moy ». C’est bien malgré lui qu’il
se retrouve en procès contre « une ville qui m’est aussi chere, pour laquelle j’ay fait quelque sacrifice afin de ne m’en pas separer,
et pour le service de laquelle aussi rien ne sera jamais capable de m’empecher d’estre toujours prest à sacrifier encore, s’il est
nécessaire, mes biens et ma vie ». Il ne veut pas se plaindre de « la manière pleine de hauteur dont Messieurs les Echevins ont usé à
mon esgard », ni de l’indécence, du dédain et de l’impolitesse avec lesquels ils ont reçu toutes ses démarches « pour éviter un procès
dans lesquels je les crois peu fondés », préférant ne parler « que du fonds du procés que ces Messieurs me forcent de soutenir ».
Voilà seize ans qu’il est évêque de Marseille, sans aucun problème avec les échevins, leur ayant donné maintes preuves de son
respect et de sa sincérité à leur égard. Or « cette paix et cette union viennent d’estre troublées par les entreprises du Sieur P
ICHATY
,
unique conseil de l’Hôtel de Ville » et procureur, qui cherche à étendre la juridiction de la police sur les maîtres et maîtresses
d’école, en multipliant contre ceux-ci les ordonnances et décrets des échevins, voulant « regler et taxer leur salaire, en voulant leur
faire pretter serment […] et les forçant à déclarer un greffe à la police […] le tout leur étant ordonné sous peine d’interdiction de
leurs fonctions, sous des peines pecuniaires et même de prison ». Or selon les lois canoniques comme selon celles du Royaume, et
… /…