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Bel ensemble de chartes concernant le château de Caylus (Tarn-et-Garonne), ses terres et son fief.
1312
, concernant
la cession par Gausbert de Lauriac à B. Castanet d’Espinas d’une pièce de terre sise « als plas dacelgues ».
1327
, bail par
la comtesse de Larnagol à P. del Colombier d’un « ayral » à Caylus dans le faubourg du Vinhal.
1331
, concernant Mari de
Varayre et Posat seigneur de Caylus, au sujet d’une prairie et d’une pièce de terre dans le territoire des « ginevrieras vielhas ».
1335
, bail par Posat à Esteve Deluganh d’une terre sur la paroisse de Canhac.
1343
, reconnaissance par Ramon Bernard de
S. Miquel de Vaxs qu’il tient de Pons de Caylus une ferme sur le territoire de la Polanquieras.
1344
, vente par les frères
Cartarayda d’une ferme dans le territoire de Terra Roia ou dels Escalpres, dans le fief de Pons de Caylus.
1347
, échange par
Mari de Caussade Saenreire d’une maison à Caylus.
1357
, au sujet d’une vigne à Sanh Marti despiamon tenue par Peire de
Candasaygas.
1358
, Jean II (le Bon) régnant, reconnaissance par Peire Delhuganh, marchand, habitant le château de Caylus,
qu’il tient du seigneur Ramon une maison dans ledit château.
1362
, bail par le seigneur Ramon d’une terre sur les Ginibrieras
à Ramon Debossac, habitant du château.
1365
, Édouard III régnant, vente par Johan Depalhayrols à Huc Despiamon d’une
maison dans le faubourg de la Saliega ; Charles V régnant, vente par noble Emeric de Ious à Guillaume Athonis, damoiseau,
d’une vigne dans le « honor » de Caylus, territoire de Campmas.
1374
, entre Johannes de Bossac et Guillermus de Airdalhac,
concernant la vigne de Costagilda et le bosquet attenant…
1385
, bail à fief du moulin de Lugan sur la rivière de Bonete par
Raimond d’Ac et Bernard de Pire à Jehan Bec.
1386
, Charles VI régnant, noble seigneur Raimond Athonis concède un four à
Alric Deymier, boulanger et habitant du château de Caylus. Etc.
57.
Louis-Ferdinand CÉLINE
(1894-1961). L.A.S., 27 [mars 1944, à Claude Jamet] ; 4 pages in-4 sur papier bleu (lég.
décoloré aux plis, un n° à l’encre rouge).
2.000/2.500
Remarquable lettre sur le style, à la suite d’une étude de Claude Jamet sur
Guignol’s Band 
: « Préliminaires à
l’esthétique de L.F. Céline » (
Révolution nationale
, 25 mars 1944).
« En d’autres temps votre magnifique article porterait ma confusion au comble ! Vous empruntez les armes du diable ! Je
me sentirais perdu ! – Mais hélas il faut à se perdre la jeunesse ! la mienne n’est plus ! Et le remède aussi est à côté du mal ! Tant
de haines ! Tant d’injustice si aveugle ! Ah ! Je me sens bien protégé !.. Je n’ai rien à craindre. Et j’ai le plaisir de vous lire et moi
de vous comprendre. Vous brûlez si j’ose dire. Mais vous savez je suis breton et je pense que certaines confidences ne doivent
jamais être faites. Le parfum de tout s’évapore et je crois avec René [Chateaubriand] que certains mots ne devraient servir
qu’une fois. Je suis discret, tout en dépit des apparences. Pour ce qui concerne la langue vous avez raison. Je l’ai écrit un
jour à Brasillach. Il me semblait qu’il y avait deux façons de raconter les histoires. La classique, l’habituelle, l’académique qui
consiste à se faufiler d’un incident à l’autre, virer, tourner en surface si j’ose dire, avec cent cahots, trébuchages, rattrappages
tant bien que mal, méli mélo, tohubohus, encombrements, cafouilleries, grimaces, ronds de jambes et de phrases, sauts de
ruisseaux, canivaux, dérapages, manières, collisions, etc. le chemin des voitures dans la rue… Et puis l’autre descendre dans
l’intimité des choses, dans la fibre, le nerf, l’émotion des choses, la viande, et aller droit au but, à son but, dans l’intime – en
tension poétique constante, en vie interne, comme le “métro” est en “
ville interne
” droit au but. Une fois le choix fait, il faut
rester dans la même conviction, dans la tension intime, une fois pour toutes, dans l’intimité de la vie, tenir ainsi l’Histoire »…
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58.
Louis-Ferdinand CÉLINE
. L.A. (la fin manque) et L.A.S., [fin avril 1944, à Claude Jamet] ; 2 et 1 pages in-4 (n
os
à
l’encre rouge).
1.000/1.200
[Lettre parue dans le premier numéro du journal
Germinal
(28 avril 1944) de Claude Jamet]. « Je trouve votre papier fort
bon et rien à redire. Mais la censure ? Peut-être un petit mot de plus sur la gigantesque tartuferie actuelle de la
Résistance 
!
Alors que jamais la France n’a été si riche, si cupide si gavée de
bénéfices de guerre, proprement
 :
commerce avec l’ennemi
on fusillait pour beaucoup moins de 14 à 18 ! La jean foutrerie française atteint je pense en ce moment son summum historique.
Les gens de Londres et d’Alger parlent d’une France théorique, “dernières cartouches” à la “Buzenval” ! Alors que les 3/4 de
cette nation nagent du fait de la guerre dans une bombance inespérée, crèvent de bénéfices ! Ils n’aspirent à la
délivrance
que
pour convertir leurs bénéfices de guerre »… [la fin manque].
« Félicitations pour la lettre ! Je reste ahuri ! La Censure n’a rien compris ! Seule explication ! »… Il demande 10 exemplaires
du n° 1.
59.
Louis-Ferdinand CÉLINE
. L.A.S., Copenhague 7 février 1948, à Claude Jamet ; 4 pages grand in-fol. (n° à l’encre
rouge).
1.500/2.000
Belle lettre à l’auteur de
Fifi roi,
où Claude Jamet évoque son expérience de journaliste et son emprisonnement à la
Libération.
« Pensez que je suis fait pour comprendre votre magnifique livre hélas ! 4 ans d’Hallali ! 19 mois de réclusion ! 55 ans…
75 p. 100 mutilé. Ruiné à zéro ! – Exilé ! Toujours l’article 75 au cul ! Plus aucun moyen d’existence… Malade, épuisé, dégueulant
ce qui me reste de vie humaine… Bravo ! encore bravo ! Mais que vont-ils y comprendre ces cochons et chacals ? Rien –
exactement rien. Si. Ils vont s’en trouver plus “malins” avertis – affranchis… Ils s’y connaîtront penseront-ils en supplice à
présent mieux que vous. Ils vous donneront des
leçons de calvaire
 ! Ainsi le veulent narcissisme et jactance françaises. Et
la satisfaction d’y avoir coupé ! Resquilleurs toujours,
de tout en tout
. Non en vérité vous voyez Jamet toute la littérature
humaine est bavarde, creuse, grotesque, criminelle d’optimisme. Il faudrait d’abord que
l’Énergie
soit distribuée gratuitement
… /…