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324.
RÉVOLUTION
. L.A.S. « D. LB. », Paris 18 juillet 1789, au baron de Pages-Pourcarès à Florac ; 7 pages in-4, adresse
avec cachet cire rouge brisé (qqs lég. mouill.).
2.500/3.000
Très intéressante lettre historique sur les débuts de la Révolution et la prise de la Bastille, donnant une foule de
détails sur les événements qui se sont déroulés à Paris et à Versailles depuis le 11 juillet, date du renvoi de Necker. Lorsque
la nouvelle parvient à Paris les esprits fermentent… « peu à peu les têtes s’exhaltent on voit tout à craindre des troupes qui
environnent Paris de toutes parts, 7 à 8 mille hommes à Sèvres ou St Cloud, 4 ou 5 mille campés au Champ de Mars, plus que
cela dans les plaines de St Denis, tous les villages farcis de soldats. [...] On ne doute plus que la Cour ne veuille faire un dernier
effort pour subjuguer la nation, et dissiper l’assemblée nationale. […] Le Prince de Lambesc fait aprocher le dimanche au soir et
porter dans la place de Louis quinze le Regiment de Royal allemand, et un autre de houzards avec des canons pour arrêter le
peuple soulevé qui menaçoit de courir à Versailles. Il y eut bientôt des bourgeois en armes [...] On court dans la nuit du dimanche
au lundi 13 aux pères de St Lazare pour y en délivrer les prisonniers et en tirer des provisions de bled quon y disoit renfermées
[...] On força les portes, lon tira et conduisit au marché tous les comestibles [...] Alors la ville s’occupa sérieusement des moyens
de résister aux enemis, de soutenir les representans de la nation, et de réprimer les désordres de la populasse. On s’assembla
à la maison de ville, on forma un comité permanent qui n’a plus été interrompu depuis, on ordonna que chaque citoyen en état
de porter les armes se fît enregistrer dans sa paroisse et son distric. On se procura le plus des armes possibles, qu’on distribua
à chacun. Les gardes françoises sortirent de leurs dépôts armes et bagage et vinrent en ordre prêter serment de servir la nation
entre les mains du comité permanant »... Une députation fut envoyée à Versailles pour « demander au Roy la permission d’établir
une garde Bourgeoise », qui fut refusée… « La nuit du Lundi au mardi on donna plusieurs alertes qui portoient encore plus du
trouble et de confusion dans la ville. Le tocsin sonna presque constamant dans toutes les églises pour appeller tous habitans
au secours on croyoit que les enemis entroient de toutes parts. Le mardi, on pense à s’emparer de la Bastille, de l’Arsenal, des
Invalides, on annonce que le gouverneur de la Bastille se rendra facilement. On se présente en petit nombre devant, on trouve
les plus grandes facilités à pénétrer jusqu’à la seconde cour, mais alors le pont levis est levé et lon fait feu sur les assaillans, qui
surprise de cette deffense [...] se retirèrent laissant cinq morts sur la place. Mais la rage dans le cœur, on court aux Invalides qui
ne firent aucune résistance. On prit six pièces de canon, on vint les pointer contre les portes de la Bastille et donner l’assaut.
L’action fut vive mais peu meurtrière, on romp les premières portes, on jette le feu dans le château [...] Les assiégés perdent la
tête, on bat la chamade, on arbore l’étendart de la paix, mais on n’écoute rien on monte à l’assaut en furieux, on se rend en une
heure et demi maîtres de tout le fort. Le gouverneur, le major, un inspecteur des poudres sont arrêtés, et conduits à la maison
de ville. Mais avant d’y arriver le peuple furieux les met à mort coupe leurs têtes et les promène par la ville au bout d’une lance ;
dans le même tems on trouve dans la poche du Prévot des marchands qu’on suspectoit beaucoup une lettre [...] qui trahissoit
les intérêts de la ville, [...] on lui fit subir le même sort qu’au gouverneur de la Bastille. Alors on parle de courir à Versailles de
s’emparer de tous les ministres qui trompoient le Roy et de raser le château. [...] Le Roy fut enfin instruit le mercredi au matin
[...] de tout ce qui se passoit à Paris, et que sa couronne ne tenoit plus qu’à un fil s’il ne montroit des dispositions favorables
à la nation »... L’auteur de la lettre raconte l’arrivée à Paris de la députation de 12 membres de l’Assemblée parmi lesquels
l’archevêque de Paris (Mgr de Juigné) et le prince de Poix, annonçant le rappel de Necker, le renvoi des ministres et l’arrivée du
Roi à l’Hôtel de ville où il confirme tout ce qu’il avait fait annoncer par la délégation de l’Assemblée… « Il reçut la cocarde rose et
bleu que la ville avoit prise et ordonnée pour marque de patriotisme et que toute personne porte sans distinction [...] il prenoit
plaisir à la montrer au peuple qui aplaudissoit à tout rompre »... Plein d’optimisme, l’auteur conclut : « Eh ! bien cette revolution qui
sembloit menacer des plus affreux désastres n’a pas coûté la vie à 60 personnes et il n’y a pas eu 40 blessés, quelques barrières
brûlées, les meubles de St Lazare consumés, les prisonniers de la Force délivrés voila tous les désastres commis, point de vols
point de meurtres particuliers, en un mot aucun de ces excès auxquels se livrent souvent une populace effrénée. L’arrêt de la
destruction de la Bastille a été prononcé au palais royal et depuis trois jours on travaille à la démolir, c’est un sacrifice qu’on
doit faire à l’humanité et à la liberté publique »... Il évoque encore les travaux de l’Assemblée nationale sur la constitution et les
« droits de l’homme », la nomination de Bailly comme prévôt des marchands, il critique certains membres de la Noblesse en
louant la conduite du duc d’Orléans, etc.
Reproductions page 111
325.
RÉVOLUTION ET EMPIRE
. 20 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.
200/300
Joseph Caffarelli (1813), Châteaubrun (an VII), Daru, J.P. Dauphole (et les députés des Hautes-Pyrénées, 1797), Fabry
(1813), comte Ferrand, maréchal de Lauriston (Valladolid 1809), général Legrand (armée du Rhin 1800, au g
al
Grenier), amiral
de Moncabrié, marquise de Montagu née Noailles (2), Montalivet (1813 à Caffarelli), comte de Murray (Vienne 1797),
Jules de Pontevès (2, Venise 1796, au comte d’Antraigues), Savary duc de Rovigo (1812), Laurent Truguet (1797, au sujet des
Barbaresques), etc.
326.
Armand-Jean du Plessis, cardinal de RICHELIEU
(1585-1642) homme d’État et ministre de Louis XIII. Lettre
dictée à son secrétaire Pierre Cherré, 14 mai [1638] à 7 heures du soir, à Claude Bouthillier, Surintendant des
finances ; demi-page in-4, adresse avec petits sceaux de cire rouge aux armes brisés.
300/350
Il le rassure sur l’indisposition du Roi : « Il est vray que Sa Ma
a eu un petit accez de fiebvre qui a duré deux ou trois
heures, mais à present elle se porte assez bien. Elle a esté saignée ce matin sur les dix heures. On verra demain comme elle
se trouvera »…